Q.U.B.E

Les Anglais de Toxic Games nous proposent leur premier jeu, aidé de l’Indie Fund et nommé Q.U.B.E pour Quick Understanding of Block Extrusion. Un simple FPS mélangeant, au final, un beaucoup moins simple jeu d’énigmes à base de blocs et d’épreuves à la difficulté évolutive.

Portal 3 ?

Les développeurs vont nous détester, mais la comparaison est inévitable : Q.U.B.E est très inspiré de Portal et c’est donc sans surprise que l’on se retrouve dans un univers grisâtre, dans des chambres blanches ou noires, ou les lumières s’amusent avec le joueur et les murs se révèlent être des couloirs une fois quelques briques déplacées. On commence dans la peau d’un inconnu qui possède un gant, lui permettant de déplacer des blocs de couleurs qui « sortent » des murs. Les rouges peuvent êtres déplacés de trois cases en largeur ou en hauteur, les bleus font rebondir le joueur ou tout autre objet le touchant une fois qu’il est activé, pendant que le jaune est composé de trois blocs qui s’ouvriront de plusieurs façons : En 3, 2 puis 1 case à partir d’une des extrémités, ou en 1,2,1 case si on active le bloc du milieu. Des screenshots vous expliqueront cela évidemment plus facilement que moi.

C’est avec ce concept de base que l’on débute le jeu. On enchaine les salles, les épreuves, une par une, avec beaucoup de facilité pour commencer. Puis viennent quelques variantes ou il faut combiner au bon moment les bons blocs à activer. Enfin, on nous met dans le noir le plus complet et seul un bloc « interrupteur  » permet d’allumer une couleur choisie parmi toutes celles représentées dans les blocs de l’énigme en cours. On découvre aussi des salles ou il s’agit de bouger des blocs au sol, derrière une vitre, avec la nécessité de bien explorer les niveaux. Pour finir, des idées encore plus folles sont de la partie avec des câbles électrifiés qu’il faut bouger (toujours à l’aide de blocs) pour réactiver des zones déchargées, des lasers, des aimants, ou encore des sphères façon GlaDOS qu’il faudra utiliser à bon escient.

En gros, c’est à une difficulté progressive de grande qualité que nous avons à faire ici. Le jeu n’est jamais dur « sans trop que l’on sache pourquoi ». À moins de bloquer bêtement devant une solution évidente, mais qu’on peut rater (par inadvertance, en ayant oublié de prendre en compte un bloc de l’épreuve par exemple), la solution est toujours un tout petit peu plus dure que lors de la dernière, mais jamais trop élevée non plus. Seule la fin du jeu promet de faire fumer les cerveaux des joueurs les moins patients !

Un manque cruel d’univers

Mais que reste-t-il de cette expérience vidéoludique une fois terminée ? Nous avons parcouru une centaine de salles plus difficiles les unes que les autres, avons certes assisté à quelques mises en scène catastrophe lors de transitions d’une épreuve à l’autre, mais il n’en ressort rien de véritablement intéressant. Les épreuves sont dures, passionnantes, mais entrecoupées d’un vide sans fond. On se retrouve toujours devant des épreuves sans contexte et il manque un petit quelque chose, une ambiance, une musique, un univers enivrant pour faire passer la pilule. Ce que Portal a su faire avec beaucoup de brio.

C’est le seul défaut de ce jeu très intelligent et rudement bien conçu, mais ce n’en est pas moins un gros problème pour le verdict final auquel seront confrontés les joueurs hésitants lors de l’achat. Car si Q.U.B.E sait les mener par le bout du nez dans une succession de défis géniaux et bien imaginés, il n’en restera dans tous les cas rien une fois le jeu terminé. On se souviendra de ce titre comme d’une petite friandise au gout très acidulé, mais qui ne marque pas non plus un moment de notre existence ni nous force à en reprendre ensuite. Q.U.B.E est un bon jeu, mais auquel il manque beaucoup de personnalité.

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