Borderlands 2

Ce fut la grande surprise de l’époque : un jeu bourrin mais intelligent, drôle à en mourir mais plutôt difficile malgré tout, jouable en coopération en local ou multijoueur, Borderlands n’est pas passé inaperçu. L’équipe de Gearbox s’est entrepris rapidement de proposer un second opus… Avec succès ou précipitation ?
En découdre avec le beau Jack
Que s’est-il passé dans l’épisode précédent ? Quatre personnages très différents se sont liés d’amitiés dans une quête pas banale : découvrir les secrets d’une arche à Pandore, planète convoitée pour ses mystères. Ils étaient tous les quatre suivis par l’Ange, une petite voix féminine dans la tête de chacun. Ils ont ouvert l’arche, battu le gardien et… C’est tout. Dans ce second épisode, on découvre qu’il en a découlé un nouveau matériau : l’éridium. Celui-ci à de mystérieux pouvoirs, souvent activés par les Sirènes (ces étranges demoiselles capables de merveilles magiques). Pendant ce temps, un homme nommé Jack, à la tête du concepteur d’armes Hyperion, se fait passer pour le héros de l’aventure et devient un véritable dictateur sur Pandore. La résistance se forme alors avec, à sa tête, d’anciennes têtes connues…
C’est suite à un prospectus appelant aux futurs chasseurs de l’arche que l’aventure commence. Jack tend un piège aux dernières recrues et fait dérailler leur train. Ils sont quatre comme dans le premier opus : une sirène, un soldat, un bourrin et… un ninja, simili-sniper, qui peut attaquer au sabre lors de corps à corps nerveux. Seul ou jusqu’à quatre joueurs dans l’équipe, vous allez devoir vous replonger dans Pandore et son univers impitoyable dans de nouvelles contrées et avec davantage de scénario que dans le premier Borderlands. En soi, c’est déjà une très grande nouvelle !
Le concept est simple, pour ceux ayant raté le jeu précédent : Borderlands 2 est un First Person Shooter vous proposant un système de jeu similaire aux hack’n slash tels que Diablo ou Torchlight. Vous évoluez à la première personne dans un monde ou tout est fait de statistiques et de pourcentages, en débloquant objets et armes par milliers. Le « loot », l’obtention d’objets aléatoires lorsque l’on tue des ennemis ou lors de la fouille de nombreuses caisses, poubelles, armoires et autres coffres à armes, est ici au coeur du gameplay. Vous trouverez de nouvelles armes, les comparerez entre elles, les échangerez avec vos amis et pourrez en porter jusqu’à quatre différentes avec les bonnes améliorations obtenues lors des niveaux que vous prendrez. Chaque ennemi, action effectuée, quête terminée, vous amène de l’expérience, mais aussi quelques points de compétences à ajouter dans un arbre bien plus complexe cette fois-ci.
Tu veux la voir, ma compétence ?
La première des compétences à débloquer est le coup spécial : notre ninja peut disparaitre de la vue des ennemis et lancer un leurre sur le champ de bataille, pendant que le bourrin de service va violemment s’énerver et porter deux armes en même temps pendant un court laps de temps. La sirène sera capable de figer un ennemi dans les airs pendant que le soldat jouera de la tourelle. On retrouve un peu l’esprit des attaques du premier opus, en plus diversifié. Ensuite, tout est question de statistiques : augmentation des chargeurs, de la santé, résistances à certains effets élémentaires, bouclier accru et autres bonnes idées de jeu seront à débloquer et à améliorer avec les différents points de compétences acquis. Une petite nouveauté : trois arbres de compétences distincts pour chaque personnage, avec une spécialité pour chaque branche. Quelquefois, des attaques spéciales, uniques, sont à débloquer au fur et à mesure de la progression dans cet « arbre ».
On ne va pas rappeler tout ce qui faisait le sel du précédent opus, seulement parler des nouveautés. Désormais, chaque constructeur est clairement défini dans un type d’armes et vous pouvez donc rapidement savoir à quoi vous avez à faire. Aussi, certaines se rechargent de façon très originale : une fois vide, votre arme sera lancée comme une grenade et explosera, pendant qu’une autre pleine sera générée dans votre main. Du pur délice que les amoureux de la rapidité d’exécution adoreront utiliser. Un nouvel effet est aussi disponible, rendant les ennemis (et les alliés) plus sensibles au coup pendant un certain laps de temps. Difficile de définir à quel point ces nouveautés ont de l’importance, mais une chose est sure : l’évolution est telle qu’il sera tout de même difficile de revenir à l’épisode un.
