5 Jeux d'Aventure pour Noël 2011

Davantage une liste non-exhaustive (et comment !), voulue comme un petit guide personnel pour de beaux cadeaux de fin d’année, ce choix de cinq jeux souvent en point’n click saura vous faire creuser les méninges et vous emerveiller par la même occasion. L’intérêt des jeux d’aventure c’est qu’ils peuvent mettre en avant, de la plus simple des façon, un univers artistique très particulier. C’est souvent ce que l’on retient en premier de ces titres visuellement époustouflants et ce n’est pas cette jolie liste qui viendra nous prouver le contraire…

Clover : A Curious Tale
Développeur : Binary Tweed | Éditeur : Blitz Arcade | Date de Sortie : 03 Mars 2010
Racontant à première vue l’histoire de Sam, un jeune garçon ayant récemment perdu sa mère, Clover : A Curious Tale entraîne le joueur dans une aventure pleine de dialogues à plusieurs niveaux de lecture. On entre de plain-pied dans un univers très simple au demeurant, mais qui cache une complexité enivrante nous faisant apprécier davantage chaque dialogue de PNJ. Un véritable plus qui accroche le joueur au point de ne plus jamais le laisser tomber, jusqu’à la fin de l’histoire. Clover est séduisant. Mieux encore, il est enivrant. Les musiques y sont pour beaucoup, tant elles se font délicates et assez bien construites pour ne jamais ennuyer. On se balade alors sur un plan en 2D, tout en scrolling horizontal, on franchi certaines portes pour se retrouver dans d’autres endroits / intérieurs et bien entendu, tout ce beau monde est jonché d’objets en tout genre. Clairement, il est question de toute faire dans l’ordre désiré par le développeur et si ce défaut n’en est pas forcément un pour ceux qui aiment être dirigés, beaucoup de joueurs pesteront devant un manque total de liberté. Clover est comme une aventure interactive.


Machinarium
Développeur : Amanita Design | Date de Sortie : 16 Octobre 2009
Un vaisseau s’arrête sur une étrange pile de déchets. Un robot en est expulsé, totalement démembré et livré à lui-même. C’est le début d’une aventure sans aucun dialogue, remplacé par des bulles nous racontant en animations les pensées des différents protagonistes. Souvent, ce sera même Josef lui-même qui usera de ce stratagème pour se remémorer son passé, aidant le joueur à comprendre pourquoi il veut se diriger vers la ville et ce qu’il peut y trouver. Une fois un petit tutoriel effectué, permettant de retrouver l’usage de ces membres, le joueur est invité à s’aventurer vers ces premières énigmes. La difficulté du jeu va en crescendo, avec un final tortueux et diabolique. Heureusement, il est possible de cliquer sur une petite icône d’aide en forme d’ampoule pour voir Josef nous montrer une action, un objet ou une scène importante censée nous mettre sur la voie. C’est dur, mais avec un peu de réflexion on atteint une joie de la réussite rarement autant ressentie dans un jeu vidéo. C’est ici tout l’art du pointé cliqué mêlé à un bel univers. Il faudra se creuser les méninges pour arriver à bout de certaines énigmes toujours plus ou moins logiques, mais souvent éparpillées à travers les différents tableaux. Le mot Tableau n’est d’ailleurs par inopportun puisque les environnements de jeu proposés sont de véritables oeuvres d’art contemporaines. Avec un univers à la fois rétro et futuriste, aux tendances SteamPunk pour les plus connaisseurs, Machinarium est aussi un monde enfantin teinté d’une noirceur très particulière. Il en ressort alors une certaine poésie qui fait de ces jeux si particuliers de petites œuvres d’art à ne surtout pas manquer.


