Reportage – Global Gam Jam 2012 à Metz !

La Global Game Jam c’est une idée géniale, qui propose à plusieurs créateurs de tous les styles, de toutes les compétences, à travers le monde, de se réunir et de créer un jeu en 48 heures sans grands moyens autres que leur intelligence, leur savoir et leur inventivité. Pour la première fois, la ville de Metz était de la partie et malgré la petite neige et notre sens unique de l’orientation, nous y étions (moi et Leenuyth) pour vous en ramener un maximum d’informations…

L’originalité de cette première édition à Metz est évidemment sa jeunesse, qui pourrait pourtant paraitre pour un défaut au premier abord. Sauf que c’est sans compter la volonté d’excellence des organisateurs, Thomas Altenburger et l’association Aux Frontières du Pixel. C’est dans l’enceinte du très chic restaurant GUST que l’événement s’est déroulé, sur deux étages et avec assez de place pour ne pas se sentir trop à l’étroit. Ils étaient au final une petite trentaine et c’est presque une « famille » de créateurs que nous avons rencontrés l’espace de quelques petites heures en ce dimanche soir de présentation des différents projets.
Les private-joke étaient nombreuses, l’entente était plus que cordiale entre chacun des participants et c’est donc dans une atmosphère de franche camaraderie que 7 jeux ou projets de jeux ont vu le jour. Sept équipes toutes nommées à partir d’un personnage culte du jeu vidéo (Mario, Sonic, Pacman, Rayman, Megaman…) sont donc venues nous montrer le fruit de leurs 48 heures de création. Pour certains, il s’agira même de se battre contre la fatigue après ne pas avoir fermé l’oeil pendant ces deux longues nuits qu’on devine très caféinées.
Le thème de l’année était l’image ci-contre : l’Ourobouros, le serpent qui se mord la queue. Voici donc les 7 projets créés pour cette grande occasion, en ordre alphabétique pour ne pas faire de jaloux. Vous pouvez cliquer sur le nom du jeu pour découvrir sa page du site du Global Game Jam est y récupérer les exécutables afin de vous faire votre propre avis. En attendant, sachez que l’un des membres de la team d’Infinitails a reçu une cafetière d’or : il n’a pas dormi des 48 heures ! Voilà un petit aperçu de la volonté que ces jeunes développeurs ont eu pour mener à bien leur projet. Une bien jolie « compétition » désormais à Metz pour, on l’espère, de nombreuses années encore. Promis, on y sera de nouveau !

Byte Me if you Can de Gregoire Marchal, Majicmajid, Warwax, Laurent Palaro et Tsilves1
Vous connaissez le jeu du Snake qui a envahi tous nos portables fut un temps ? Byte Me if you Can en reprend clairement le concept, mais le transpose au multijoueur. Jusqu’à quatre participants peuvent alors concourir sur un même espace de jeu sans murs. Si l’on touche l’écran à gauche, on revient à droite et vice-versa. Pareil pour les bords haut et bas. Le but est alors de grossir en récoltant des pommes et de manger ses adversaires quand ils sont plus petits. Attention cependant ! Si vous tentez de manger un adversaire bien plus long, c’est vous qui vous ferez dévorer.
Ajoutez à cela quelques items amenant un boost, complexifiant quelques contrôles, et vous aurez un peu de challenge supplémentaire. Assurément le moins original jeu de la sélection, mais sans aucun doute le plus sérieux, le plus vendeur. On ne s’étonnerait même pas de le revoir dans quelques mois dans une version plus finalisée, en une version Flash ou autre qui ferait sans doute un malheur avec un petit univers graphique supplémentaire !

Evolution de Exar Kun, Cyowa et Azmaeve
Ce titre se veut, surement involontairement, comme le digne héritier de jeux comme Spore ou SimAnt pour les plus vieux. Ces titres qui nous mettent au contrôle d’une petite bestiole microscopique qui va évoluer de plus en plus en se nourrissant d’êtres encore plus petits qu’elle, jusqu’à prendre une taille démesurée et digérer quelques… hélicoptères.
Forcément très court, le jeu ne sert surtout qu’à montre un concept qui plait, qui nous rappelle aussi la progression d’un Katamari Damacy avec cette volonté de manger toujours plus gros, toujours plus imposant. Le gameplay, nécessitant d’entourer les ennemis pour les manger, est aussi intéressant bien que déjà vu. Bref, c’est convaincant sans être furieusement révolutionnaire mais cela semble carrément distrayant et promis à un bel avenir si le projet est prolongé dans les mois qui suivent !

Hoy ! de Thomas Altenburger, Hellgy et des jammeurs anonymes…

L’organisateur principal de ce rendez-vous de Global Game Jam à Metz ne pouvait pas patienter pendant 48 heures sans lui même se lancer dans la course à la création. C’est ainsi que dans son coin, il a créé Hoy ! Un jeu Kinect ce qui, déjà, est très original. Le but est simple : des mouvements sont présentés à l’écran, qu’il faut reproduire en criant Hoy ! à chaque fois pour les valider. Il faut en enchainer un maximum en une minute pour faire le meilleur score.
L’idée est toute bête, déjà vue, mais absolument géniale. À cause du « Hoy ! » désormais emblématique de cette édition 2012 de la GGJ de Metz (il semblerait que tous les jammeurs aient entendu ce cri des milliers de fois en deux jours) mais aussi grâce à ces petits graphismes simples et efficaces. On regrette amèrement que le jeu ne soit pas disponible sur Xbox Live Indie Games (aucun jeu Kinect n’y est accepté) et j’encourage les possesseurs de l’accessoire à le brancher sur leur PC pour au moins découvrir ce petit titre qui ne paye pas de mine, mais qui peut facilement vous embellir une soirée jeu vidéo en famille. Seul défaut ? Il ne colle pas énormément au thème imposé, même si les figures affichés collent à l’image de celui-ci.

