Wooden Sen'SeY

Tiens, un jeu de plateformes ! Si souvent mis en avant dans le monde de l’indépendant, le genre peine toutefois à se diversifier, mais surtout, ne semble s’en tirer que lorsqu’il joue les nostalgiques jeux bourrins à outrance. Et si on revenait aux sources grâce à Upper Byte ?
Plus une goutte de Sey !
L’alcool est un bon moyen de faire le plein de courage et les habitants du village du jeu d’Upper Byte le savent très bien. Malheureusement pour eux, le SeY (le grand cru du coin) a disparu. Il ne reste plus une fiole de potion « magique » dans tout le village et c’est Goro, votre chef, qui vous demande de partir à la poursuite de l’infâme voleur. Dans le rôle d’un jeune guerrier, vous allez devoir parcourir une dizaine de niveaux plus originaux les uns que les autres.
Un plan en 2D, des personnages en 3D, on connaît le concept désormais le plus répandu dans le genre du jeu de plateforme. Un tutoriel se lance : vous découvrez un scrolling horizontal lui aussi très classique et efficace, mais aussi la possibilité de vous battre au corps à corps. Vous pouvez sauter, évidemment, mais aussi vous éjecter plus loin en pressant la touche Bas lors d’un saut : cela active une explosion qui vous fait décoller de la plateforme et fait office de « double saut  » dans son utilisé. Néanmoins, cela reste très original et ne peut donc pas, par exemple, être utilisé au-dessus d’un vide.
On commence avec un triste apriori graphique : mais d’où viennent ces personnages ? Sortes de poupées russes malformées, le héros et ses alliés ne donnent pas réellement envie de se plonger dans l’univers. On les croirait totalement sortis d’un autre monde, beaucoup moins sympathique et fort heureusement, il n’y a bien qu’eux qui choquent le joueur. Les premières secondes nous font une frayeur, lorsque les minutes qui suivent nous enchantent littéralement. Visuellement, que ce soit dans les fonds animés, les couleurs, les lumières, tout est absolument magnifique. Très inspiré d’ambiances orientales déjà vues dans les plus célèbres mangas, Wooden Sen’Sey n’en est pas moins terriblement européen avec ses traits de bande dessinés agréables à découvrir.
Les ennemis ne sont pas en reste : malgré leur aspect de « simples boules noires », les premiers petits êtres à vaincre sont une simple introduction à un bestiaire bien plus conséquent et intéressant visuellement. Les animations sont surtout des plus travaillées avec, par exemple, des araignées à taille humaine aux pattes affreusement synchrones. Tout cela étant porté par des compositions qu’on croirait typiquement tirées de films de kung-fu, l’art de l’enchantement en plus. L’OST est joviale, absolument pas théatrale, mais particulièrement intéressante pour les fans du genre. Les musiques restent en tête sans aucun problème.
Des niveaux longs, mais bons ?
Comme avec les graphismes, les premiers pas dans le jeu se font avec un certain doute sur la construction des niveaux. Dès le premier, on sent qu’il y a un gros problème de rythme : le niveau est très long et forcément, il se répète quelquefois en vagues d’ennemis ou phases de plateformes originales. Tout le jeu est construit de cette manière, mais pourtant, ce n’est pas un gros défaut en soi. Tout simplement parce que chaque niveau est totalement différent du précédent dans ses idées, voir même dans son bestiaire. Chaque nouvelle section du jeu vous propose de nouvelles découvertes avec un changement de décor permanent, des ennemis plus originaux à affronter et des idées de gameplay à débloquer.
Tout au long des dix niveaux proposés, on vous proposera quelques nouvelles possibilités de jeu. Par exemple, vous obtiendrez rapidement un grappin vous permettant de vous accrocher et de vous balancer sous certaines plateformes. Ce grappin peut aussi être utilisé sur les ennemis, ce qui est bien pratique lorsque l’on vous présente les chauves-souris : rapides, inaccessibles et franchement collantes. Débarrassez-vous-en vite si vous ne voulez pas perdre trop de vie inutilement à chaque fois que vous entrerez dans leur collimateur. Des objets sont aussi de la partie : des shurikens, des bombes, tout cela pour faire exploser des pierres vous barrant la route ou, plus radicalement, dominer avec simplicité des ennemis plus contraignants que prévu.
On retiendra aussi la présence de phases originales à « contre-jour «  (avec un niveau entièrement noir, seulement illuminé par son sublime fond orangé) ou bien encore cette très complexe mais amusante phase sous l’eau, en sous-marin, qui vous demandera pas mal de doigté pour être passée. Sincèrement, le jeu n’est pas horrible de difficulté, mais propose son lot de pertes de vies et de checkpoints machiavéliquement un peu trop éloignés. On y retrouve tout ce qui fait le sel des bons jeux de plateformes d’antan, surtout dans son level-design et ce, même s’il est utile de répéter qu’ils restent réellement très longs.
Surtout que plusieurs bonus sont à récupérer en fin de niveau, en fonction de votre progression : trouver toutes les fioles de SeY, vaincre tous les ennemis et terminer le niveau en un temps limité seront les trois objectifs qui vous seront proposés à chaque fois. Voilà de quoi gonfler une durée de vie déjà très honnête, si vous comptez une moyenne de dix minutes par niveau pour un premier jet.
Épatant, tout simplement !
Comptez une bonne heure et demie de jeu pour les plus habitués au genre, sans compter sur ces objectifs secondaires. Pour un joueur lambda, on approchera des cinq heures. C’est plus qu’honnête, surtout que tout cela ne prend clairement pas en compte les errements dans la carte à la recherche des fioles, la nécessité de recommencer plusieurs fois les niveaux pour exceller dans les classements de temps, ni même la Replay Value qui est finalement plus que sympathique. Wooden Sen’Sey propose un caracter design qui va clairement partager, mais le reste du jeu est tout simplement génial.
Il faut dire ce qui est, sans plus de fioritures : Wooden Sen’Sey est une bien belle surprise, venue de nulle part, qui ne paraissait pas aussi convaincante dans ses premières images ni même son trailer. Manette en main (on vous conseille largement ce type de contrôle) le feeling est excellent et les codes du jeu de plateformes nous reviennent tout de suite en mémoire. Les développeurs, eux aussi, ont dû passer la plupart de leur vie d’enfant devant des consoles 16 bits pour parvenir à un tel niveau de qualité du point de vue des idées. Wooden Sen’Sey n’a pourtant pas une aura incroyable, d’un jeu culte ou vraiment marquant, mais il est tellement bien réalisé qu’il serait vraiment bête de passer à côté.

0 réflexion au sujet de « Wooden Sen'SeY »

  1. Superbe jeu!!!
    Des supers graphisme, une ambiance sonore au poil et du challenge en veux-tu? En voila.
    Je le recommande à tous ceux qui ont envie d’affronter un vrai défi à l’ancienne! Vraiment pas déçu de l’avoir acheté. 🙂

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