Fruits on Rails

Des fruits, sur des trains, tout est dans le titre. Ce puzzle-game de 3QC Games est désormais disponible sur nos bécanes et il passe curieusement inaperçu. On va tenter de changer cela, si vous le voulez bien…
Un rail de fruit pour tous !
Entièrement réalisé en une très jolie 2D, très colorée et assez humoristique avec ses fruits aux visages déconfits (…), Fruits on Rails part avec un postulat très simple : conduire des trains de fruits à des usines, pour qu’ils soient transformés en jus, mis en bouteille et rentransportés ensuite par ces mêmes trains jusqu’à la gare d’arrivée. Le problème ? C’est qu’il n’y a pas qu’un seul train dont on doit s’occuper. Ils s’enchaînent à quelques secondes prêtes, parfois ils viennent d’entrées différentes et c’est là que le contrôle des feux et des aiguillages est nécessaire pour éviter l’accident.
Pour arrêter un train chargé de fruit à l’usine, il faut mettre le feu de cette destination en rouge. Le train s’arrête, lâche ses fruits et repart une fois que vous remettez le feu au vert. Pendant ce temps, derrière, le prochain train a pris de l’avance et pour éviter l’accident, il faut donc suivre un certain rythme de gestion des feux. Mais comment faire lorsque le train qui vient de partir doit encore s’arrêter à l’entrepôt pour récupérer les jus de fruits produits ? Et bien il faut jongler entre les feux avec la souris, ce qui est tout simplement diabolique !
On continue ? Les aiguillages vous donnent encore plus de fil à retordre. Ils permettent de gérer plusieurs trains, mais le level-design est tel qu’il font davantage office de piège et de complexité que de gameplay salvateur. C’est une vraie gageure, un véritable défi pour tout amateur de puzzle-game quel qu’il soit. Sincèrement, Fruits on Rails est extrêmement difficile d’accès.
Difficulté. Difficulté. Difficulté.
C’est ici le mot d’ordre tant les neuf niveaux de défis proposés sont horribles à passer. On vous demande de dépasser 10000 points dans chaque niveau : vous en gagnez lorsque vous ramenez des jus de fruit à destination et que vous chargez et déchargez vos cargaisons à bon port. Vous avez cependant 3 vies en début de partie et en perdez une pour chaque train accidenté et pour chaque fruit non amené à l’usine. En gros, les vies partent très vite et si vous êtes observateur, vous verrez rapidement vos erreurs vous mener droit vers le Game Over.
Ajoutez à cela le fait que les usines et entrepôts sont uniques à chaque fruit pour la plupart et qu’il faudra donc aussi jongler entre les bonnes destinations, pour compliquer davantage le chemin de fer. Enfin, des trains spécifiques demanderont des actions tout aussi spécifiques avec, par exemple, des trains accidentés qui devront passer à la « réparation » avant de franchir la ligne d’arrivée ou encore, des trains « ambulance » ne récoltant/déposant aucun fruit, mais devant atteindre la fin du rail en un minimum de temps. Et là, c’est le véritable pétage de plomb, puisqu’une question se pose : comment je fais avec tous ces trains sur la même voie ! Ce jeu est horrible, vous dis-je.
Réalisation excellente
Les musiques, les graphismes, tout est très mignon dans Fruits on Rails ce qui le rend vraiment attirant. Du coup, le public visé ne semble pas être le bon. Les plus jeunes ne comprendront rien au jeu (ou tout du moins, seront pour la plupart incapable de franchir les trois premiers niveaux). Seuls les érudits, ceux qui sont passionnés de ce genre de jeu, en auront véritablement pour leur argent. Enfin ça, c’est façon de parler, parce qu’à 3€ le jeu on ne va quand même pas parler de rapport qualité/prix… Ce serait abusif.
Vous voilà donc prévenus. Fruits on Rails est ravissant, très bien conçu, propose même des classements en ligne particulièrement motivants, mais est extrêmement dur, d’une difficulté rarement vue dans ce genre de jeu et surtout, qui démarre directement sur les chapeaux de roues. Les niveaux les plus éloignés du tutoriel de départ sont tout simplement horribles et quelque part, on ne peut que saluer le level-design d’exception qui est proposé. On le maudira davantage en pleine partie, mais cela, c’est normal. Non ?

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