Worms Revolution

Les vers de Team 17 sont encore de retour, après des années d’errance à vouloir choisir entre la transformation en puzzle-game (Worms Blast), la 3D lourde (Wormds 3D) ou la bataille de forts (Worms Siege). Cette fois, on revient à l’idée originale, avec quelques nouveautés en plus.
L’art de réchauffer les meilleurs plats !
Worms Revolution débute sur un tutoriel que les fans de la première heure passeront rapidement. L’idée est vraiment bête et a fait frémir nos premiers PC, voire notre PlayStation, quand nous étions enfants. Sur un terrain de jeu en 2D, deux équipes de vers de terre surarmés se fait la guerre au tour par tour. L’arsenal est varié et possède quelques gros délires bien explosifs tels que la Banana Bomb, la bombe Sainte et son Alleluia mythique ou encore son Mouton Explosif. À coté de cela il y a aussi un joli lot d’outils utiles à une progression originale : une corde ninja pour s’accrocher aux murs et atteindre des endroits un peu trop longs à traverser à pied (ou pour passer d’un bord à l’autre d’un précipice mortel), mais aussi des poutres pour bloquer vos ennemis ou vous créer une nouvelle plateforme ou vous déplacer…
Bref, l’inventaire dans la série des Worms est la première de ses qualités et c’est bien pour cela que notre première hâte fut de nous précipiter d’un clic droit de notre souris dans l’arsenal du jeu. Bonne nouvelle, ils sont tous là : l’ane de Petri, le bombardement aérien, la taupe, la vieille dame… Les joueurs qui débarquent et ne connaissent pas Worms doivent se sentir complètement perdus en lisant ces quelques mots, mais qu’ils se rassurent : Worms Revolution leur est pleinement destiné. Seulement, voilà, on y découvre rapidement de grosses originalités avec un Pistolet à Eau ou un O.V.N.I dont on se demande bien l’utilité. Nous y reviendrons.
En attendant de vous lancer dans une partie multijoueur en ligne ou en local, n’espérez pas profiter de suite du mode Solo si vous êtes un habitué de la série. Les premières missions sont de longs tutoriaux narrés par une voix off à l’humour très British mais pas forcément accrocheur. Tout est guidé, sous forme de couloir, très loin de l’esprit du jeu original. Malheureusement, on est obligé de se farcir ces quelques niveaux sous peine de ne rien comprendre au jeu (si on est nouveau) ou de ne pas découvrir avec facilité les nouveautés du titre (pour les vieux de la vieille). Alors qu’un simple guide vidéo aurait été très pratique pour les férus de parties rapides et d’une compréhension directe des nouveautés à utiliser directement en mode multijoueur. Reste les pièces, non-expliquées, qui peuvent être collectée tout au long du jeu et servent à « acheter » des munitions dans le menu adéquat. Une bonne idée, autant pour débloquer des nouveautés dans le menu principal que pour rapidement acquérir de sympathiques armes dans le feu de l’action !
Quelques tutoriaux plus tard…
Deux grosses nouveautés sont présentes dans ce Worms Revolution est la première est tout simplement la gestion physique des liquides. L’eau prend une importance capitale dans ce titre, puisqu’elle devient une arme à part entière. Certaines cavités creusées naturellement dans le générateur de niveau ou explosées par les joueurs pourront accueillir de l’eau, qui y évoluera de façon logique : tout objet entrant en collision avec une grosse flaque éclaboussera les alentours. Curieusement affichées (sous forme de grosses gouttes) les particules d’eau se collent rapidement entre elles et forment des torrents déchaînés lorsqu’elles sont propulsées à grande vitesse. Tout Worms sur le passage d’un de ces torrents se verra emporté jusqu’au prochain mur ou dans le vide, histoire de disparaître définitivement de la carte. On s’amuse alors à creuser sous une cavité pleine d’eau pour voir le liquide se déverser en contre-bas avec violence sur les Worms ennemis.
