5 Jeux de Stratégie, de Tactique et de Gestion pour Noël 2011

C’est très arrangeant de proposer trois catégories en une seule lorsque l’on fait une petite sélection. Il faut dire que la frontière entre ces trois catégories est très mince, bien difficile à définir et que souvent, les jeux se servent de tous ces aspects en un seul gameplay. Gageons toutefois que les plus grands stratèges sauront trouver ici de quoi fulminer lors des longues soirées d’hiver. Et si vous voulez du jeu Paradox, du bien compliqué, ne vous inquiétez pas : on s’en occupe en 2012 !

Atom Zombie Smasher
Développeur : Blendo Games | Date de Sortie : 14 Mars 2011
Sur fond de musique surf des années 60, le jeu pose son ambiance grisâtre, aux couleurs saturées, mais pas tistes pour autant. Un peu glauque, mais attirant, Atom Zombie Smasher est visuellement “différent”. Une bonne façon pour le développeur de saisir le joueur dès le lancement du jeu pour tenter de ne plus jamais le faire se séparer de ce titre chronophage. Le jeu se joue alors de la façon suivante : à chaque tour, les forces infectées augmentent et gagnent en territoire et en force. Un territoire peut accueillir jusqu’à quatre niveaux d’infectés, pour toujours plus de difficulté selon ce niveau. Le joueur doit alors riposter, attaquer d’autres territoires pour soit les vider de leurs zombies, soit carrément se les approprier. Pour cela, il va falloir la jouer finement et activer ses neurones pour une tactique passionnante. Sur une vue aérienne du territoire, tout est montré de façon simpliste. Les civils sont les points jaunes, les zombies sont les points roses et le reste n’est que le décor fait de places vertes, de buildings et de bitume. Les zombies débarquent des bords de l’écran, là où de petites icônes l’indiquent. Le but du joueur est d’évacuer un maximum de civils, selon l’objectif de la mission, avec un hélicoptère dont il faut placer le point d’atterrissage. L’hélico ne peut prendre que 30 civils à la fois, obligeant donc à quelques aller-retour. Pendant ce temps, les infectés envahissent la carte et il faut prier pour que les civils ne soient pas contaminés. Voir ces petits points jaunes changer de couleur, pour nous signifier la perte de celui-ci et, souvent, l’échec de la mission, est bien plus efficace qu’on ne pourrait le croire. Comme quoi rien ne sert d’avoir des graphismes de folie pour réussir à poser l’ambiance et à plonger le joueur dans un univers. Une vraie bouffée d’air frais dans la masse de titres mélangeant une apocalypse à des zombies, pour trop souvent nous proposer un bête jeu d’action. Atom Zombie Smasher est donc une réelle bonne surprise, une petite merveille conçue avec pas mal de génie.


Fate of the World
Développeur : Red Redemption | Date de Sortie : 28 Février 2011
Dans le futur, le climat sera totalement déréglé. Des iles disparaitront, les ours polaires avec eux d’ailleurs. Je ne veux pas vous spoiler la magnifique introduction de Fate of the World, dramatique, mais sublime avec sa bande-son de qualité. Sachez jusque que vous êtes en 2020 et êtes désormais à la tête du GEO, la Global Environment Organisation. Cette ONG tente de gérer tous les pays du monde pour réduire les gaz à effets de serre et la pollution de notre belle planète bleue. Elle a un objectif particulier : parvenir à réduire les effets climatiques annoncés comme apocalyptiques tout en maintenant une bonne gestion des différents pays. Une carte du monde, le globe précisément, vous permet de voyager de pays en pays et d’apercevoir les changements climatiques. En haut à gauche, vous avez une minicarte du monde avec l’emplacement de vos agents du GEO. Chaque agent peut être placé sur un pays en particulier, avec une limite de six par pays. Enfin, ils se destinent chacun à un ordre particulier, donné via des cartes que le joueur va donc devoir choisir avec beaucoup d’intelligence. Ce titre est diaboliquement saisissant et ne demande certes pas beaucoup de clics pour être joué, mais tout de même beaucoup de temps. A chaque action, chaque carte choisie, on passe de nombreuses minutes à réfléchir sur l’impact qu’elles auront. On tente de penser à tout, de prévoir toutes les perfidies d’une intelligence artificielle défaitiste qui voudrait clairement que l’on meure en 2020 de radiations liées à une couche d’ozone transformée en véritable gruyère. C’est d’une anticipation clairement glauque, mais terriblement accrocheuse. Saisissant, mais clairement destiné à une tranche très spécifique de joueurs aimant les réalisations osées, originales et les concepts totalement nouveaux. À essayer de toute façon pour se faire son propre avis !


