Jurassic Park : The Game

Le film de Steven Spielberg est un monument du cinéma des années 90, ayant provoqué pas mal de Dinomania auprès des adolescents de l’époque. En jeu vidéo, la franchise a connu quelques hauts et beaucoup de bas. L’aventure de TellTale saura-t-elle satisfaire les fans ?

Spielberg aurait honte…

Heavy Rain. Un jeu qui aura bouleversé le monde vidéoludique, à mon avis dans le mauvais sens du terme. Plutôt que de se chercher une voie ludique, le jeu vidéo devient totalement cinématographique et oublie de proposer du jeu à proprement parler. Ce Jurassic Park, c’est pareil, mais avec davantage de défauts et une grosse hérésie nommé « scénario ». Certes, je vous spoile le test avant l’heure, mais restez, on va s’amuser tout en économisant un peu d’argent.

Tout commence sur l’île du film, Isla Nublar, au large du Costa Rica. Une lourde musique (que nous entendrons toutes les quatre scènes minimum) nous prévient qu’il s’y passe d’étranges choses. Le scénario se construira autour de trois personnages : une jeune espagnole possédant sa carte de membre à Greenpeace, un vétérinaire de dinosaures qui veut protéger sa fille en « vacances » sur l’île et deux soldats (un « cool » et un « bourru » histoire de ne pas faire dans le cliché) qui viennent secourir tout ce beau monde. On aura aussi le droit au gentil scientifique finalement pas si gentil que cela et aux seconds rôles qui se feront découper par des T-Rex pour toujours plus de scènes d’actions évidemment non-jouables.

Une jeune femme court dans la jungle, poursuivie par des dinosaures : il faut appuyer au bon moment sur une touche pour éviter les branches et les pierres qui gênent la course. On se dit tout bonnement que c’est une introduction interactive et qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Au bout d’une heure de jeu, par contre, on comprend vite que tout le gameplay repose sur cela et que Jurassic Park est finalement un pur film interactif. Et là, c’est le drame…

Le jeu est donc entièrement en QTE, en Quick Time Event, en « je presse sur des boutons au bon moment sinon je perds, je vois ma fille se faire manger par un dinosaure et j’ai le droit de recommencer toute la dernière scène de dialogue insipide avant de me voir aux commandes du même bouton, mais dans une scène simplifiée pour être sur que je ne perde pas une seconde fois ». Du grand n’importe quoi et je vous assure que cet exemple est réel. Vous saurez tout, tout, tout sur le QTE : le grand, le petit, le mouvement de stick, le combo et le célèbre « tente de tenir le stick en équilibre » qui en énervera plus d’un. L’ère du Mega-CD est de retour !

Le QTE, l’art de ruiner le jeu vidéo ?

Même si on teste ici davantage Jurassic Park : Le Jeu que la pratique du QTE, difficile toutefois de les dissocier. Il faut dire que le jeu n’est vraiment pas trépidant : la faute à des graphismes franchement ringards. Telltale Games ferait bien de changer une bonne fois pour toutes de moteur 3D, le même depuis Sam & Max : Season 1 à quelques éclairages prêts. Les animations saccadent, les changements de plans se font à l’aide de microchargement très visibles et franchement navrants. Sans parler des caméras, souvent sans aucun dynamisme.

Le pire dans tout cela c’est que l’ensemble de la réalisation est à la ramasse. Les musiques sont mal mixées, s’imposent n’importe ou sans prévenir et veulent rendre des scènes banales aussi incroyables que l’attaque du T-Rex dans le film original. Les dinosaures font des bruits de lave-vaisselle et les acteurs vocaux sont juste très énervants. Comme si les développeurs s’étaient juré de réaliser le pire massacre de la franchise Jurassic Park depuis le sympathique, mais franchement injouable Trespasser sur PC !

Ajoutez donc du QTE (et rien que ça !) et évidemment, vous aurez l’un des pires jeux d’aventure proposés depuis longtemps. Séparé en une demi-dizaine d’épisodes, le scénario part du simple postulat de départ du premier film pour rapidement virer vers de la « survie en jungle hostile » en passant par la case « modifications de l’ADN » et autres bouleversements complètement éhontés du scénario original de Michael Crichton et David Koepp.

Tout cela pour nous proposer de regarder un film de quatre heures où il ne se passe pratiquement jamais rien de vraiment intéressant si ce n’est quelques rares séquences de QTE assez bien rythmées pour donner une certaine sensation de « stress » au joueur. Le reste du temps, on appuie sur des boutons pour lancer des dialogues et faire avancer l’histoire. On s’ennuie ferme.

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