L’eau est aussi meurtrière sur le long terme : tout Worms noyé dans l’eau ne perdra pas immédiatement de la vie, mais se verra diminué de cinq points de santé à chaque tour passé en apnée. Rapidement, cela devient un vrai danger : surtout si les Worms sont nombreux à l’écran et qu’il vous faut attendre une dizaine de tours avant de pouvoir bouger votre minuscule soldat. Ajoutez à cela qu’au-delà du générateur de niveau qui vous en ajoute un peu dans chaque niveau, vous pouvez aussi mouiller le stage avec votre pistolet à eau, ou bombarder le stage de poches de liquides aux conséquences apocalyptiques.
Autre particularité, bien plus quelconque celle-ci : la présence d’objets à la physique entièrement gérée. Des bidons d’essence, des clés anglaises et autres objets communs seront posés dans le niveau et réagissent totalement différemment lorsqu’ils sont visés. Au bout d’un moment ils peuvent évidemment exploser (avec violence par ailleurs), mais servent aussi à couper la route d’un Worms ennemi (en bloquant un passage par exemple). Plusieurs nouveaux objets de l’inventaire comme l’O.V.N.I permettent de les déplacer librement d’un endroit à un autre. La stratégie de ce Worms Revolution est donc bien plus sympathique que prévu, mais surtout assez originale.
La joie de retrouver un multi inégalé
Entièrement en 3D mais pourtant bien proposé en un plan 2D classique et qu’il ne faut définitivement pas changer (les itérations purement en trois dimensions précédemment sorties nous l’ont prouvées), Worms Revolution n’est pas si révolutionnaire que cela, mais permet tout de même de s’amuser sur de jolies nouveautés. Une des moins amusantes, mais bien utilisées en mode Solo reste la présence de Worms différents : un gros pataud bien bourrin, un tout petit sans trop de santé qui peut traverser de minuscules tunnels, un « cerveau » peu puissant mais qui régénère la santé de l’équipe… On passera malheureusement trop rapidement sur cette idée, aussi séduisante soit-elle, pour jouer en partie classique pour joueurs de la première heure.
Car la recette originale fonctionne toujours. On mange du Worms tous les ans avec des sorties sur toutes les plateformes, mais malgré tout on tombe toujours amoureux d’une ou deux parties en temps de pause, avec des amis en local ou même en ligne avec de parfaits étrangers. Le principe de jeu au tour par tour reste parfait, bien maitrisé et il faut bien avouer que les nouvelles possibilités de jeu sont amusantes. Le gameplay n’est pas bouleversé et de toute façon, les outils de personnalisation du jeu sont assez nombreux pour qu’on puisse créer la partie que l’on veut, avec ou sans les nouveautés. Les voix des Worms sont aussi très amusantes, comme à l’accoutumée, mais bénéficie de nouveaux doublages tels qu’une série de phrases « Meme ». Enfin, le visuel profite de la 3D des animations pour donner toujours plus de caractère à nos personnages, réagissant davantage visuellement à ce qui se passe à l’écran.
On pestera donc juste quelques gros points : visuellement, ce n’est pas bien joli, cela manque clairement de fraicheur et d’un esprit coloré digne des meilleurs épisodes que sont Armageddon et World Party. Ici tout est assez triste, « sale », délavé et donc pas franchement enthousiasmant. Néanmoins, le moteur de jeu est très réussi et permet de proposer des armes totalement nouvelles comme ce lancer de grenades à l’hélicoptère, avec vue au premier plan pour cibler le niveau. Ensuite, il faut bien avouer que nous n’avons affaire ici à aucune révolution digne de ce nom : c’est encore le même gameplay, qui réussit certes à proposer des nouveautés amusantes, mais qui ne suffira pas à faire taire les très nombreux joueurs qui n’en peuvent plus et ont l’impression de toujours jouer au même jeu depuis dix ans. En soi, c’est une vraie impression et à chaque nouveau Worms qui sort sur le marché, on reste persuadé qu’il n’est destiné qu’à ceux qui ne connaissent pas encore la série. À croire franchement que la Team 17 ne sait faire que cela et en est bien consciente…

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