5 Jeux de Tower Defense pour Noël 2011

Depuis son arrivée dans les plus célèbres jeux de stratégie, le principe du Tower Defense s’est furieusement popularisé au point de plonger dans l’overdose de façon assez décevante par ailleurs. Néanmoins, malgré ce gros problème d’une masse de jeux venus concurrencer les meilleurs, cinq titres nous ont semblé sortir du lot cette année. Focus sur eux…

Anomaly : Warzone Earth
Développeur : 11 bit studios | Date de Sortie : 08 Avril 2011
Des envahisseurs venus d’une autre planète ont débarqué sur Bagdad et Tokyo. D’étranges zones contaminées par les tourelles aliens ont alors fait leur apparition. Votre escouade de sauveurs de l’humanité, armée jusqu’aux dents et dirigée par un haut gradé à l’accent anglais particulièrement savoureux, va alors devoir faire le ménage en territoire ennemi et réussir plusieurs objectifs dans l’espoir de les renvoyer chez eux illico presto. C’est alors qu’entre le concept du Tower Defense à l’envers. Car cette fois c’est vous, la vague ennemie.Sur une carte stratégique, se mettant en pause à tout moment du jeu, il est possible d’acheter des unités et de les améliorer. Celles-ci apparaissent alors à l’écran en même temps que les premières lignes de scénario et la description d’objectif du niveau joué. Une fois votre escouade crée, selon vos finances, le jeu est lancé. Il faut, sur cette même carte stratégique, donner la direction que prendra l’escouade tout au long de son périple. À chaque intersection dans les rues de Bagdad ou de Tokyo, vous pourrez choisir la destination que vous voulez prendre. Une seule obligation : toujours aller de l’avant. Pour retourner à un endroit déjà passé, il faudra contourner les rues. Impossible de faire marche arrière donc. Plutôt que de ne contrôler vos engins de guerre que par le seul biais de simples clics sur ceux-ci, 11 bits Studios propose quelque chose de très original qui fait tout le fun de leur jeu : un personnage principal. Celui-ci est positionné au même endroit que ces troupes et doit être ensuite bougé à travers la carte à l’aide de la souris. Ce personnage doit constamment suivre les unités du joueur et surtout, il peut les aider au fil de leur périple contre les différentes tourelles ennemies. Ainsi plusieurs “pouvoirs” de soutien seront à débloquer. Ceci ira du simple soin, au bombardement, en passant par un ersatz de fumigène et des cibles factices permettant de faire diversion. Ces bonus sont limités en nombres et sont à collecter en tant que récompenses lorsqu’un ennemi est détruit. Aux effets forcément très cinématographiques, grandiloquents, la mise en scène d’Anomaly : Warzone Earth est une pure réussite qui sublime le concept du jeu certes intelligent, mais qui aurait très bien pu paraitre quelconque dans de mauvaises mains. Le résultat ? Un jeu bien pensé, original, beau, chronophage, sans limites d’amusement malgré un scénario assez court.


Dungeon Defenders
Développeur : Trendy Entertainment | Date de Sortie : 19 Octobre 2011
Dans la peau d’un apprenti magicien, d’une chasseuse elfe, d’un moine et d’un chevalier, vous devez défendre le cristal de votre donjon en une classique vue à la troisième personne. Dit comme cela, Dungeon Defenders est très ressemblant à plusieurs titres apparus ces derniers temps sur les services de jeux dématérialisés. Surtout à un certain Orcs Must Die à vrai dire. Néanmoins, il a plus d’un tour dans son sac pour sortir du lot et faire l’évènement. Pourtant, rien de bien nouveau à l’horizon. Il s’agit de frapper du monstre avec son épée, avec une physique et une caméra à la troisième personne pas toujours très fluide par ailleurs, pour éviter qu’ils ne détruisent votre cristal. Entre chaque tour, évidemment, vous allez poser des pièges allant du simple mur de piques à des tourelles offensives. Chaque classe à ses propres tourelles : les bourrins tirent des boulets façon Bowling et les elfes, par exemple, posent des pièges de gaz, qui ralentissent ou pire encore. C’est déjà un des premiers aspects vraiment sympathiques du jeu, d’autant plus qu’il est jouable jusqu’ à quatre en coopération. Nombreux sont les Tower Defense à avoir juré proposer des aspects RPG sans que ce ne soit réellement le cas (ou si peu). Dungeon Defenders tient amplement ses promesses. Votre héros commence au niveau 1 et au fur et à mesure des vagues ennemies détruites, il gagne de l’expérience. Il passe alors de niveau en niveau, augmentant par la même occasion certaines de ces caractéristiques, au choix. On peut alors modeler son héros comme bon nous semble,avec un personnage bourrin plutôt rapide, mais moins fort que prévu, ou possédant des pièges bien plus difficile à détruire par exemple. Les possibilités sont nombreuses et sympathiques, elles changent des habituelles “Force, Dextérité…” et autres clichés du genre. La monnaie d’échange est le Mana. Les ennemis en laissent tomber lorsqu’ils sont vaincus et ces points permettent de créer des tourelles, de les mettre à niveau ou même de les réparer. La jauge de mana du héros est limitée par un certain nombre, dépendant de son niveau, l’obligeant à ne pas pouvoir en stocker en illimité. Cela à de l’importance, car le Mana ne sert pas qu’à créer des tourelles, mais aussi à l’amélioration de l’équipement. Car point de vue inventaire, on a aussi le droit à un joli système d’upgrades des différents objets trouvés dans les coffres ou que laissent tomber aléatoirement nos ennemis après avoir été vaincus. Là aussi, on est en plein RPG et ce système de loot est des plus exemplaires. En passant sur un objet, on peut directement l’équiper ou bien le transférer dans un coffre. Entre chaque vague, ce coffre permet de revendre les objets inutiles pour obtenir des points de mana. Ces mêmes points de mana peuvent être gardés (pour acheter des tourelles) ou transférés dans certaines pièces d’équipement (arme, armure, gants, bottes, etc) les permettant de passer de niveau. Comme pour le héros, on reparti alors quelques points de compétences comme bon nous semble et on acquiert ainsi un peu plus de force, de vitesse, de défense élémentaire, contre le poison ou que-sais-je encore. C’est donc très complet et les rôlistes vont adorer s’y perdre.


