Torchlight II

Diablo 3 est sorti. Avec lui, des fans se sont transformés en trolls, de nouveaux venus n’ont eu que faire de la « casualité » de ce troisième opus et enfin, il y a ceux qui n’en ont eu que faire. Tout simplement parce qu’ils attendaient Torchlight 2.
Ou l’on parle forcément de Diablo…
Torchlight premier du nom avait beau être particulièrement réussi, il ne proposait aucun mode coopération ce qui, pour un hack’n slash, est complètement stupide. Ce second opus vient heureusement nous proposer un jeu jusqu’à quatre joueurs dans un univers très inspiré visuellement, où se côtoient des habitudes de medévial fantastique avec un look cartoon particulièrement peaufiné. Loin de n’être qu’un « cel-shading » de plus, le visuel de Torchlight 2 est on ne peut plus ravissant. Ajoutez-lui un joli arsenal d’armes à feu pour un coté steampunk pas excessif mais bien agréable à découvrir.
Point de vue histoire, on se rappelle avoir affronté Ordrak dans les profondeurs de Torchlight. Cette fois-ci, c’est l’Alchimiste, possédé par la force du défunt ennemi, qui a dévasté la ville de Torchlight. Bien entendu, c’est à vous de partir à sa recherche et de l’affronter pour vous en débarrasser une bonne fois pour toutes. Trois actes sont disponibles, se déroulant chacun dans une contrée au charme différent : les montagnes, le désert, etc. Bref, ici, rien de bien original à se mettre sous la dent. On peut même carrément avouer que le plagiat de Diablo est très important et que cela reste assez ennuyant quand on est déjà fan du jeu de Blizzard.
Surtout que l’inspiration ne s’arrête pas là. Outre le fait que certaines idées de gameplays en sont directement tirées, de façon très humble et souvent bien repensées cependant, c’est surtout au niveau de la musique que le bât blesse violemment. Sublimes, les compositions de Torchlight II n’en sont pas moins excessivement ressemblantes à celles de Diablo II ! Normal me direz-vous : c’est le même compositeur, Matt Uelmen, qui est responsable des soundtrack des deux jeux. Néanmoins, on retrouve de mêmes pans entiers de musiques dans les deux jeux et cela est particulièrement frustrant.
COOP !
Forcément plus fun à plusieurs, Torchlight 2 prouve avec sa coopération que toutes les bonnes idées déjà apparues dans le premier opus fonctionnent à merveille en multijoueur. Que ce soit en local ou en ligne, le jeu permet des parties complètes avec exactement la même expérience qu’en solo… Mais à plusieurs. Seules quelques petites choses dérangent : on ne voit pas exactement ce que fait son coéquipier au moment même où il le fait, il y a un certain lag et quelques animations n’apparaissent pas. Par exemple, lorsque vous péchez : vous ne le saurez pas si votre partenaire ne vous le dit pas et serez alors persuadé qu’il attend, là, devant ce courant d’eau, à ne rien faire.
C’est la faute à Diablo 3 : tout y est en temps réel, alors que Torchlight 2 fait comme à la bonne époque et simule certaines actions des coéquipiers. Aussi, impossible de lâcher un objet à terre ! Pour se l’échanger, il faut passer par le menu « Trade » qui est un peu lourd et moins pratique. Encore une fois, la communication (au micro de préférence) sera très importante pour éviter les lenteurs et les moments un peu longs de comparaison de statistiques entre deux armes trouvées dans le dernier loot.
On note aussi que la progression scénaristique n’est pas groupée. Ainsi, vous pourrez aider un ami à valider sa quête, mais devrez, si vous voulez vous-même la valider, l’activer auprès du PNJ. Les dialogues, les récompenses, rien n’est partagé. C’est un peu de la coopération Old-School et en sortant de Diablo 3, cela choque un peu. Néanmoins, cela reste très jouable et ne nuit aucunement à l’expérience de jeu du moment qu’on est prévenu.
Le familier, meilleur ami de l’homme…
Vous avez un familier. Dès le lancement du jeu, vous choisissez une race de chiens, un oiseau ou que-sais-je encore, pour qu’il vous suive tout au long de votre périple. Vous lui donnez un petit nom, évidemment, histoire de vous balader avec « GrosTas » ou « BouledePoil » : succès garanti en ligne. Reste que ce familier n’est pas là pour faire joli : celui-ci évolue avec vous, peut être équipé d’un collier, d’un pendentif et de certains objets spéciaux. Aussi, il peut évoluer en monstre pendant un certain temps grâce à des poissons (!) que vous péchez dans le jeu. C’était déjà dans le premier opus et là, c’est on ne peut plus amusant à retrouver.
Vous aurez des plans d’eaux très spéciaux à cliquer, ou vous pourrez pécher un nombre défini de fois (sauf en ville, où vous n’attraperez que des poissons très génériques). Une icône s’affichera alors à l’écran et vous devrez la cliquer au bon moment pour réussir à attraper votre poisson. Quelquefois, c’est un objet que vous récupérerez ! Et l’éternelle vieille botte des blagues de notre enfance se transforme souvent ici en un objet assez précieux et rare. Reste que niveau poisson, il va falloir faire avec votre collectionnite aiguë… Il y en a de toute sorte !
