Rétro – Die Hard Vendetta (PlayStation 2, Gamecube, Xbox)

John McClane n’est pas qu’un véritable personnage culte du cinéma, mais c’est aussi un héros qui enchaîne les maladresses et jeux un peu ratés sur consoles de salon. Après un Die Hard : Trilogy juste fun et sa suite carrément mauvaise, Fox Interactive avait eu la riche idée de nous proposer cette Vendetta. Souvenons-nous…
Un FPS console en 2002 ?
Il y avait bien eu GoldenEye 007 sur Nintendo 64 mais le gameplay était très particulier. Ensuite arriva Halo en 2000 sur XBox, mais c’est sans aucun doute le premier jeu du genre à vraiment ressembler à un véritable FPS. Entre temps, on a enchainé les portages ratés tels que les infames Rainbow Six sur PsOne et autres Half-Life et Unreal Tournament respectivement sur PlayStation 2 et Dreamcast. Les consoles n’étaient pas prêtes pour le FPS, la faute à des graphismes encore en deça de ce que pouvait proposer le PC et à une maniabilité à la manette loin d’être convaincante avant que Microsoft n’y mettent son grain de sel. Malheureusement, beaucoup de développeurs étaient persuadés qu’il y avait moyen de percer et d’offrir un vrai jeu d’action à l’arsenal très varié. Alors que Timesplitters 2 joue les troubles-fêtes, démentant cet état de fait en étant un bon FPS multiplateformes, les développeurs de Bits Studios sont chargés de propose une aventure dans l’univers de Die Hard. Pas évident, comme cahier des charges.
On nous propose de jouer John McClane qui assiste à la prise en otage de sa fille, officier de police, par Piet Gruber (qui n’est autre que le fils du terroriste Hans Gruber, le méchant du premier film). C’est ainsi que commence ces nouvelles aventures en marcel. Se voulant comme un quatrième opus de la saga, finalement oublié par la création d’un « vrai » quatrième film quelques années plus tard, Die Hard : Vendetta ne transpirait pas l’intelligence scenaristique et l’originalité. Néanmoins, il voulait offrir une véritable aventure sévèrement burnée et pleine de dérision comme seuls les personnages de Bruce Willis savent nous en proposer. En version originale, on assiste même à un doublage de qualité. Dommage que ce ne soit absolument pas le cas de la version française.
Un titre inoubliable… pour de mauvaises raisons !
Celle-ci met en avant un Patrick Poivey, doubleur officiel de monsieur Willis, convaincant mais aux textes souvent à coté de la plaque. La faute sans doute à une gestion des acteurs et des scènes du jeu complètement décalées, ne permettant de comprendre aucun des contextes des différents dialogues. Les autres doubleurs sont, quand à eux, tout simplement ridicules. L’exemple le plus flagrant est la voix de ce majordome que l’on sauve dans le troisième niveau, celui du cinéma chinois, qui nous parle avec une niaisierie incroyable et de façon totalement hors sujet. Le jeu d’acteur est pitoyable. Il est alors impossible de s’immerger réellement dans cet univers qui est constamment ridiculisé vocalement parlant. Il ne faudra donc pas hésiter une seule seconde à se procurer la version américaine du jeu, proposant d’ailleurs la voix de Reginald VelJohnson qui reprend son role du Sergent Al Powell.
Malgrès cette mauvaise version française, le jeu offre tout de même son lot d’amusement dès les premières secondes. Il est possible de discuter avec les personnages non-joueurs et malgrès des scripts très maladroits (le temps n’a rien arrangé) on parvient quand même à entrer dans l’histoire sans trop de mal. Le premier niveau ainsi lancé, on commence les tueries à la chaine… Ou pas. Dès le début, en mode Normal, le jeu se révèle abominablement complexe à jouer. Non pas parce que les ennemis sont de véritables tireur d’élite, ni même à cause de deux sticks analogiques totalement mal gérés, mais bien par la faute d’une aide à la visée complètement desastreuse. Une cible enorme se positionne toujours vers le premier ennemi alentour, ne permettant aucune liberté de tir. Désactivable dans les options (heureusement), cette visée semble toutefois avoir régulé tout le travail des développeurs sur le placement des ennemis, les mouvements du joueur et les différentes possibilités de jeu. Car sans elle, Die Hard : Vendetta devient un vrai jeu pour hardcore gamers. Le petit curseur se transformant en véritable pixel sauteur totalement imprécis. Trop simple ou trop dur , tout cela à cause de bugs ou de mauvaises idées de développement, Die Hard : Vendetta perd d’ors et déja un peu de sa clientèle dès les premières minutes de jeu.
