The Book of Unwritten Tales

Le jeu d’aventure, le médiéval-fantastique, l’humour, la 3D, tout cela a déjà été servi une bonne centaine de fois en jeu vidéo. Mais alors, comment les développeurs de KingArt vont-ils réussir à se démarquer ? Avec beaucoup d’idées et un certain talent d’écriture, pour commencer.

Il était trois fois…

Un vieil archéologue du nom de Mortimer MacGuffin a mis la main sur un artefact étrange aux mystérieux pouvoirs qui pourrait déterminer le sort du monde dans les temps à venir. Entre de mauvaises mains, il deviendrait une arme trop puissante pour être contré. Heureusement, grâce à l’aventurière Ivo, l’artefact qui n’est autre qu’un anneau est finalement tombé dans les mains du jeune gnome Wilbur. Ensemble et avec l’aide du pirate Nate, ils vont partir à l’aventure dans le but assez complexe de sauver le monde.

Je ne vous parle volontairement pas trop du scénario car, avec brio, il commence sur les chapeaux de roues. L’introduction du jeu est réellement rapide et passionnante dès les premiers instants. Dans la peau d’Ivo l’elfe, nous sommes sur un engin aérien et il faut cliquer au bon endroit, effectuer les bonnes actions et combinaisons d’objets pour libérer une personne en proie à une mort certaine. C’est ainsi que débute l’aventure, celle de l’artefact, du mystérieux pouvoir et de la sauvegarde du monde : avec une elfe et beaucoup d’humour à tous les dialogues. Les références sont très nombreuses mais au-delà de simples inspirations piochées à droite/à gauche, c’est bien à un talent d’écriture parfaitement indépendant que nous avons à faire ici.

L’aventure se poursuit ensuite avec Wilbur, le jeune gnome, perdu dans son village glacial et qui rêve peu d’aventure, surtout de sureté. À l’aide de son grand père colonel, il va lui aussi se décider à partir à la rescousse du monde entier malgré son manque évident de courage. Les personnages évoluent, changent réellement de caractère et cela est décisif dans notre quête de découverte d’un bon jeu d’aventure en poin’t & click.

Un gameplay, trois personnages

Si la façon de jouer et d’un traditionnel effarant, ceci est malgré tout une bonne chose après une dizaine de jeux d’aventure ayant voulu passer à la 3D, évoluer, proposer un peu de plateformes et autres mauvaises idées qui ont, par exemple, enterré la série des Broken Sword. The Book of Unwritten Tales propose de la 3D pour les personnages, mais des fonds et décors entièrement en deux dimensions. C’est un ravissement pour les yeux, surtout que les animations sont très réussies.

Évidemment, on a quelques ratés avec des mouvements de pas un peu trop rapide ou trop lents, quelques séquences un peu chiches en détail, mais ne serait-ce que le mouvement des lèvres pendant les dialogues devrait contenter les amateurs du genre.

Trois personnages sont donc jouables : Ivo, Wilbur et Nate sont contrôlés à tour de rôle et cela amène quelques sympathiques idées. La possibilité de s’échanger des objets d’un personnage à un autre par exemple, qui complexifie largement les énigmes déjà retordes (mais très logiques la plupart du temps). Beaucoup d’aide est cependant au rendez-vous, surtout dans les dialogues d’ailleurs très bien enregistrés et aux acteurs vocaux de qualité. L’accent très anglais de ceux-ci compliquera cependant la tâche des anglophobes puisque ce jeu n’est malheureusement pas encore disponible en français. Une honte qu’on espère corriger bien vite, car, venons-en au fait, il est très réussi.

Enchanteur

Difficile de dire qu’on s’y attendait. En fait, plus précisément, j’étais persuadé de découvrir un énième jeu d’aventure banal et sans saveur. Mais il n’en est rien : The Book of Unwritten Tales est beau, intelligent, bien scénarisé, passionnant à jouer et surtout assez difficile pour plaire aux vieux de la vieille qui trouvent les point & click d’aujourd’hui un peu trop simples.

La réalisation est exemplaire, surtout pour une si petite production et on espère donc que les développeurs ne vont pas s’arrêter en si bon chemin. Au final, pratiquement tout est bon dans ce titre d’exception que seuls ceux qui ne supportent pas le genre devront éviter. Les autres ? On leur conseille de se lancer la version de démonstration jouable, de découvrir, d’apprécier et d’économiser pour se prendre le jeu dans sa globalité. Il le mérite amplement !

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