InfiniTails de Fluck, Nosifone, Pierre-Emmanuel Bauer, Chapsdxf et Geoff57
Dans un scrolling horizontal, vous jouez le rôle d’un écureuil qui doit éviter les trous et arriver à la fin du niveau sans heurts. Une fois terminé, ce niveau recommence avec une grosse originalité : le « ghost » de votre dernier passage dans ce niveau est reproduit à l’écran et vous ne devez absolument pas le toucher tout en parvenant au bout du scrolling en aussi peu de temps. Au bout de deux ou trois niveaux, le jeu devient vite infernal et les hardcore-gamers y trouvent un nouveau délice.
Visuellement sympathique, mais techniquement plein de problèmes, avec une présentation proposant quelques bugs, un scrolling qui n’avance pas, le jeu a tout de même vraiment intéressé le public en ce dimanche après-midi. Parce qu’il se concentrait sur un gameplay nouveau ou en tous les cas très peu rencontré ailleurs et qu’évidemment, c’est ce que tout joueur recherche : de nouvelles expériences. En espérant que le projet ne s’arrêtera pas en si bon chemin, tant il est excitant !

Jormnugand de Alchymi
Petite musique enivrante, atmosphère spatiale envoutante, le jeu d’Alchymi (qui a donc participé seul au Global Game Jam) est véritablement réussi pour un simple projet conçu en 48 heures. Inspiré de la légende de Jormungan, le jeu nous propose , aux contrôles d’une sphère, de tourner autour de différentes planètes et d’y récolter des orbes. Une certaine physique, très réussie par ailleurs, donne un véritable effet au gameplay et on y passe dix bonnes minutes agréables.
Le seul problème du jeu, c’est son manque d’originalité face à certains titres indépendants de cette année. Solar 2 par exemple, qui en reprenait quelques idées. Du coup, évidemment, face aux autres titres, il parait moins marquant. Néanmoins, c’est le plus fun, le plus accessible et le plus « fini » des jeux de cette Global Game Jam de Metz qui propose décidément tous les types de projets possibles sans jamais montrer autre chose que des idées de qualité.

Jump & Puke de Nolive, Hellgy, Vincent et Biou
Le seul jeu de la Global Game Jam à avoir été présenté sous une autre plate-forme que le PC. En effet, Jump & Puke se veut tactile et sur iPad, s’il vous plaît. Mais cette originalité n’est pas la seule et on saluera l’humour incrusté dans le jeu. Pour les non-anglophones, laissez-moi vous rappeler que le jeu se traduit littéralement par « sauter & vomir ». Charmant. Cela décrit tout aussi bien le gameplay extrêmement simple du jeu. Mais revenons-en au contexte : un éléphant a été dévoré par un serpent et doit tenter d’en sortir. Personnellement, l’idée d’un serpent capable de boulotter un éléphant ne me rassure pas tellement, mais passons.
Pour sortir l’animal de là, il faudra donc avancer en rebondissant contre les parois intestinales plus ou moins douteuses du serpent. En chemin, vous rencontrerez différents objets qu’il est possible d’avaler pour grossir. Le saut est le seul moyen de se mouvoir, mais toute la technique réside dans le vomi. Vous avez effectivement la possibilité de rétrécir à volonté (attention tout de même à ne pas tomber dans la boulimie). La taille de votre éléphant influera sur sa maniabilité : plus il est gros, plus il sera difficile de sauter et rebondir et s’il est trop petit, les rebonds deviendront alors quasiment incontrôlables. Le fun et une jouabilité très bonne sont au rendez-vous et on espère une sortie prochaine sur les machines d’Apple.

Snake Escape de  Gahon, Rgxkira, Matcoq, Waidd, Herbay, TiTi et TaiTai
Cette fois vous incarnez un petit hamster qui se retrouve malencontreusement dans le tube digestif d’un serpent. Tout d’abord, il ne faut pas oublier de préciser que tous les graphismes ont été dessinés à la main, ce qui est une preuve d’effort assez remarquable pour réaliser un jeu en seulement 48h. Dans SnakeEscape vous devez donc diriger le hamster pour le faire sortir du serpent par les voies naturelles, bien entendu.
Mais bien que l’idée soit bonne et que le hamster soit bien animé, la présentation n’a pas pu se faire dans de bonnes conditions la faute à de gros bugs de collisions. En effet les participants ne voulaient pas que tout soit bien droit et parallèle et ont ajouté de nombreuses pentes pour modéliser la paroi de l’intestin du serpent : il est forcément plus compliqué de programmer des déplacements sur une pente plutôt que sur une ligne droite parallèle. Dommage donc pour ce projet qui contient tout de même pas mal de bonnes idée et de belles preuves de talent de la part des développeurs en herbe.

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