Paradoxalement amusant ?
Vous savez pourquoi on ne faisais pas trop de FPS sur PlayStation 2 à l’époque ? Car un FPS, c’est avant tout de long niveaux souvent non-linéaires. Die Hard : Vendetta tente tant bien que mal de proposer le même genre de recette en obligeant à quelques allers et retours, mais concretement on progresse dans une vraie ligne droite. Certes, nos FPS d’aujourd’hui sont de véritables couloirs mais ils ont le mérite de cacher quelque peu cette vérite avec des décors en extérieur plutôt vastes et quelques scripts bien sentis. Dans Die Hard : Vendetta, on collectionne surtout les portes vérouillées et les architectures totalement illogiques. En extérieur, c’est même surréaliste et les niveaux sentent franchement l’essbrouffe. Là ou des jeux comme Doom, Duke Nukem, Hexen, Quake voir même Rainbow Six et Ghost Recon gardent encore un peu de magie dans leurs décors, Die Hard : Vendetta n’en a plus aucune. On devine chaque modélisation de la carte et c’est assez perturbant. Encore une fois, impossible de rentrer pleinement dans le jeu sans avoir cette sensation de jouer à un titre loin d’être terminé. Pire encore : sur PlayStation 2 les textures sont baveuses, immondes et même inexistantes à certains endroits. Sur cette console, c’est donc carrément à une version béta que nous avons à faire. Une vraie catastrophe.
Mais malgrès tout cela, il y a moyen de s’amuser d’un point de vue purement nostalgique. Pas longtemps, parce que les niveaux ne disposent que de trop peu de points de sauvegarde et qu’il faut tout recommencer à la moindre erreur. Un otage tué ? On recommence tout depuis le dernier point de passage. Le pire étant qu’il est impossible de prévoir qu’une scène de prise d’otage est à venir tant qu’on y a pas assisté une fois. Il faudra donc s’attendre à recommencer plus d’une fois chaque niveau au point de devoir les connaitre par coeur pour en venir à bout. Frustrant pour un titre aussi peu stimulant ! Ce genre de difficulté vaut surtout pour un jeu de plateforme ou pour un shoot’em up, mais pour un FPS ? C’est presque une hérésie. Néanmoins, certaines scènes ont assez de charme pour nous empecher de balancer la manette et de briser le dvd du jeu en milles morceaux. A commencer par cette jauge de pouvoir qui, une fois pleine, vous diffuse »l’Ode à la Joie » à fond et permet de jouer avec une personnage accéléré dans un monde au ralenti. On a vu plus original, mais c’est très amusant et la référence à cette musique emblématique des films est bien placée. Mieux toutefois : un système d’infilitration un peu raté d’un point de vue de l’intelligence artificielle des ennemis (qui vous repèrent ou non de façon totalement aléatoire) propose de se sortir des pires situations en prennant en otage un des adversaires. Les autres devront alors poser leurs armes et il ne reste plus au joueur qu’à les menotter pour les rendre inactifs. Original.
On notera aussi la présence de touches permettant de se pencher, à droite ou à gauche, pour viser en étant face à un mur. C’est pratique et efficace, mais on aurait quand même aimé avoir un vrai réticule pour que ce soit jouable. Dans le même genre d’idées « à la mode » pour l’époque, mais qui sont mal exploitées, il y a aussi une sorte de bullet-time pour les tirs bien placés. Le seul problème c’est que le trajet de la balle est filmé tout du long, sans aucun rythme et que c’est finalement plus ennuyant qu’autre chose. Dès qu’une vidéo de ce genre se lancera, le joueur ne se priera pas pour la passer vite fait, bien fait, en tapotant sur tous les boutons de sa manette. Bref, plutôt que de vouloir en mettre plein les yeux avec des effets seulement bons pour la publicité du jeu, les développeurs auraient mieux fait de paufiner la construction des niveaux et le mode de visée. En l’état, on est surtout devant un FPS totalement oubliable qui ne devient fun que pour ambiance Die Hard et son état de raté nostalgique qui fait son petit effet en soirée avec quelques amis joueurs. C’est peu.

0 réflexion au sujet de « Rétro – Die Hard Vendetta (PlayStation 2, Gamecube, Xbox) »

  1. Autant j’ai adoré le premier Die Hard sur PS1 surtout pour le second jeu en FPS tiré du second film, que ce Vendetta je n’ai pas eu le courage de le finir. Ton test reproduit assez bien ce que j’en pense 😉

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