Chaque poisson/méduse/espèce maritime pêché dans le jeu vous permet donc de transformer temporairement votre familier en un monstre déjà croisé dans le jeu. Plus puissant, il vous sera d’une grande aide tout au long de la partie et peut même apprendre des sorts (que vous lui donnerez au préalable) au point de venir un véritable coéquipier à part entière. Et ce n’est pas tout ! Vous pouvez vous en servir de mule pour tout l’équipement indésirable que vous collectez et l’envoyer en ville ou il vendra automatiquement tout ce qu’il transporte, moyennant un court laps de temps d’absence. Il reviendra avec votre argent quelques minutes plus tard et même, si vous le lui avez demandé en même temps, avec des potions et autres parchemins de portail (de retour en ville) ou d’identification des armes rares moyennant finances. Bref, votre chien est un commerçant de qualité. Normal.
Progression un peu simple ?
Difficile de parler de Torchlight 2 en décrivant l’univers proposé sans risquer de gâcher la surprise des découvertes de contrées et autres grottes à fouiller de fond en comble. Cependant, il est utile de préciser que tout joueur de hack’n slash qui se respecte passera directement du mode Normal au mode supérieur. Le jeu est beaucoup trop simple, surtout à deux et ne permet vraiment pas de proposer du défi à la hauteur des skills de certains joueurs tant qu’on abuse pas du jeu en le mettant en mode Nightmare. Certes, cela se gâte au bout de quelques niveaux, mais reste tout de même très décevant !
Torchlight 2 était surtout attendu par ses fans pour venir contrecarrer la facilité déconcertante de Diablo 3 et si effectivement, il est possible de directement choisir un mode de difficulté supérieure, cela reste largement accessible et donc franchement décevant de ce point de vue. Aurais-je une un petit bug de partie ? Une progression ratée suite à mon changement de difficulté en plein-jeu ? Reste que le défi proposé était sympathique, mais loin d’être complexe. Cela reste amusant, mais toujours un peu frustrant de n’avoir aucune difficulté à battre des ennemis bien forts. Ajoutez à cela la possibilité, lorsque l’on meurt, de revenir en ville gratuitement ou de payer un bien léger tribut pour revenir au début de la dernière zone visitée, pour confirmer ce manque d’audace à ce niveau. C’est mieux que la concurrence, mais pas incroyable.
Reste qu’honnêtement, les niveaux grimpent et ne se ressemblent pas. Au moins, on voit une très nette différence entre les ennemis des premiers pas et ceux rencontrés dans cette grotte au niveau un peu trop élevé au sien. Même visuellement, la réutilisation des types d’ennemis n’est pas excessivement flagrante et fait plaisir à voir. On est loin du MMORPG et davantage dans le hack’n slash old-school de ce niveau là : un très bon point.
Finalement, c’est pour qui ?
Musicalement beau mais déjà entendu, visuellement joli mais assez attendu, à la difficulté bien progressive mais pas bien élevée, à l’histoire amusante mais pas très inspirée, Torchlight II déçoit autant qu’il convint. On l’aime parce qu’il est un pur hack’n slash avec un arbre de compétence fouillé mais pas fouillis, mélangeant des attaques spéciales avec des magies comme on mélange les bons ingrédients pour un potage d’exception. Les amateurs de hack’n slash vont adorer, c’est une certitude, mais vous en aurez encore pour venir crier à la simplification.
Les folles idées s’enchainent, comme celle des familiers qui dynamise l’action et offre de vrais partenaires de jeux aux amoureux du mode Solo. Vous pourrez leur donner des ordres stratégies : défendre ou attaquer, les plus simples possibilités. Les transformer en monstre ? Cela est absolument génial et permet de leur donner un petit aspect stratégique. Enfin, la possibilité de choisir son niveau difficulté dès le lancement du jeu est une chose absolument remarquable et obligatoire dans ce genre de jeu (n’est-ce pas Blizzard ?) même si, comme le veut tristement notre époque, le défi n’est pas vraiment très élevé du moment qu’on évolue bien son personnage.
Reste que Torchlight II et le parfait concurrent de Diablo III, n’a pas les mêmes défauts ni les mêmes qualités, mais souffre lui aussi d’un manque de justesse dans sa difficulté. C’est le drame de notre époque ou tout est accessible à tous. Néanmoins, Runic Games nous offre ici un titre solide du début et à la fin et une bien belle alternative moins chère et tout aussi passionnante au titre de Blizzard. Mention spéciale au loot, généreux, agréable, qui n’est pas biaisé par un système d’enchère en monnaie réelle et qui, du coup, se permet de véritables petites trouvailles pour tous les explorateurs en herbe qui se donneront la peine de fouiller. Comme à la bonne vieille époque…

0 réflexion au sujet de « Torchlight II »

    • Ca ne se compare pas trop quand-même. Enfin pour moi, j’entends.
      Ceci dit, ce jeu est vraiment génial. Le premier m’avait bien scotchée. Les bruitages et le design de WoW dans une ambiance à la Diablo, c’est le pied! Mention spéciale : On peut pêcher, et ça c’est le must dans un jeu !! 😛
      En même temps je ne suis pas très objective, je suis fan des hack n’ slash sous toutes leurs formes.

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