LIMBO

Attendu avec impatience par tous les fans d’univers originaux et poétiques, LIMBO a débarqué sur le Xbox Live Arcade avec son lot de promesses mais aussi sa petite troupe de défauts inhérents aux projets à l’ambition artistique démesurée. Revenons sur ce qui reste une véritable expérience, un voyage, un souvenir qui vous collera à la peau quelques temps après avoir posé votre manette.

Réveillez vos peurs d’enfant

Limbo c’est avant tout un monde sombre, parfois à la limite du glauque, qui va titiller nos souvenirs d’enfants en nous rappelant les craintes qui nous poussaient à nous cacher sous notre couette. Le jeu vous met donc dans la peau d’un petit garçon, vraisemblablement à la recherche de sa sœur disparue dans cet univers étrange et macabre. Pour avancer vous allez devoir faire face à des énigmes tantôt complexes, tantôt vraiment enfantines. Car si les développeurs de Playdead ont parfois trouvé des perles de casses-tête grâce à des mécaniques uniques, ils ont aussi eu beaucoup de mal à régler leur difficulté. Certes celle-ci est plus ou moins progressive mais il arrive qu’à la toute fin du jeu nous fassions face à des puzzles plus faciles que ceux rencontrés deux ou trois heures plus tôt. Voilà qui n’est pas fondamentalement dérangeant mais qui prouve que parfois la créature a dépassée les créateurs. Pourtant s’il est un point qui domine et qui enchante c’est bien la direction artistique magistrale.

A la manière d’un Braid en son temps, LIMBO développe un imaginaire vu nulle par ailleurs. Le jeu est uniquement en noir très noir et en blanc très blanc, le dépouillement de l’univers étant renforcé par une ambiance sonore minimaliste, sans musique mais emplie de sons anxiogènes, de gouttes qui claquent sur le sol et des pas maladroits et peu affirmés d’un héros avant tout vulnérable. N’oublions pas que l’on incarne un enfant. Malgré ce postulat, la mort sera montrée explicitement, sans chichis et le petit garçon sera tour à tour haché, découpé, décapité, démembré par les pattes meurtrières d’une araignée géante. Pourtant le jeu est loin d’être gore ou horrifique, il est juste…Différent.

LIMBO un jeu de genre?

Oh oui, LIMBO est différent, très différent et tout au long de cette courte aventure d’à peine six heures il ne cesse de nous le rappeler. Car LIMBO peut être considéré par ses détracteurs comme un jeu de genre. « Genre on a un univers trop profond », « genre on a pas besoin d’histoire », « genre c’est trop poétique pour toi ». Oui je suis assez fier de cette pirouette fallacieuse. Le jeu veut parfois tellement se poser en marge de la production actuelle qu’il laisse le joueur sur le bord de sa route artistique.

Car on n’a pas d’objectif dans LIMBO, l’histoire ne progresse pas, rien ne motive l’avancée vers l’avant et la fin ne récompense que très peu les efforts accomplis. Cette fin qui a tant fait parler mais qui semble pourtant démontrer l’envie jusque boutiste des développeurs de faire une oeuvre abstraite. La façon dont cette démarche sera reçue dépendra des joueurs, certains trouveront la tentative courageuse tandis que d’autres affirmeront que l’aspect abstrait de LIMBO est en fait un manque de sens général. Il ne laissera de toute façon personne indifférent. Il serait absolument sans intérêt de juger dans ce GameTest le gameplay du titre puisque chaque jeu, autant de plates-formes que de réfléxion crée son propre moule et développe sa maniabilité en cohésion avec son univers. Ici et comme dans Braid, les sauts sont lourds, patauds ce qui renforce le sentiment de vulnérabilité et l’idée qu’en dehors de notre cerveau nous n’avons aucune arme valable face à l’environnement. Par contre il est déjà plus justifié de traiter de la durée de vie, minimaliste comme le reste, du jeu. Il ne vous faudra pas plus de 5-6 heures pour arriver au bout de l’épopée bien qu’évidemment tout dépendra de la propension de votre cerveau à marcher correctement. Mais dans l’ensemble le jeu est court, trop court.

Mais contrairement à la majorité des autres sites sur la toile, Game Side Story c’est aussi la possibilité de sortir du spectre purement analytique des tests pour laisser parler son âme de joueur. Et LIMBO est avant tout un trip de joueur, un voyage que l’on entreprend seul et qui nous marque dans le bon ou le mauvais sens. Le jeu est fun et comme toujours réussir une énigme, surtout quand elle a trituré nos neurones plus que de raison, est un bonheur qui fait grossir notre égo comme de la pâte à pain. On prend donc plaisir à y revenir, par petite touche pour savourer, de s’immerger assez pour que l’ambiance planante du titre nous enivre quelques heures après notre partie. LIMBO, si vous n’êtes pas réfractaire, a les moyens de vous toucher au plus profond et d’aucun diront que c’est le sceau éternel des grands jeux.

5 réflexions au sujet de “LIMBO”

  1. Et là je rage car des perles comme ça faut que ce soit COMME PAR HASARD une exclusivité. J’aurais bien voulu l’avoir sur le PSN.

    En tout cas, la patte graphique m’attire énormément (un peu comme la plupart des gens je suppose).

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  2. Limbo m’a beaucoup fait penser a ICO en son temps. Le seul point qui m’a derangé, outre la difficulté non linéaire des puzzles, est l’évolution du monde, bien que très bien ammenée, qui nous fait passer d’une foret a une usine sans qu’on s’en rende compte. A tel point que je me suis demandé quand le changement d’environnement a été opéré. Certes ce n’est pas un défaut en soit, car il sous entends que le jeu est immersif, et il l’est, mais j’avais accroché au jeu pour l’univers « foret sombre », si bien que quand je me suis rendu compte que je me retrouvais dans un monde technologique, j’ai laissé le jeu de côté durant presque un mois avant de m’y replonger et de le finir.

    Il existe un jeu du nom de Trundle U! sur Iphone/Ipad qui reprends a quelques points près la charte graphique de LIMBO, on y « incarne » une roue dentée, que l’on fait naviguer la manière d’un LOCOROCO.

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  3. Oula, ça me fait penser que le test est le premier à être mis en ligne sur le site et que, niveau « gros bloc de texte degeulasse » faut que je modifie ça 🙂

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