Captain America : Super Soldier (PS3 / 360)

Il a des super héros qui déjà, en film, sont très compliqués à adapter. Si Kenneth Branagh a parfaitement réussi son adaptation de Thor, on attend encore de voir ce que donnera Captain America au cinéma à la fin du mois. Mais pour patienter, Sega et Next Level Games nous proposent un jeu vidéo. Cette version PlayStation 3 / Xbox 360 sait-elle se faire intéressante ?

Un bouclier pour les assommer tous…
Steve Rogers est Captain America. Un homme faible, qui n’a rien d’extraordinaire, va être transformé en super soldat à l’aide d’un sérum éponyme. Cette formule « magique » sera longtemps et reste encore l’une des boites de Pandore des scénarios de comics chez Marvel. Mais ici, on revient aux origines, à la naissance d’un mythe : Captain America se bat pendant la Seconde Guerre mondiale avec ses acolytes Bucky, Dum Dum Dugan, Howard Stark (le père du futur Iron Man) et la belle Betty, contre l’infamie nazie et l’Hydra. Si cette seconde ennemie est bien présente dans le jeu, la première, évidemment plus réelle, est vite éclipsée pour rendre l’histoire tous publics. Dommage pour les amateurs de background profonds, tant mieux pour l’accessibilité et pour éviter les points Godwin lors des parties de jeu trop arrosées.
Crane Rouge et le Baron Zémo se sont mis en tête de gouverner le monde à l’aide d’une arme secrète infernale (et pleine de taule). C’est ce que vous découvrirez tout au long de ce titre à l’histoire pas franchement très recherchée, mais qui se donne un malin plaisir à ne trop rien dévoiler du film à venir. Avec cette sympathique annexe, que la version Wii calque d’ailleurs au dialogue près dans ses premières heures de jeu, Captain America s’introduit assez bien auprès d’un public de novices en la matière.
À la troisième personne, comme tout jeu d’Action/Aventure qui se respecte, Captain America : Super Soldier propose surtout des scènes de combats particulièrement percutantes malgré une certaine lenteur des mouvements. Un peu gênante au début, cette lenteur ne dérange plus vraiment une fois le gameplay pris en main. À l’aide de votre bouclier, vous pouvez garder et contrer les coups, voire même renvoyer les projectiles sur vos assaillants. Il est aussi possible de le leur lancer dessus, de cibler avec un léger bullet-time pour plus de confort et, bien entendu, d’améliorer tout ce beau monde à l’aide de quelques upgrades bienvenus.
Les upgrades sont à acheter avec des points récoltés tout au long du jeu, lorsque l’on enchaine des combos, effectue certaines actions spécifiques ou même récolte tous les objets cachés. On découvre alors que Next Level Games s’est « inspiré » de beaucoup d’autres jeux de super héros tout au long du développement. Si la référence à Arkham Asylum est évidente, nous y reviendrons plus tard, c’est aussi l’excellent X-Men Origins : Wolverine de Raven, inspiré du très mauvais film du même nom, qui se voit reprendre son idée de schémas disséminés à travers les niveaux qui, récoltés, permettent de simplifier les combats contres certains types d’ennemis prédéfinis. Sympathique, mais déjà vu donc.
Enfin, il faut citer les derniers Spider-Man pour les passages acrobatiques, ou Captain America passe de poutre en poutre à l’aide de QTE finement réglés. Ce n’est pas vraiment un problème tant cela dynamise le jeu et lui donne un peu plus d’intérêt entre deux scènes de baston. Comme quoi copier n’est jamais trop un problème lorsque c’est bien fait et honnête de bout en bout. Ce qui est le cas ici.
Parce qu’il faut parler de Batman…
Une chose est sure : ce jeu s’inspire beaucoup de l’excellent Batman : Arkham Asylum de RockSteady dont la suite est attendue de pied ferme pour la fin de cette année. Tout d’abord via ces combats aux ralentis surpuissants lorsqu’une certaine jauge de pouvoir est augmentée au fil des affrontements, mais aussi avec cet aspect « héros solitaire » constamment en contact radio avec ses alliés ou avançant dans des couloirs faisant résonner les insultes de l’ennemi dans ses hauts parleurs. L’occasion d’entendre d’ailleurs que Sega n’a toujours pas fait le minimum pour s’impliquer dans ses doublages, ici calamiteux avec des accents nazis absolument risibles. Mention spéciale à Madame Hydra, doublée avec les pieds. Vraiment dommage !
Autre inspiration « Arkham Asylum » : Captain America est totalement guidé par le scénario dans un énorme château contrôlé par l’Hydra. Bien que linéaire, l’histoire peut alors être contournée pour partir à la recherche aux trésors et aux salles secrètes. Une énorme carte du château est ainsi disponible, avec des passages dans les égouts pour simplifier les mouvements d’une zone à l’autre. Des secrets sont disséminés réellement partout, avec des oeufs en céramiques, des photos, des oeuvres d’arts et autres objets insolites à collecter tout au long du jeu. Cela cache l’un des principaux défauts du titre : sa durée de vie.
Pour finir Captain America : Super Soldier avec tous les secrets, comptez une bonne demi-douzaine d’heures de jeu. Pour le finir d’une traite, il suffit de 4h30 montre en main. C’est triste, même si les défis proposés dans le menu principal permettent timidement de rallonger cette durée de vie avec un labyrinthe, des combats plus difficiles que dans le solo (que l’on vous conseille d’ailleurs de lancer dans son mode de difficulté le plus élevé). À savoir qu’il y a aussi deux costumes à débloquer pour les fans du patriote.
Mieux qu’Iron Man tout de même ?
Sega améliore ses jeux de commande, c’est un fait indéniable. Déjà, Thor était jouable (ce qui lui faisait déjà une qualité de plus face à un Iron Man 2 vraiment raté). Aujourd’hui, on accueille un Captain America très accessible aux fans qui n’ont presque jamais pu incarner le patriote de Marvel dans un jeu vidéo. Le titre n’est pas très beau, mais propose tout de même quelques bons moments et surtout, il se parcoure très bien et procure pas mal d’amusement.
C’est de l’action bête et méchante, jamais révolutionnaire, surtout pas à inscrire dans les annales, mais qui a le mérite d’être honnête envers les principaux acheteurs et fans qui y trouveront tout un tas de belles références bien insérées. Ce qui, pour une adaptation de film, est déjà une belle chose. Mais si vous le pouvez, sincèrement, jouez-y en Version Originale.

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