Colour Bind

Un jeu de couleurs c’est bien, un jeu de physique c’est classique, mais une combinaison des deux ? C’est original ! Finn Morgan nous fait découvrir toute l’étendue de son génie appliqué au jeu vidéo.
Colorimétrie gravitationnelle
C’est une barre horizontale et une roue de chaque côté : voici votre véhicule dans sa plus simple représentation. Vous le contrôlez de gauche à droite à l’aide de votre clavier ou manette et pouvez le faire « sauter » en gonflant ses roues qui rebondissent à même le sol. Ça, c’est pour le contrôle de l’engin que vous pouvez aussi faire freiner si besoin est. Le reste est par contre beaucoup plus compliqué à expliquer…
Dans un niveau très austère, que certains qualifieront de moche, vous avez des plateformes blanches. Celles-ci sont classiques et servent de « murs » habituels, sans aucune spécificité. Cependant, des blocs de couleurs sont aussi au rendez-vous : chacun possède une gravité totalement différente, dont la direction est définie par les flèches présentes dans le HUD (l’interface) du jeu. Chaque couleur se comporte différemment. Votre objectif ? Atteindre un triangle multicolore pour terminer le niveau.
Quelquefois, de plus en plus souvent au fil des niveaux, ce triangle est bloqué par des obstacles à supprimer via une belle utilisation des blocs, de leur gravité et des interrupteurs environnants. Rouler vite, frapper un bloc pour qu’il sorte de son emplacement, le voir se diriger vers le bon interrupteur grâce à son étrange gravité puis ensuite se voir gracieusement ouvert l’accès vers l’objectif : voilà ce qui vous attend dans Colour Blind. Mais est-ce que je vous parle des faisceaux lumineux changeant sur le fil la gravité et la couleur des blocs qui le traversent ? Et si je vous dis que votre véhicule lui-même va devoir prendre de la couleur et qu’il va falloir le contrôler dans ce marasme de directions changeantes ? Là, tout de suite, c’est la migraine.
Vous allez aimer vous y perdre ?
Colour Bind n’est clairement pas tout public. Complexe, vite prenant, rapidement tarabiscoté, le jeu de Finn Morgan ne fait pas les choses à moitié et propose un environnement très austère, un code couleur pas franchement simple à comprendre (puisqu’il change à chaque niveau) et un principe de jeu totalement orienté sur la réflexion, les méninges qui surchauffent, sans aucune fioriture graphique qui viendrait récompenser la prouesse du joueur qui termine son niveau. Tout au long des cinquante missions proposées, en plus des coopérations proposées en écran splitté (et qui sont encore bien plus compliquées !), le joueur va vite en avoir pour son argent pourvu qu’il adhère au principe. C’est le plus délicat à définir : pour qui est ce jeu ? Sans doute est-ce une question de feeling plus qu’autre chose. Néanmoins, si vous ne jurez que par les jeux de réflexion visuellement sublimes, passez votre chemin. Même si, du coup, vous ratez de belles énigmes bien pensées.
Notons aussi la présence d‘un éditeur de niveau, compatible « Steam Workshop », qui promet beaucoup. Au-delà de l’inventivité du créateur de Colour Bind, les idées à venir de tous les utilisateurs du jeu pourraient bien nous surprendre. Pour l’instant, le titre passe un peu inaperçu et les niveaux ne fleurissent pas encore, mais qui sait ? Surtout que l’éditeur est réellement bien conçu et très facile d’utilisation. Il nécessite quelques minutes de compréhension, mais permet rapidement de créer le plus complexe des défis. Le plus dur ? Le finaliser, éviter les bugs, trouver la justesse de difficulté tout au long de la progression. Certains vont s’en donner à coeur joie ! N’hésitez pas une seule seconde à nous parler de vos créations si vous sautez le pas…

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