Puzzle Agent
Développeur : Telltale Games | Date de Sortie : 30 Juin 2010
Dans une ambiance dessinée particulièrement saisissante d’originalité, l’univers de Nelston Tethers, agent du FBI pour la section des puzzles, s’introduit avec beaucoup de folie. Notre agent s’endors, cauchemarde d’un cosmonaute lui dessinant un étrange nom sur ses mots croisé : Scoggins. À son réveil, son patron l’appelle : une usine de gommes utilisées par la Maison Blanche vient d’arrêter mystérieusement sa production dans l’étrange village de… Scoggins. On ne saura jamais si l’inspiration est directe, même si on imagine mal une telle coïncidence, mais Nelston Tethers : Puzzle Agent reprend trait pour trait le gameplay d’un Professeur Layton sur Nintendo DS. Tout au long d’un poin’t & click très simple, ultraguidé, nous racontant une histoire étoffée et passionnante, le joueur doit faire face à plusieurs énigmes. Des puzzles, de la logique, de la réflexion, des maths… deux longues heures de méninges à plein régime seront nécessaires pour voir le bout de cette étrange aventure faite de neige, d’un drôle de shérif, de nains de jardins dangereux et d’une usine qui cache bien des mystères. Passionnant ! Non traduit en français, Puzzle Agent ne trouvera pas très facilement son public dans nos contrées. Les dialogues en anglais sont très compréhensibles, mais les énigmes demandent bien plus de réflexion. Ajoutez à la recherche de solution une compréhension moyenne et la nécessité de se concentrer davantage pour traduire le texte à l’écran, et vous découvrirez un jeu bien plus difficile d’accès à ceux qui n’ont pas pris “LV1 Anglais” dès la sixième.


Space Madness
Développeur : SpreadCamp | Date de Sortie : 30 Juillet 2011
Quelque part dans l’espace. L’USS Serling navigue tranquillement. Soudain, le gigantesque vaisseau recrache un petit carré jaune, doté de deux bras, deux jambes et d’un œil, petit carré jaune qui atterrira sur une planète (jaune, elle aussi), peuplée de quelques mutants, tous plus uniques les uns que les autres, et qui aura la lourde tâche de sauver l’univers… Pourquoi ? Question qu’il ne vaut mieux pas poser, dans Space Madness, car vous risqueriez de ne pas croire à la réponse. Space Madness ne révolutionne pas non plus le point & click. Très loin de là, même. Si on peut se réjouir d’une difficulté assez bien dosée dans le titre, et si Spreadcamp a particulièrement mis l’accent sur les dialogues, les mécaniques de jeu ne surprendront pas. Space Madness est une petite perle d’humour absurde, qui, avec la répartie de son héros, ses références bien placées et ses PNJ hauts en couleur, du cactus parlant (qui en est presque émouvant, au moment de se faire couper les bras) à l’employé désabusé du scientifique fou en passant par son clone danseur de disco (si, si), vous laissera plus d’une fois les larmes aux yeux devant votre écran.Space Madness est donc un point & click conventionnel, à l’ambiance assez peu marquante et qui n’apporte absolument rien au genre. Cependant, dès son premier titre, Spreadcamp maîtrise à la perfection (à moins d’un final vraiment décevant, évidemment) l’humour absurde et nous pond du premier coup un titre pas forcément long, mais dont les fous rires qu’il provoquera justifieront largement les 5 € que vous lui aurez accordé.


The Tiny Bang Story
Développeur : Colibri Games | Date de Sortie : 22 Avril 2011
Il est possible de citer une centaine de titres ayant inspiré les développeurs de Colibri Games pour leur dernier jeu. Un soupçon de poin’t & click à la LucasArts, un peu de cette magie de la découverte d’un Amerzone de Benoit Sokal, beaucoup de similitudes avec la construction d’un Machinarium… Mais aucun autre projet ne propose une telle finesse de graphismes, de musiques et de gameplay pour une durée de vie à la perfection inégalable. Vous l’aurez compris, Tiny Bang Story est enchanteur au point de ne même pas laisser de doute ou de suspens sur sa qualité dans ce test. Ce jeu de Colibri Games est comme un film Pixar : intemporel, incritiquable et surtout universel. Absolument tout est en 2D, des menus aux personnages en passant par l’inventaire ou même le curseur. Le monde de The Tiny Bang Story repose sur une seule planète malencontreusement éparpillée en plusieurs morceaux de puzzle à travers ces différentes places. Il suffit de cliquer sur les objets,  l’environnement,  pour voir tout ce beau monde s’actionner et se mouvoir. On traverse alors les différents tableaux de chaque niveau avec une fluidité exemplaire. En bref, on retrouve dans ce jeu un peu de l’intelligence qui résidait dans toutes ces aventures de l’époque qui semblent bien loin de nous désormais. Le scénario en moins, certes, mais la poésie en plus.

Laisser un commentaire