Baron Wittard : Nemesis of Ragnarok

Micro Application pour la France, Iceberg Interactive pour le reste de l’Europe, voici les noms des éditeurs bienfaiteurs venus récompenser le travail des développeurs de Wax Lyrical Games. Les jeux d’aventures trouvent toujours leur public, néanmoins  les atouts du Baron Wittard sont-ils suffisants pour faire plier les ténors du genre ?

Un genre de jeu ancestral !
Tout d’abord textuels puis au fur et à mesure du temps, toujours plus intenses et profonds, les jeux d’aventure pure et dure sont légion sur PC. La série des Myst en est un bon exemple, mais il est aussi possible de citer les excellents jeux de Benoit Sokal que sont les Syberia ou L’Amerzone. Néanmoins, ces titres visent un public particulier, qui joue au jeu vidéo avant tout pour un univers et une ambiance plutôt que pour de l’action, du scénario profond et beaucoup de gameplay. Ils aiment se triturer les méninges, d’une énigme à l’autre, avec une seule souris comme compagne et un clavier juste pour sauvegarder.
Ce Baron Wittard se calque parfaitement sur le style des précédents titres du genre. On commence par une longue vidéo d’introduction nous mettant dans le bain : votre rédacteur en chef, Kate, vous appelle pour vous donner rendez-vous à l’extérieur d’un manoir abandonné où le Baron Wittard a disparu et où d’étranges événements s’y produisent. Vous n’êtes armés que de votre courage, de votre esprit, d’un inventaire et d’un appareil photo. Votre but ? Lever le voile sur cette énigme gigantesque que constitue ce manoir, rapidement dévoilé comme une véritable microcité utopique qui aurait, semble-t-il, mal tourné. Passionnant !
Graphiquement on est clairement dans le quelconque, avec des plans fixes que l’on traverse au curseur. Plan par plan, on découvre les environs, on est stoppé par des vidéos sans surprises, mais entièrement doublées en français (et plutôt correctement d’ailleurs) et il est clair que l’ambiance pesante joue bien son rôle. Pourtant, on le sait, on ne sera pas surpris par une méchante bestiole en se retournant. Mais cela n’empêche pas quelques frissons. Sur ce point, c’est une réussite indéniable. Ajoutez à cela une durée de vie assez conséquente (surtout grâce à des énigmes franchement dures, là aussi dans la plus pure lignée du genre) et on aurait presque l’impression que ce « jeu pour vieux joueurs » est une réussite indéniable.
Sauf que…
On part sur de bonnes bases. Clairement pas destiné à tous les joueurs et ciblant mêmes un public très particulier, Baron Wittard offre des premières minutes de jeu très réjouissantes. Le problème est que les énigmes sont vraiment très mal amenées. On passe d’une difficulté diabolique à un simple casse-tête pour enfant. Aussi, ces puzzles ne sont pas très originaux avec beaucoup de réchauffé, de déjà-vu ailleurs. On aurait beaucoup aimé avoir quelques belles idées nouvelles en lieu et place d’un énième alignement de curseur et autres clichés du genre.
Élitiste, un peu quelconque donc, Baron Wittard a surtout comme principale qualité d’exister pour certains joueurs qui se précipitent sur ce style de titre à la moindre occasion. Il leur proposera tout de même quelques jolies originalités avec, en plus de sa classique non-linéarité, plusieurs fins différentes et bien mises en scènes. Un choix à faire, cornélien, que les amoureux de l’aventure se feront un plaisir de sauvegarder pour assister au résultat contraire.
Avec ce titre, on retombe quelques années en arrière, sous DOS ou Windows 95, avec des titres souvent oniriques, ennuyants pour les plus jeunes, mais qui ont un charme éternel. En attendant que le genre se refasse une santé (ce n’est pas encore gagné malheureusement), Baron Wittard est un sympathique compromis et profite d’une pénurie du genre pour percer. Grand bien lui fasse !

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