Frozen Synapse
Développeur : Mode7 | Date de Sortie : 26 Mai 2011
Frozen Synapse part d’un postulat très simple, sur fond d’un scénario futuriste anecdotique (mais bien écrit)le jeu tente de faire passer Syndicate pour un PEGI 3. Vous êtes au controle d’un commando de différentes classes, que ce soit au shotgun, au fusil, à la grenade et bien d’autres jouets. Sur une carte en vue aérienne (mais en 3D), générée totalement aléatoirement, vous devez jouer avec le décor et vous frayer un chemin jusqu’à l’ennemi pour l’éliminer façon Jack Bauer, les clichés en moins. Pour cela, il va falloir participer à un tour par tour assez original. Petits joueurs, passez votre chemin. Frozen Synapse est pour les durs, les fous, ceux qui aiment perdrent une centaine de fois pour parvenir à une petite victoire. Le jeu est extrèmement dur et les raisons sont nombreuses : une richesse de gameplay incroyable, une intelligence artificielle diabolique, un jeu réaliste (une balle est c’est la fin). Mode7 n’a pas fait les choses à moitié et offre réellement aux amateurs d’opérations commandos leur lot d’adrénaline. Du coup, c’est peu accessible et vite enervant. Mais il faut s’accrocher. Car Frozen Synapse, en plus d’être plutôt joli avec ses couleurs vives et musicalement intéressant, a plus d’un tour dans son sac. Certes il y a le monde campagne et sa cinquantaine de missions à la difficulté grandissante, qui fait clairement office de tutorial géant, mais il peut aussi se jouer de façon sporadique via le mode Skirmish. On peut d’ailleur choisir de préconfigurer une partie ou d’en lancer une instantanée que l’ordinateur vous choisira aussi aléatoirement. Mais ce qui fait tout le sel de ce titre, c’est clairement son mode multijoueur. Vous commencez par placer des points de mouvements à vos unités. Il faut alors configurer leur façon d’avancer (couchés par exemple ?), le champ de vision qu’ils doivent adopter, si oui ou non ils gardent leur armes bien en avant au cas ou un ennemi surgirait de nulle part, puis bien d’autres choses encore. Le jeu propose une grande liberté d’action et se révèle grandement tactique, avec des possibilités stratégiques passionnantes. Mais un peu de “hasard”, de réalisme surtout, vient mettre un peu de piment dans la partie.


Might & Magic Heroes VI
Développeur : Black Hole Entertainment | Éditeur : Ubisoft | Date de Sortie : 13 Octobre 2011
Après six opus (Heroes of Might and Magic I à V et Might and Magic Heroes Kingdom, jouable sur navigateur), la célèbre saga revient sous le nom de Might and Magic Heroes VI. Dans ce nouvel épisode, la campagne vous fera incarner les héritiers du défunt Duc Slava laissant son royaume en proie à la guerre. Se plaçant quatre siècles avant le cinquième opus, l’histoire vous permettra de choisir son camp pour chacun des cinq enfants. Ainsi, vous pourrez incarner un démon vertueux jusqu’à un ange corrompu si tel est votre désir. Outre la campagne, vous avez la possibilité de jouer sur une carte avec des amis ou une IA en hodseat ou encore des batailles en multijoueurs en lignes. Le jeu vous permet la création d’une dynastie où vous posséderez et gérerez vos héros ainsi que les armes de dynastie (gagnées en campagne et upgradables) pour les modes multijoueurs. Un changement radical par rapport aux anciens épisodes et l’apparition d’un arbre de compétences plus ou moins complet selon que vous choisissez un héros « force » ou « magie », exit l’aléatoire au fil des niveaux au profit d’une gestion plus RPG. Enfin, une jauge de réputation est présente, permettant de se la jouer méchant ou gentil, un choix qui donnera différentes capacités à votre personnage.

(Merci à Gilgamphatts pour ce petit résumé)


Tropico 4
Développeur : Haemimont Games | Éditeur : Kalypso | Date de Sortie : 01 Septembre 2011
Votre but est de diriger votre pays, sur une île particulière dont il faut savoir tirer toutes les richesses. Vous avez aussi l’obligation de surveiller les désirs de vos habitants en travail, argent, loisir et globalement en bien-être, avec le devoir de vous en occuper et, au pire, de les tuer si ils vous dérangent. Car oui dans Tropico, nous sommes un dictateur. Quel genre de dictateur ? Celui que vous voulez, justement. Bon avec son peuple, exécrable avec l’extérieur, ou bien dirigeant son pays d’une poigne de fer à l’aide de snipers sur les toits de toutes les rues, le choix vous incombe : jouez comme vous le désirez. L’objectif est ambitieux et si Tropico et sa suite étaient très sympathiques, la qualité a fait un vrai bond en avant avec le troisième opus qui reste une référence. Ce Tropico 4 était donc bien attendu. Pour vous faire élire plus d’un mandat, en bon dictateur que vous êtes, il faudra jouer la carte de la magouille. Caresser les pays extérieurs dans le sens du poil par exemple, pour se permettre quelques dons d’argent franchement salvateurs ou pour un import/export satisfaisant qui sont d’ailleurs les piliers de l’économie dans Tropico 4. Faisant constamment des pieds de nez au monde réel, aux politiques et à des situations historiques (la crise des missiles de Cuba, par exemple) avec des caricatures de présidents étrangers et une radio locale à mourir de rire, Tropico 4 tire parti de son univers pour ne pas se prendre au sérieux tout en étant assez acerbe sur certains faits. C’est un régal de découvrir tous les dialogues du jeu, très nombreux, tous doublés dans des voix françaises qui s’en donnent à coeur joie dans les accents parodiques et les références bien de chez nous. Un vrai plaisir. Qui plus est, le jeu est somptueux graphiquement. Très coloré, clairement dans l’esprit tropical désiré, il surpasse de très loin tous les effets visuels des précédents opus.

Laisser un commentaire