Megaman 2 : La difficulté a bien changé…

J’aimerais vous faire partager un petit constat que je me suis fait voilà quelques années maintenant. En me rappelant des heures passées sur ma NES à jouer à des jeux aussi balèzes que Bayou Billy, Ghost’n Goblins et surtout MegaMan 2 (mon préféré parmi la horde de numéros disponible maintenant dans cette saga), je me suis aussi et surtout rappelé des interminables recommencements, des nombreux Password entrés à l’écran et au préalable notés rapidement sur une feuille à carreau fraichement déchirée du cahier de textes de l’école. Pour faire simple : maintenant, je suis un vrai nul au jeu vidéo par rapport à mes plus jeunes années.

À 9 ans, je finissais MegaMan 2.
Je ne suis pas le seul (loin de là) mais imaginez le courage qu’il aura fallu pour en arriver là ! Aujourd’hui, c’est à peine si je passe trois ou quatre niveaux sans tricher un petit peu avec les bugs du jeu ou en choisissant le bon ordre de Boss à affronter. A 9 ans, je m’en fichais des codes, je voulais de la durée de vie et je me souviens encore dire à ma mère, deux semaines après avoir eu le jeu, que je l’avais fini et que j’en voulais un autre (ouais, j’étais un sale jeune pourri gâté). Dr Willy ? Rien à faire de ces trois boss successifs plus compliqués les uns que les autres. Je ne parle même pas de son château interminable, du monde de la Lave où il s’agissait de sauter au millimètre près, au bon timing, sur la bonne plateforme. Ni même de cette « plateforme-chien » volante qui ne m’emmenait jamais au bon endroit. Bref, MegaMan 2 c’est une vraie plaie pour un jeune joueur et malgré tout cela… je l’ai terminé en un rien de temps.
Qu’en est-il maintenant ? Je ne mets toujours pas mes jeux en mode de difficulté élevé, MegaMan 9 n’est toujours pas terminé sur Xbx Live Arcade (le château de fin !) et surtout j’ai cette fichue habitude de ne jamais plus tenter de retrouver de challenge dans mes jeux. J’aime que ce soit un peu compliqué, mais il ne faut jamais que ça prenne des proportions abusives. Un jeu comme Bayonetta aura par exemple été un vrai calvaire à terminer par moments. Même en mode normal. Le scénario débilisant y étant surement aussi pour quelque chose. Néanmoins, je suis un gros blasé de difficulté, si ce n’est pour les jeux de rythme où j’excelle encore un minimum. Je déteste la difficulté : comme si, petit, j’avais concentré toute la patience de joueur qu’il était possible d’accumuler dans une seule vie et que j’avais épuisé ce stock sur mes consoles 8 et 16 bits.
À moins que la réponse à ce problème vienne d’autre part.
À l’époque il faut avouer que peu de jeu étaient simple d’accès même les plus axés vers la jeunesse (Spirou, Le Roi Lion, Rise of the Robots, BallZ, Last Action Hero, j’en passe et des bien plus ardus) et du coup il serait logique de se poser la question du contexte, de l’habitude, de l’environnement. Sans doute que donner à un enfant une pléiade de jeux aussi ardus les uns que les autres le conditionne pour se dépasser et tenter d’aller le plus loin possible. Sans doute aussi que maintenant, on peut poser le problème à l’envers en voyant à quel point les jeux 3D sont d’une facilité déconcertante depuis l’ère de la PlayStation 2 et il faut bien avouer qu’un Crash Bandicoot premier du nom reste carrément plus ardus et diabolique que le dernier Mario. La présence de modes de jeux « très faciles » dans des titres adultes comme Gears of War n’est pas là non plus pour nous rassurer sur le futur des prouesses vidéoludiques. Maintenant, quelqu’un qui sait BIEN jouer aux jeux vidéo est quelqu’un qui se donne l’objectif principal de dominer son jeu. A l’époque, cela se faisait naturellement et par le fait, les jeux duraient forcément bien plus longtemps une fois insérés dans la machine.
Après tout je me demande si l’ère du Casual, que l’on reproche tant à Nintendo et désormais à tous les constructeurs/développeurs du moment, n’est pas plus vieille qu’elle en a l’air. Avec la venue de sauvegardes automatiques, de jeux plus simples, de tutoriels d’une heure et demie, peut-être avons-nous un peu perdu du piquant de certains titres. Cela expliquerait sans doute le triomphe des Succès et autres Trophées des Xbox 360 et PlayStation 3 qui sont alors le dernier rempart contre le jeu vite terminé et un peu oublié. Désormais on revient davantage sur ces jeux qu’à une certaine époque et on se laisse imaginer figurer dans la petite liste de ceux qui ont tous les succès, qui ont battu les meilleurs records et qui, enfin, s’amusent, car c’est bien la le plus important, tout en se dépassant soit même. Je ne sais pas pour vous mais, pourtant peu vantard, je reste fier de mon triomphe à MegaMan 2. Qu’en sera t’il pourtant des expériences vidéoludiques de nos enfants dans une quinzaine d’années ?

0 réflexion au sujet de « Megaman 2 : La difficulté a bien changé… »

  1. Je crois qu’il s’agit d’une tendance plus générale, qui ne se rapporte pas qu’au seul jeu video.
    Dans le jeu de société par exemple, on voit de plus en plus les longs jeux à l’allemande s’éclipser derrière les party games. Jeux dont les parties n’excèdent pas 20 minutes, et dont les règles s’intègrent en moins de cinq (Time’s up, Jungle Speed).
    Je pense qu’il faut aussi voir cette tendance du casual du bon coté : elle permet, dans le domaine du jeu vidéo comme celui du jeu de société, d’amener un nouveau public vers le jeu. Rien n’empeche par la suite que ces joueurs se convertissent à des jeux plus difficile. Car ce qui est sur, c’est que dans le milieu du jeu indé, le hardcore gaming n’est pas mort.
    Ca fait plaisir de voir un nouveau blog de jeux indé francophone fleurir sur la toile. Bonne continuation les gars/filles.

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  2. Derrière tout ca moi je vois surtout un truc très simple : la sauvegarde. Aujourd’hui, même s’il est difficile, si Megaman avait un système de sauvegarde il se finirait en moins d’une heure. Du coup sur nes on avait des jeux courts mais très dur pour satisfaire l’acheteur. Plus tard il y a eu les jeux longs et plus « facile », aujourd’hui on a seulement les jeux court et dur (et c’est la ou sa capote).

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