The eXceed Collection

Comme son nom l’indique, The eXceed Collection rassemble tous les opus de cette série de shoot’em up japonais de type bullet hell, soit trois jeux. Pour trois fois plus de plaisir ? Trois fois plus de boulot pour pondre un article en tout cas… (je n’fais que d’me plaindre) Détaillons les aventures formidables de ces lolis en colère, oui, encore.

Ah j’adore la vitesse, ça m’eXceed !

eXceed: Gun Bullet Children le premier épisode de la série ne donne franchement pas envie. Décors du premier niveau hideux (genre papier peint « pied de poule » répété à l’infini qui impressionnaient votre papa sous Windows 95), sprites dans la même veine, pas de traduction en anglais mis à part les menus, alors qu’il y a de nombreux dialogues doublés en japonais, boulettes à l’allure criarde, rien d’impressionnant non plus niveau sprites, seule consolation, avec les options de jeu assez complètes. Même s’il permet de choisir entre trois personnages aux tirs différents et est agréable à manier, en dépit de l’abscence dommageable de hitbox visible pour savoir à quel endroit on peut être touché (ce qui perdurera dans ses suites), seuls les plus motivés iront se casser la tête à creuser le système de scoring. Sa présence semble plus là pour justifier le mot « collection » du titre, tant il est brut de décoffrage, tout en posant les bases de cette saga de shmups verticaux difficiles par essence.

Heureusement avec eXceed 2nd: Vampire REX, on sent un bond qualitatif, puisque les graphismes ressemblent enfin à quelque chose, tout en restant assez simples, et les dialogues nombreux et entièrement doublés en japonais déjà présents dans le premier sont sous-titrés en anglais. Mais si vous n’êtes pas intéressé par les histoires de petites filles, vous pouvez évidemment plonger directement dans l’action. Ce deuxième opus intéressera particulièrement les fans d’Ikaruga, puisqu’il adopte un principe similaire. Les ennemis sont en effet soit noir soit blanc, et l’on peut changer la couleurs des tirs de notre vaisseau afin d’enchaîner la destruction de vaisseau de couleur similaire, ou tuer les ennemis plus rapidement de la couleur opposée. Ce qui comporte le risque de se faire toucher, car seul les balles de la couleurs opposée à la nôtre nous font des dégats, absorber les tirs permettant de charger la jauge de bombe pour tout casser. Déjà que cette série de jeux n’est pas facile, il faut donc ajouter à ça la complexité de switcher de couleurs, et encore une fois donc l’abscence totale de repère pour la hitbox de notre personnage. Problématique supplémentaire, on ne peut s’entraîner que sur des niveaux déjà terminés, ni augmenter le nombre de crédits dans les options, bloqués à trois…

On a retrouvé la boîte noire ?

Probablement le plus intéressant et accessible des trois, eXceed 3rd: Jade Penetrate – Black Package allie un gameplay assez classique et les meilleurs graphismes du lot. Même si le premier niveau ne paie pas trop de mine, ça s’améliore par la suite, et les sprites sont encore plus sympas que dans le précédent, avec un écran qui est souvent submergé d’éléments visuels. Le style de jeu est proche en apparence du premier, mais le tir secondaire change beaucoup la donne, car, il ralentit le vaisseau pour une précision de déplacement largement accrue, cible automatiquement les ennemis, et surtout fait apparaître la hitbox de son personnage, enfin ! On pourra aussi récupérer des familliers, qui offrent des tirs satellites à notre rayon d’action principal.

Tout cela le rend donc plus user friendly, mais pas pour autant plus facile, puisque il s’avère au final tout aussi démoniaque que les autres même dans le mode de difficulté le moins élevée, avec un système de progression et de scoring qui incite à prendre un maximum de risques vu que plus on est proche d’un ennemi, plus notre tir sera puissant, et plus on gagnera de points. Hélas, le mode training ne sera tristement pas d’une grande aide, puisque on ne peut que partir du premier niveau (dans cette version testée en tout cas), alors que le choix du nombre de crédits est là encore bloqué. Reste un jeu vraiment très convaincant, qui pourrait justifier à lui seul un achat séparé.

Frenzy fire.

On a pu voir que cette collection était assez inégale du fait de l’amélioration notable de qualité au fil des épisodes, mais il y a tout de même quelques constantes qui font de ces jeux des shmups (de plus en plus) amusants. Le plaisir de jeu d’abord, via des contrôles très agréables, surtout si vous jouez au stick arcade (en passant par un logiciel de type Xpadder qui vous permet d’attribuer des boutons aux touches du clavier, c’est ensuite très facile à configurer dans les options), ce sont peut-être des jeux difficiles mais on ne peut pas en imputer à la jouabilité, il sera ainsi plaisant de se voir progresser au fil des parties et slalomer avec style, entre toutes ces boulettes qui ont le mérite d’être très lisible à défaut d’être les plus belles rencontrées jusque là dans un jeu du genre. Les boss sont aussi une grande composante du jeu, vu qu’ils sont souvent plus long que les niveaux eux même, avec de nombreuses phases différentes, et des patterns inventifs. La partie sonore quant à elle été l’objet de beaucoup de soin, outre les dialogues doublés en japonais pléthoriques et de qualité (à défaut d’être forcément passionnants pour tous), les bandes son éléctronique / metal sont vraiment très réussies et vous met bien là pêche pour vous acharner, et entrer dans un état de frénésie destructrice, en particulier dans le dernier. A noter enfin que les jeux sont assez peu gourmands en ressources, avec facilement du 60 images par seconde constant, mis à part à des moments volontairement ralentis (d’après la FAQ accompagnant le pack) qui sont habituels au genre.

Il ne faut pas se leurrer, cette collection ne plaira sans doute qu’aux passionnés de shoot’em up, en particulier les danmaku, qui trouveront un challenge intéressant et varié, même si elle reste imparfaite dans sa forme face à des productions fignolée comme celles du studio Cave. Aussi, face à la grande difficulté générale de chacun des épisodes, l’abscence de paramétrage du nombre de crédits et les modes entraînement bridés par votre avancée, le coupent malheureusement vite d’un public qui voudrait découvrir le genre sans trop se prendre la tête à petit prix sur PC, machine de tous les shmups notamment via l’émulation.

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