Nuclear Dawn

Mêler deux genres en un seul jeu est un pari audacieux et risqué, pourtant c’est le challenge que s’est imposé InterWave Studios avec Nuclear Dawn. Mariant le FPS et le RTS, le titre se veut être un jeu de tir où l’intelligence tient une place très importante. Alors, mariage réussi ou simple fiasco ?

Un pour tous, tous pour un !

Tout comme la majorité des jeux du genre, Nuclear Dawn ne s’embarrasse pas d’un scénario ultradéveloppé, ce dernier étant réduit en son minimum afin de justifier un affrontement entre deux factions. Ici, elles ne sont que deux, l’Empire et le Consortium, et les deux camps se livrent une guerre sans merci pour s’emparer des ressources de l’adversaire. Voilà, c’est tout. Je sais que cela fait vraiment peu, mais après tout aurez-vous réellement le temps de réfléchir à l’intrigue en plein milieu d’une fusillade ? Non ? Moi non plus. Cependant, cette carence au niveau de l’intrigue est comblée par un concept plutôt intéressant. En effet, dans Nuclear Dawn, l’accent est mis sur la coopération entre les membres de chaque team, d’ailleurs pour ne rien simplifier le jeu n’est jouable qu’en ligne, de quoi bien s’énerver derrière son micro. Mais attention, chaque camp comportera en plus des fantassins un commandant, qui jouera un rôle clé dans l’action bien qu’à l’abri de la bataille. Et pour cause, le joueur qui aura la chance d’être choisi au tout début de partie pour remplir cette fonction aura accès à une interface toute particulière, lui donnant une vue d’ensemble sur le champ de bataille et lui permettant de poser diverses tourelles de défense. Un poste clé donc, qui nécessitera de solides notions de stratégie, mais aussi, et surtout, l’esprit d’équipe. Un concept intéressant, du moins en théorie.

A l’ouest, rien de nouveau

Si le concept est assez intéressant et au demeurant fort sympathique, Nuclear Dawn n’innove hélas pas assez dans la structure même du jeu, et l’on retrouve sans difficulté les influences de Brink ou de Team Fortress 2. En effet, avant de commencer une partie, vous devrez choisir l’une des quatre classes disponibles, à savoir : l’Assault qui constitue le soldat de base, l’Exo ou le bourrin de service au nombre hallucinant de HP, le Stealth pour ceux qui aiment surprendre et le Support pour les médecins en herbe. D’autres classes étant disponibles au fil de votre progression. Évidemment, chacune de ces classes dispose d’une habilité particulière, bien utile pour tiré avantage de la situation, mais surtout complémentaire avec celle d’autres classes. Là encore, l’accent est mis sur la coopération entre joueurs, afin de mener à bien la conquête de points stratégiques.

Et en parlant de coopération, autant vous prévenir de suite : n’espérez pas survivre plus de 5 minutes si vous êtes du genre à foncer seul au milieu de l’action, car non seulement vos personnages sont fragiles dans l’ensemble (sauf l’Exo), mais en plus vous priver des conseils de votre commandant serait une pure folie. En effet, bien qu’étant à l’écart de l’action, ce dernier s’avère vite indispensable, pour vous communiquer la position des ennemis dans un premier temps, mais aussi pour construire des bâtiments où vous pourrez vous abriter. Eh bien oui, il faut bien que les ressources collectées servent à quelque chose…

Des lacunes importantes

Hélas, Nuclear Dawn, bien que pourvu de qualités, souffre également de lourds défauts difficilement pardonnables. Le premier étant d’ordre graphique. Car même si je sais que le graphisme ne fait pas tout dans un jeu, il faut bien avouer que le titre est tout juste passable à ce niveau, surtout pour un jeu développé avec le même moteur que L4D2. Ensuite, les architectures des niveaux sont globalement peu inspirées, même s’il est agréable de déambuler dans Londres totalement ravagée par la guerre. En parlant de maps, ces dernières sont trop peu nombreuses pour un jeu en ligne, ce qui ne pardonne pas pour la durée de vie. Concernant les armes, nous sommes dans un schéma à la Counter Strike, c’est-à-dire un pistolet – une arme secondaire – des grenades. C’est certes classique, mais néanmoins efficace, rien à dire de ce côté-là. Tout comme la jouabilité, qui ne devrait pas poser de problèmes aux amateurs de FPS.

Mais le plus gros problème du jeu se situe au coeur même du gameplay : le principe de coopération. Je m’explique. Le commandant est désigné en tout début de partie par l’ordinateur, parfaitement au hasard. Se pose alors la question suivante : que faire si ce dernier est un parfait abruti ? Parce que je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais une partie peut vite devenir interminable si le joueur n’a pas un minimum de réflexion et de sens tactique. Que dire alors pour nous autres pauvres français, car la majorité des joueurs sont anglais/américains. Bonjour l’entente au sein de l’équipe ! Pourquoi ne pas avoir inclus une fonction de vote pour désigner le commandant ? Elle est pourtant bien présente pour le virer, mais si peu de joueurs l’utilisent que ça en devient lassant. Et histoire de vous énerver encore un peu plus, il n’y a pas de musique, histoire de mieux entendre cette satanée voix vous dire toutes les 5 secondes « structure under attack ». Frustrant et rageant.

En un mot comme en cent, Nuclear Dawn fait partie de ces titres parfaitement séduisants sur le papier, mais qui se révèlent pénibles à jouer tant les défauts s’accumulent. Si encore ces derniers étaient d’ordre technique, on pourrait comprendre, mais lorsque c’est le cœur même du gameplay qui se retrouve corrompu, cela devient juste impardonnable. Espérons tout de même que les développeurs sortiront des patchs qui corrigeront la donne.

1 réflexion au sujet de « Nuclear Dawn »

  1. Je connaissais ce concept de RTS FPS/TPS avec Savage (jeu gratuit). Ici, le chef stratégique était élu par les membres de l’équipe. C’est pas optimal non plus comme méthode (dans les free to join, on connait personne donc ça revient à du hasard), mais je pense que c’est tout de même mieux.
    Une autre limite du jeu en free to join est que pas grand monde ne s’occupe des ordres du chef stratégique, qui a pourtant une vue globale du jeu. En bref, je pense que pour s’amuser en exploitant toutes les possibilités du jeu, il faut être une équipe un minimum organisée.

    Petite vidéo du gameplay de Savage : http://www.youtube.com/watch?v=eWSPdINFddI

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