Orcs Must Die !
Développeur : Robot Entertainment | Date de Sortie : 11 Octobre 2011
Après un scénario vite balancé à la figure via une scène animée, le titre du jeu parlant de lui-même de toute façon, on entre directement dans la bataille, ou plutôt la préparation de la bataille. Les premiers pas dans le jeu seront probablement hésitants pour tout le monde, le jeu s’épargnant quelconque tutorial ingame. Heureusement, les missions d’introduction ont une architecture simple, ce qui permet de vite comprendre le système par soi-même. Chaque début de partie sera identique : dans la forteresse pour le moment tout à fait calme, il faut, aux commandes de notre personnage, inspecter la configuration des lieux pour surtout voir quel trajet les Orcs peuvent emprunter afin d’atteindre le portail dimensionnel qu’il nous faut protéger. Pour cela on va devoir choisir à chaque fois un nombre limité d’armes, de pouvoirs magiques, de troupes ou de pièges dans notre inventaire, seule l’arbalète nous étant imposée. Mais pour le moment pas question de blinder le niveau de pics mortels ou de murs broyeurs, chaque pose de piège coûte de l’argent, et il faudra faire avec la modeste somme de base. C’est la que la composante action entre en jeu. Une fois à sec, il ne reste qu’une chose à faire, laisser les Orcs débarquer ! Plusieurs vagues ennemies vont ainsi se succéder, jusqu’à un nouveau moment de répis. Comme les premiers assauts ne seront pas totalement contenus par les quelques premiers pièges placés, on va devoir aller nous-même au charbon, afin d’éclater les survivants arme au poing, en faisant bien attention de ne pas se faire tuer, au risque notable de perdre de précieuses secondes pour revenir au combat. Les décès adverses rapportant de l’argent, on devra en même temps penser à poser de nouveaux pièges, sachant que le temps de réflexion et de pose est du temps perdu pour taper du bestiau… Il sera aussi intéressant de se servir du décors, comme par exemple pousser un groupe d’ennemi directement dans une fosse remplie de lave, ou faire tomber des lustres sur le coin de leur gueule d’amour. Pour rajouter un peu de challenge, une note vous sera attribuée à chaque fin de niveau, soit jusqu’à cinq étoiles selon votre rapidité à terrasser les hordes belliqueuses et votre efficacité à ne laisser passer personne dans le portail. L’intérêt ultime derrière cela, est de pouvoir dépenser vos étoiles pour rendre vos moyens de défense plus efficaces. Pas données, ces upgrades serviront principalement à réduire le prix d’achat des pièges ou unités, sinon son efficacité ou sa portée. On a pu constater que c’est un jeu riche, et au delà du côté intimidant, c’est au final le fun qui l’emporte très vite, grâce aussi à un gameplay bien huilé. Parfois bien stressant, et mettant vos méninges à l’épreuve, Orcs Must Die ! permet en même temps de se défouler et libérer la pression. Certes, ce parti pris ne plaira peut-être pas aux grands stratèges qui aiment tout mettre en place et savourer le triomphe de leur génie en sirotant du Chianti, mais on ne peux pas reprocher à un jeu de tenter l’originalité quand c’est bien fait.


