Dungeons : The Dark Lord

Suite d’un Dungeons se faisant un vrai hommage à l’ancestral Dungeon Keeper, ce Dungeons : The Dark Lord veut principalement nous proposer un multijoueur manquant cruellement au premier jeu. Un ajout nécessaire ? Et qu’en est-il alors de l’aventure solo ? Voyons tout cela ensemble..
C’est si bien de faire le mal…
Expliquons avant tout le concept de Dungeons. Vous contrôlez un chef du mal ayant pour principal but de mener la vie dure aux héros. Dans les profondeurs du royaume, vous contrôlez des coeurs de donjons aka la source de votre pouvoir. Vous pouvez y faire apparaitre des gobelins creusant pour vous des salles et des couloirs comme bon vous semble. Le but étant bien entendu d’attirer un maximum de héros dans vos abysses infernaux et d’en tirer assez d’énergie d’âme, avant de les supprimer. Dans ce Dungeons : The Dark Lord, il va falloir atteindre certains objectifs en particulier.
Les héros apparaissent toujours à travers des portes dimensionnelles. Ceux-ci ont tous un péché mignon : trouver un trésor, fouiller les donjons ou enquêter sur les magies alentour. Ils peuvent aussi apprécier battre de l’ennemi, se faire battre ou aider leurs congénères lorsqu’ils sont davantage orientés « sorts de soin ». Bref, chacun a sa faiblesse dont il faudra profiter : en posant des parcelles de trésors, en créant une bibliothèque aux mille bouquins ennuyeux et sans intérêt. Mais aussi en invoquant des pentagrammes de monstres permettant une apparition régulière d’alliés belliqueux à son endroit. Il faut alors par exemple attirer des monstres à grosse résistance, mais tapant faiblement vers les héros qui aiment souffrir, pour faire grimper efficacement leur jauge d’énergie d’âme sans qu’ils ne meurent trop rapidement. Une fois tués, vous récupérez l’énergie qui vous permet davantage de créations de monstres et de salles.
Un héros mort est transporté directement par vos gobelins sbires dans des cachots préalablement créés. Des machines de tortures peuvent aussi vous aider à récupérer l’énergie d’âme d’un héros capturé bien plus rapidement. Du reste, de Dungeon Keeper, il n’en a que l’inspiration. Car le reste du jeu est à cent pour cent axé sur du hack’n slash.
Dungeon Keeper en toile de fond
Dungeons l’était déjà beaucoup, mais ce stand-alone The Dark Lord précise la volonté des développeurs : c’est aussi et surtout un hack’n slash. Tout au long du jeu vous dirigez donc vos trois maîtres du mal eux-mêmes (chose impossible dans le premier jeu) vers des unités héroïques ou des ennemis annexes au scénario et les laissez s’affronter sans fin. L’action est plus que répétitive et on est vite un peu déçu par le manque de gestion proposé par le gameplay. Finalement, tout n’est qu’esbroufe et l’inspiration Dungeon Keeper annoncée n’est pas bien présente sur le long terme. Néanmoins, est-ce que Dungeons : The Dark Lord parvient à se rendre efficace ? Difficile à dire.
Certes le scénario est amusant avec ses multiples références au Seigneur des Anneaux est à la culture geek, mais on est quand même devant une histoire du « mal contre le bien » très classique. Les personnages sont stéréotypés, les dialogues volontairement humoristiques et forcément, on est loin d’une quelconque profondeur scénaristique incroyablement passionnante. La Version française en fait volontairement des tonnes et si cela est sympathique quelques minutes, cela enfonce aussi le clou du « manque d’intérêt de l’univers » au bout d’un moment.
Le gros problème du jeu ne réside cependant pas dans son histoire, mais bien dans son rythme une fois le clavier et la souris bien en main. On enchaine les découvertes de coeur de donjons tout au long de l’aventure, on y instaure une base pour finalement devoir s’en aller et en découvrir une autre trois mètres plus loin. En cela, il manque une stabilité propre au joueur qui aime bien s’installer et améliorer son endroit du mieux qu’il peut. La trame solo de Dungeons : The Dark Lord ne permet pas cela et par dans tous les sens, forçant donc à la répétitivité des actions. Aussi, il n’y a pas grande chose à faire : on construit deux ou trois couloirs, on créé une prison, une bibliothèque, une salle de trésor et quelques décorations puis c’est tout.
Le reste est bourrin, sans trop d’intérêt sur le long terme. On a même le droit à des séquences de course poursuite avec une caméra à la Diablo : inutile. Enfin, les trois héros se déplacent toujours ensemble ce qui finira d’énerver les passionnés de précision. Ici, impossible de ne pas être totalement guidé par un jeu scripté jusqu’à la moelle et donc forcément vite énervant.
Multijoueur, nous voilà ?
Reste alors le multijoueur, finalement la seule grosse nouveauté de cette fausse suite. Allant jusqu’à faire jouer quatre joueurs simultanément, ce mode en ligne fait bien entendu s’affronter des maitres de donjons (un par joueur) dans des parties très classiques. Les ressources sont beaucoup moins rapides à obtenir qu’en solo, voir carrément trop lentement, mais on s’y fait quelque peu. En soit, l’objectif d’amener l’expérience de Dungeons premier du nom à des phases multijoueurs est une semi-réussite puisqu’on s’y amuse, mais on aurait tout de même préféré pouvoir aller plus loin que le simple Deathmatch classique, le très habituel Roi de la Colline ou le mode Pinata qui se base surtout sur l’affrontement d’aventurier pour obtenir les points de prestige (permettant une meilleure évolution de votre donjon et du niveau de vos monstres). C’est bien, mais les développeurs pouvaient franchement mieux faire.
Dungeons : The Dark Lord est donc vraiment à prendre avec des pincettes. Si ce n’est pour son mode multijoueur, il n’est clairement pas meilleur que son prédécesseur et se risque même à davantage de phases en hack’n slash. Les passionnés du genre pourront aimer, surtout avec l’inspiration Dungeon Keeper qui plane autour du gameplay proposé, mais on se dit tout de même que le gâchis est énorme et qu’un si joli moteur graphique aurait pu accueillir l’un des meilleurs hommages au titre de Bullfrog. En l’état, on en a juste une simple itération très libre qui ne convaincra pas tous les publics. À essayer une bonne heure avant d’acheter !

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