Battle High : San Bruno

Pour le plus grand plaisir de certains, les jeux de combats seront représentés lors du Indie Games Summer Uprising. Il faut noter que ce Battle High San Bruno, qui est une mise à jour 2.0 du Battle High d’origine, sera ici critiqué comme un opus indépendant de l’original.

High School Beat’em all !

Critiquer un jeu de combat c’est prendre le risque d’être trop technique ou alors à l’inverse de prendre le jeu pour ce qu’il n’est pas et s’attirer les foudres des fans. Pour le bien de tous, les quelques termes un peu techniques seront expliqués. D’autant que la première qualité de ce Battle High San Bruno vient de son subtil mélange entre accessibilité grand public et gameplay plus profond et hardcore. Quand on sait l’art délicat que représente le développement d’un jeu de baston, on peut féliciter les développeurs de leur travail. Malgré tout, il se dégage de ce Battle High San Bruno un petit air de plagiat ou en tous cas d’hommage extrêmement appuyé aux deux grands noms du genre : Street Fighter et King of Fighter. Si la jouabilité se rapproche du second par sa vivacité et ses combos initiables à base de light (coup léger), les personnages et leur design font plus penser à la sage de Capcom. Mais au-delà de l’influence, le titre arrive à se trouver une vraie personnalité dans cet univers de lycée et avec ses personnages tous différents. Le gameplay est donc de grande qualité même si certains points pourront au départ choquer les puristes. Par exemple, il est possible de linker (mettre plusieurs coups différents en combo, à la suite, sans que l’adversaire puisse se défendre) un coup léger derrière un coup fort, ce qui est très rare habituellement. De même, à la manière d’un Street Fighter 3 : Third Strike, chaque personnage bénéficie d’un coup overhead (un coup qui oblige l’adversaire à parer en haut) qui pour quasiment tous les personnages permet d’initier un combo. Ces mécanismes qui demandent un léger temps d’adaptation sont malgré tout vecteurs de fraîcheur même si la puissance évidente des coups puissants qui ne terminent pas, mais initient les combos, désavantagent les personnages aux coups puissants, mais lents. Mais dans l’ensemble, l’équilibrage est de bonne facture, à peine un ou deux personnages sur les huit semblant en dessous du reste du casting.

Toujours au rayon gameplay, Battle High San Bruno arrive donc à concilier une jouabilité aisée et fun à un système de jeu plus profond. Le titre permet quelques hits (coups) de juggle (possibilité de frapper l’adversaire une fois balancer en l’air) ouvrant souvent sur un super combo. Car suivant l’héritage des jeux récents, Battle High permet de lancer des super attaques une fois une barre prévue à cet effet remplie. Mais cette fameuse barre n’est pas là que pour balancer la grosse sauce. En effet, les développeurs ont mis en place un système baptisé le Rush Cancel qui permet de Canceler (interrompre l’animation ou la récupération d’un coup) un coup pour enchainer l’adversaire. De même, il est possible de Rush Canceler ses sauts pour mettre en place des mix-up (des stratégies d’attaque aléatoire) aériens assez étoffés. Ce système, qui ressemble à celui de Garou Mark of the Wolves, offre au gameplay un aspect assez technique qui légitimise le jeu dans un aspect plus compétitif. Plus qu’un simple jeu de combat fait à la va-vite pour remplir la section Indé du Xbox Live, Battle High est donc un véritable versus de qualité… À petit prix !

Du contenu qui tabasse

Mattrified Games n’a pas que créé un excellent jeu de combat au gameplay parfaitement équilibré. Ils ont aussi eu à cœur de bourrer leur bébé de contenu. La meilleure idée qui est à applaudir des deux mains et qui nous vient tout droit de Street Fighter 4 est le mode Challenge. Celui-ci vous permet d’apprendre les rudiments des personnages en réalisant des combos de plus en plus difficiles et qui vous sont indiqués à l’écran. De quoi éviter les fastidieuses heures d’entraînement visant à découvrir les profondeurs des différents combos des personnages pour directement avoir une solide base qui sera ensuite enrichie par vos propres découvertes, le système de Rush Cancel permettant de vraiment créer ses propres enchainements. Outre ce mode Challenge extraordinaire, le titre propose des bonus stages à la manière d’un Street Fighter II. Il y’a donc une épreuve vous demandant de détruire une voiture, une autre avec un tonneau et une dernière qui, à la manière de la balle au prisonnier, vous obligera à éviter ou frapper des balles qui vous arrivent dessus. Il faut bien avouer que ces minis-jeux sont ratés, manquant de punch et d’originalité. À cela se rajoutent les traditionnels modes arcade et versus qui achèvent de faire de Battle High San Bruno un excellent titre pour à peine 1 euro. On peut toutefois regretter l’absence d’un mode en ligne, justifié par les restrictions des services en ligne du Xbox Live Indie Games, tout en objectant que cela nous obligera à organiser de nouveau des soirées bières-pizza-baston entre amis.

Reste l’enrobage du titre. Le testeur à peu près habitué aux jeux indépendants peut se réjouir dès l’instant où un jeu n’inflige pas des graphismes à la mode Flash qui pullulent sur le XBLIG. Battle High San Bruno est donc plutôt agréable à l’oeil bien que les sprites des personnages soient légèrement trop petits et un peu pixélisés. Mais rien qui ne gâche l’univers lycéen du titre, bien rendu par des décors d’excellentes factures et vraiment variés. Il en va de même pour les musiques, absentes du menu principal, mais qui une fois en plein combat se font plus entraînantes sans marquer durablement l’esprit. La forme est donc très honnête, sans atteindre de véritables sommets, mais qui se pose en marge d’une production indépendante trop uniforme.

Battle High San Bruno est donc un fier représentant du jeu de combat dans ce Indie Games Summer Uprising de haute volée. Riche, accessible et surtout plein de contenu, le titre de Mittrified Games a un ratio qualité/prix quasiment inégalable. Pour les fans et les néophytes, il serait dommage de se priver de ce petit plaisir old school qui peut aussi se prendre sous un angle plus sérieux.

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