Rock of Ages
Développeur : Ace Team | Date de Sortie : 07 Septembre 2011
Il a insulté un dieu et la punition est sans appel : Sisyphe devra pousser un rocher du bas d’une colline jusqu’à son sommet, les yeux bandés. A chaque fois, le rocher dévie et se retrouve en bas en quelques secondes. Sisyphe recommence, encore, puis encore et plutôt que de faire comme Albert Camus et d’imaginer Sisyphe heureux, les développeurs de Rock of Ages l’imaginent surtout en pétard. C’est alors que l’idée d’écraser ses bourreaux avec son gros rocher lui traverse l’esprit. Cela vous amuserait de l’aider dans sa tâche ? Qu’à cela ne tienne : que ce soit en combo Souris + Clavier ou à la manette (principalement pour les versions consoles), Rock of Ages joue les parcs d’attractions avec un soupçon de stratégie et beaucoup d’humour complètement dingue. Bon, on s’explique : chaque niveau du mode solo (jouables aussi en multijoueur, mais sans contexte humoristique véritable) se joue contre l’I.A. Sur une carte divisée en deux parties totalement symétriques, la boule de chaque camp va pouvoir rouler sur le terrain de l’autre. On dévale les pentes, saute de plateforme en plateforme pour tenter d’atteindre son but : le château adverse. Il faut foncer dans la porte pour l’abimer, jusqu’à utiliser assez de boules pour l’exploser et écraser le personnage adverse qui se trouve au milieu de la forteresse. Là où cela se complique, c’est qu’en chemin, vous trouverez plusieurs obstacles tels que des maisons (qui vous rapporteront de l’argent une fois détruites) ou des armes que l’adversaire aura placé de façon stratégique pour abimer votre engin de destruction massive. Plus votre boule est abimée, moins fort elle tapera la porte de l’adversaire une fois que vous l’atteindrez. Vous pouvez même la détériorer au point de la perdre totalement et de devoir tout recommencer. Chaque boulet à contrôler doit être construit par vos “villageois” et pendant ce temps de construction, vous pouvez bouger sur la carte du jeu en vue aérienne. C’est alors l’heure de dépenser vos quelques sous gagnés via les destructions en construisant des catapultes, des tours de garde et autres sympathiques hélicoptères lance-pierres pour ralentir le boulet ennemi. Si votre arme sphérique n’est toujours pas construite, vous pourrez même viser directement votre cible “gratuitement” avec de simples pierres ou de façon plus chère en lâchant des éléphants ou des vaches de guerre. Le boulet semble tout droit venu du Voyage de la Lune de Georges Méliès. Les personnages historiques ont été capturés de leurs estampes d’époque. Tout ce beau monde s’agite d’ailleurs façon marionnettes, avec une nette tendance aux cris aigus et au ridicule. Chaque niveau met en scène sa figure historique, l’adversaire du joueur, avec une cinématique toujours très drôle et très référencée.


Sanctum
Développeur : Coffee Stain Studios | Date de Sortie : 15 Avril 2011
S’il y a bien une vue aérienne, pour savoir ce que l’on fait lorsque l’on est perdu entre deux tours mal positionnées, la majorité du jeu se joue à la première personne. Ainsi, à l’aide d’un gant aux capacités incroyables, notre héroïne peut créer des blocs. Ces mêmes blocs peuvent alors accueillir des tours de défenses toutes plus classiques les unes que les autres : de la mitraillette, de violents éclairs, du laser, du mortier, de l’antiaérien… Nous sommes en terrain connu et tout cela ne brille pas par son originalité. Seuls les blocs de téléportation permettent un peu de nouveautés puisqu’ils permettront, à l’aide de la caméra aérienne précédemment citée, de se rendre directement à une zone de l’écran (pour pallier aux déplacements du personnage qui empêcheraient forcement tout dynamisme). Ces mêmes blocs peuvent servent aussi d’ascenseur : en montant dessus, on est à hauteur des tourelles et il est donc possible de profiter du spectacle. Mais pourquoi ne faire que le regarder ? Autant y participer ! L’héroïne à aussi d’autres atouts : une mitraillette, un fusil sniper et un lance-bombes. Chacune de ces armes peuvent, elles aussi, être améliorées à chaque tour, moyennant finances. Il faut alors savoir alterner entre les tourelles et ces propres armes, puis gérer un budget très serré de vagues en vagues. Tout cela sert surtout à finalement jouer le rôle d’une véritable tourelle ambulante, libre de toute action. En vue à la première personne il est alors possible de se positionner ou bon nous semble et de jouer les tourelles d’exceptions : mobile, prenant des initiatives, véritable machine de guerre. Sanctum propose quatre niveaux différents (davantage depuis la parution de DLCs). Ces quelques environnements sont construits de façon à êtres stratégiquement très différents, ce qui les rend vraiment uniques et non pas simplement de nouveaux décors (comme c’est trop souvent le cas dans ce genre de titres)En multijoueur, il en est tout autrement. Rythmé par des discussions retranscrites vocalement, en anglais, par une voix robotique du plus bel effet (à la Stephen Hawkins, sans mauvaise blague à suivre), ces parties en multijoueur ont tout le rythme bien senti que le mode solo n’a jamais. Chacun fait sa part du travail et ensemble, on se construit une stratégie. L’aspect communautaire de la chose est poussé à son paroxysme et du coup, c’est véritablement amusant. On construit, on sort de sa zone pour tirer sur les ennemis. Pendant que l’un gèle une vague d’ennemis, d’autres s’occupent d’en finir avec eux. Ajoutez à cela un sniper bien positionné et quelqu’un qui s’occupe des quelques ennemis aériens et vous aurez un spectacle des plus réjouissant. C’est fun, tout simplement !

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