Titus

La politique est un jeu et cela, Frogames l’a bien compris. Avec Titus, ils entrent dans la cour de ce monde tant décrié avec un humour particulier. De quoi passer un bon et intelligent moment sur l’AppStore ?

Un jeu « sérieux » pour iOS
Difficile de dire si les gens se sentent vraiment intéressés aux premiers abords par un jeu leur proposant un monde politisé à outrance. On se rappelle sans mal de beaucoup de ces titres originaux, tels que Republic : The Revolution sur PC, qui se sont très mal vendus. Pas forcément parce qu’ils étaient ratés (encore que), mais aussi parce que le public ne répondait pas toujours présent. Trop sérieux ? Sans doute. Titus ne tombe pas dans le piège et surtout, conscient d’être un jeu pour iOS, il se veut très amusant et rapide à jouer.
Titus est l’aventure d’un homme agoraphobe. Il n’a pas peur des pulls, ni des chats à poils longs, mais bien des gens, du monde, de la populace. Il va pourtant falloir qu’il dépasse ses peurs les plus profondes pour tenter de battre Desmond, l’actuel et perfide président du Wealland. Cette contrée se sépare alors en plusieurs villes, toutes gouvernées par un ami de ce cher président qui l’a bien entendu aidé à obtenir ce poste à coup de graissages de pattes et d’amitiés peu sincères, mais enrichissantes. Au premier sens du terme. Chaque élection est une étape à franchir pour gagner du niveau, passer à un poste encore plus convoité et ainsi atteindre un jour nouveau ou il faudra prendre la place d’un vil représentant du peuple.
La politique n’est pas un jeu ? Eh bien si…
Chaque jour est constitué de quelques tours et chaque tour, d’une ou deux épreuves. Il est possible de récolter de l’argent de bienfaiteurs avec son chapeau, tout en évitant les bombes qu’ils nous envoient par la même occasion. Cet argent servira à financer des meetings, ou l’on prendra soin d’éviter les tomates que le public nous lance à longueur de temps. Il est aussi possible de faire quelques recherches de casseroles sur les concurrents du moment. Si la pêche est bonne, cela peut leur causer pas mal de tort. Mais en retour, Titus pourra aussi se retrouver avec une très mauvaise publicité. Pour éviter cela, il faudra tourner son iDevice autour d’une maison fouillée avec minutie par les détectives privés des adversaires, puis tapoter les fenêtres qui s’allument avant que des rumeurs se propagent.
On peut aussi voler de l’argent, tout en faisant baisser son image auprès de la population. Enfin, il sera nécessaire de jouer à un petit clone de « Doodle Jump » (même si ce genre de jeu est bien plus vieux que ce hit surestimé de l’AppStore) pour distribuer les tracts, en rebondissant sur des boites aux lettres jusqu’à atteindre le score voulu. Tout cela dans le but d’atteindre les meilleurs chiffres de sondage au fil des tours et bien entendu, d’atteindre le meilleur score pour gagner l’élection à la fin de la partie.
Vous l’aurez donc facilement compris : tout le propos de Titus est constitué d’un simple univers visuellement très travaillé, semblant beaucoup s’inspirer du talent d’un Henry Selick, mêlé à plusieurs mini-jeux mettant en scène tout cet affrontement politique de façon amusante et accessible. Ils sont répétitifs, c’est un fait indéniable. Mais ils servent un propos, un système de jeu bien pensé, humoristique et très addictif. De plus, la difficulté va crescendo et est franchement plaisante. Enfin, la bande-son est dans la même veine que le style graphique : glauque, mais envoutante.
Reste donc la lassitude, qui s’installe forcément comme dans tout jeu de gestion simple et rapide à prendre en main. Puis quelques jeux moins amusants que d’autres, surtout celui des boites aux lettres qui semble avoir un peu de mal à se diriger comme on le voudrait. Mais globalement, en plus d’en avoir pour son argent, on joue surtout à un titre très original. Sur l’AppStore, c’est une chose assez rare pour être appréciée à sa juste valeur !

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