To the Moon

Peut-on raconter une histoire complète et émouvoir avec un jeu vidéo ? Beaucoup de titres, même des plus populaires, ont déjà répondu à cette question. Mais Freebird Games tente d’aller plus loin encore dans la « tranche de vie » vidéoludique.

Le vieil homme et la lune…

Les docteurs Eva Rosalene et Neil Watts sont les gardiens d’une technologie particulièrement incroyable. Ils peuvent entre dans la « vie » d’un être et lui ajouter des souvenirs qu’il n’a pourtant pas vécus. Ainsi, sur son lit de mort, un vieil homme demande à ce qu’on ultime rêve non exaucé le soit finalement : aller sur la lune. Comment réussir cet objectif rocambolesque ? Les deux docteurs se plongent malgré tout dans l’aventure et vont découvrir que les souhaits les plus chers du vieil homme sont beaucoup plus terre-à-terre, mais aussi beaucoup plus difficiles à rendre réels.

C’est l’histoire d’un couple heureux, qui possède une maison en haut d’une colline, ou un phare fait le fier au milieu de toutes ces pierres habitées. L’histoire d’un mari, heureux, amoureux, puis d’une femme perdue, malade, atteinte d’un mal rare qui l’empêche de vivre sa vie de façon totalement normale. Elle en souffre, mais surtout, elle est sujette à d’étranges crises la faisant effectuer des actions qui semblent n’avoir aucun sens : comme cette manie de créer des lapins en origami par exemple. Ceci est évidemment invivable pour son entourage.

Vous contrôlez donc Rosalene et Watts qui vont se plonger « à l’envers », dans la vie du vieil homme. On décrypte alors son histoire avec les moments les plus tristes pour commencer, pour mieux en saisir le sens puis profiter de moments de joie à venir pour nous (mais passés pour lui). D’une tristesse sans égal, To the Moon fait exactement du jeu vidéo ce qu’il doit être : une passerelle vers l’artistique, la possibilité d’émouvoir et de raconter une histoire, sans que pour autant il soit question de Quick Time Event à profusion.

D’une tristesse infernale

On ne fait que bouger les protagonistes dans des décors en 2D, très typés « Rpg Maker » pour ceux qui connaissent ce sympathique logiciel de création. Le but, à chaque époque du jeu, est toujours le même : assister au moment de vie du vieil homme puis y retrouver plusieurs éléments importants permettant de remonter un peu plus loin dans le passé à partir d’un objet « précis ». Un objet que l’on retrouve dans les deux époques (au départ et à l’arrivée) et qui fait office de pont temporel.

Avant de pouvoir l’activer, on a tout de même le droit à un petit puzzle pas bien compliqué (sauf vers la fin, ou les combinaisons sont complexes) nécessitant de tourner des « tuiles » pour aligner les bonnes formes et faire apparaitre un dessin complet. C’est le seul grand moment de jeu de To the Moon, le reste n’étant que déplacements et discussions. Évidemment, c’est un défaut, car on est davantage dans l’aventure interactive que dans le jeu à proprement parler, mais au final on lui trouvera bien plus d’aspects ludiques qu’à un Jurassic Park : The Game qui rate totalement sa narration.

Enfin, dire que To the Moon vous donnera des idées noires n’est clairement pas une parole en l’air. C’est triste, violent et le jeu nous questionne sans cesse sur la mort, ce qu’il reste de nous, ce qu’il en reste pour nos proches et sur la vie unique qu’est la nôtre et que nous n’avons pas intérêt à gâcher. Les musiques, totalement originales et chantées avec brio, accompagnent le tout et enfoncent le couteau dans la plaie. Pas long, d’environ 5 heures de jeu en moyenne, To the Moon ne se fera sans doute pas d’une traite tant les émotions qu’il dégage sont dures à supporter. En un sens, c’est merveilleux.

0 réflexion au sujet de « To the Moon »

  1. Plusieurs détails :
    infinitésimale, ça veut microscopique, je crois qu’il y a contresens dans ton sous titre.
    To The Moon sait aussi se montrer très drôle, il ne fait pas qu’émouvoir et pleurer. Les dialogues entre les deux médecins sont d’ailleurs particulièrement bien écrits, et font rêver quant aux possibilités de suites.
    Enfin, le petit troll sur le ludisme d’Heavy Rain, je ne vois pas bien le rapport, surtout qu’Heavy Rain est tout de même plus interactif et plus proche des jeux « classiques » que To The Moon. Mais bon…
    Sinon le jeu mérite vraiment un coup de projecteur et des accolades pour son ambition narrative.

    Répondre
  2. Ouais, la faute à Jurassic Park en effet. Je vais modifier ça 🙂
    Upselo -> Bien joué, je ne sais pas ce que fout ce mot ici. Ca sent le correcteur automatique à quatre heures du mat’

    Répondre

Laisser un commentaire