Waveform

Mis en avant lors de l’Independant Game Festival de 2011, le jeu d’Eden Industries sort enfin de sa grotte pour nous donner de bonnes vibrations. Au point d’en devenir accro ?

Effets de courbe

Ce qui sépare les jeux sympathiques des grands jeux est souvent de l’ordre de la simple petite idée qui fait toute la différence. Imaginez un jeu reprenant le scrolling horizontal d’un shoot’em up, en transformant le tout en jeu de précision et de réflexion, avec une pointe de puzzle-game en fond ? Celà à l’air férocement compliqué sur le papier, avec un genre touche-à-tout et une maniabilité fortement inquiétante. Si je rajoute à tout cela la présence d‘une orbre qui ne fait que suivre une courbe plus ou moins grande et régulière que le joueur peut modifier à tout moment d’un simple mouvement de souris ? Là c’est sur, vous êtes perdus.

Et pourtant, le concept est d’une simplicité incroyable, il est juste tellement nouveau et jamais vu auparavant qu’il nécessite d’être entièrement expliqué sans avoir la possibilité de le lier à un autre jeu ou concept déjà existant. Vous contrôlez donc cette courbe s’étalant sur tout l’écran. D’un clic combiné à une direction vers la droite ou la gauche, vous changez sa vitesse de progression et donc, son nombre d’arcs et d’allers-retours aux extrémités verticales de l’écran. Si vous laissez le même clic appuyé mais aller de haut en bas avec la souris, vous modifiez la hauteur de la courbe et plus vous vous rapprochez du centre de l’écran, plus vous la réduisez, plus la courbe est « droite ». Impossible d’obtenir une ligne, mais on s’en rapproche beaucoup en cas de déplacement extrême.

Votre orbe ne fait que suivre la courbe et donc le « passage » de fortune que vous lui construisez. Aussi, plus la courbe est sinueuse, plus l’orbe se déplace rapidement. Le but est alors de mettre sur son passage toutes les petites entités de couleurs qui sont dispersées à travers la centaine de niveaux que propose Waveform. Il y a cependant des mines qui se dressent sur votre chemin et vous feront perdre de l’énergie, jusqu’à détruire votre orbe (ce qui vous forcera à recommencer le niveau). Il y a au final plusieurs couleurs de bonus à récolter, pour différents types de points. Tout cela afin d’obtenir un score final assez élevé qui vous récompensera en étoiles.

Vers l’infinie expérience…

Ces étoiles débloquent alors les niveaux suivants, dans une atmosphère « spatiale » qui vous fait passer de planète en planète sans grande différence visuelle, mais davantage auditive. Des musiques d’ailleurs assez rétro, franchement accrocheuses, auxquels ont ne tombera pas férocement amoureux, mais qui sortent vraiment du lot malgré tout. L’ambiance est bonne, littéralement planante au casque. Mais ce qui fait la force de Waveform, c’est sa progression.

En plus de proposer une sorte de « carte » des niveaux qui ne vous oblige pas à tout terminer (du moment que vous avez le nombre d’étoiles nécessaire pour débloquer la suite de votre exploration spatiale), Waveform trouve toujours quelque chose d’original à proposer lorsqu’on commence à trouver le temps long. Le jeu est répétitif, c’est un fait. Mais beaucoup d’idées viennent toutefois pimenter les parties tout au long de l’aventure.

Inutile de toutes les dévoiler, car certaines sont tellement intelligentes qu’elles méritent d’être découvertes sur le moment. Mais on peut citer ces étranges barres horizontales qui servent de « rebond » à votre courbe. On a aussi plusieurs niveaux jouant sur la mise en scène avec des moments très sombres et donc beaucoup plus durs, ou certains effets d’optiques venant aplatir votre monde et le faire tanguer façon « LSD » histoire que vous n’ayez plus aucun repère de déplacement de votre courbe. Bref, il y a de l’idée, et ce, à chaque nouvelle planète à découvrir.

Un vrai nouveau jeu

Enfin, il est nécessaire de parler du Scoring. Waveform peut être terminé une moins d’une demi-dizaine d’heures, mais ce sera sans l’obtention de toutes les étoiles. Pour se faire, il va falloir par contre beaucoup plus que de la témérité. Des zones de combo sont indiquées dans les niveaux, augmentant votre multiplicateur de score à chaque fois que vous en touchez un… du moment que vous n’avez pris aucun choc et raté aucun bonus entre l’un et l’autre des multiplicateurs. En gros, il va falloir jouer la carte de la perfection pour espérer faire les meilleurs scores.

Et ce n’est pas tout ! Une fois une planète entièrement visitée avec sa dizaine de niveaux normaux et bonus, vous débloquez un mode « Endless » vous proposant des défis beaucoup plus durs et aléatoires vous permettant de visiter un tableau des scores bien plus classieux et respecté. En bref, amis du scoring et de la réflexion bien récompensée, vous en aurez largement pour votre argent. Clairement, Waveform est un jeu magnifique, de ceux qui posent une ou plusieurs idées totalement nouvelles qu’ils n’ont récupéré absolument nulle part. Waveform est un « nouveau jeu », avec tout ce que ce terme implique de génie créatif. Le jeu d’Éden Industries force le respect, tout simplement.

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