Ce qui rend Borderlands 2 toutefois adorable, c’est sans aucun doute ces dialogues. Entièrement doublé en un Français pas toujours parfait, mais qui fait souvent mouche (on pense surtout à la voix incroyable du beau Jack, responsable aussi du doublage d’Eric Cartman dans South Park) le scénario et les discussions de Borderlands 2 sont à mourir de rire et servent une histoire bien plus intéressante qu’auparavant. Il y a une vraie raison de se battre ici, avec la découverte de l’Ange toujours actif, d’anciens amis et surtout, d’un Jack incroyable de cruauté. Un dialogue pour vous dire que son animal favori se nomme « étalon du cul », un autre pour vous insulter joyeusement en inventant des gros mots plus sales les uns que les autres, tout cela parsemé d’un Ange qui se lâche quelque peu et d’un ClapTrap complètement à la ramasse qui ne cesse de vous nommer « sbire » : c’est exactement ce genre de chose qui vous attend dans le jeu de Gearbox.
Mais jusqu’où iront-ils ?
C’est clairement la question que l’on se pose quand on découvre Borderlands 2. À chaque fois qu’on y replonge, on veut savoir ce que les développeurs nous ont préparé comme grosse bêtise bien délirante à découvrir. À chaque mission, on découvre une blague énorme, une situation hors-norme (comme la soeur de Scooter, par ailleurs !) et un scénario qui progresse malgré tout très bien dans ce beau bordel magnifique orchestré. Des bémols ? Ils sont rares… On peut citer les véhicules, toujours un peu inutiles si ce n’est pour passer d’un point à l’autre d’une grande zone. Il y a aussi la présence d’une évolution toujours un peu limitée lorsqu’on arrive vers la fin du jeu avec des armes qui peinent à convaincre aussi souvent qu’en début de partie. Clairement, le jeu est fait pour être joué deux fois, recommencé tout en gardant son niveau et parvenir ainsi jusqu’au soixantième palier d’expérience avec toujours plus de matériel à découvrir.
Quelques bizarreries attachantes et chronophages sont aussi à nommer. Le jackpot de Moxxi par exemple, qui vous permet de dépenser tout votre argent (et rapidement !) dans une machine à sous vous offrant des armes rares et autres belles récompenses (comme des skins pour votre personnage pouvant désormais être quelque peu modifié de tête et de vêtements). Dans un menu annexe, vous aurez aussi un « niveau de brutasse » vous récompensant de la masse de défis proposés tout au long du jeu avec des pièces à dépenser dans des améliorations de statistiques. Celles-ci n’augmentent que de 0,1% chaque aptitude, mais cela suffit à faire la différence en combat. Pour les puristes ce taux de brutasse, faisant un peu office de triche dans l’évolution de son personnage, peut être désactivé.
Wub Wub Wub
Borderlands 2 est une très grande réussite. Parce qu’il reprend une formule de qualité, lui donne un fort sens scénaristique, améliore la coopération amusante entre les joueurs et va du rire aux larmes avec délice. Son système de jeu est particulièrement accrocheur avec, effectivement comme annoncé par les développeurs, beaucoup plus d’armes différentes et de possibilité de combat contre des ennemis beaucoup moins bêtes. Certes, ils n’ont pas non plus inventé le fil à couper le beurre, mais ils ont au moins le mérite de se cacher un tant soit peu quand on fait du tir au pigeon. Aussi, Jesper Kyd et d’autres associés signent une OST absolument fabuleuse qui rend chaque contrée réellement accrocheuse et mémorable.
Que dire de plus qui servirait réellement à quelque chose, pour ce Borderlands 2 ? Il est très bon, plutôt long (prévoyez une cinquantaine d’heures pour votre première partie avec toutes les quêtes activées) et ne se moque clairement pas du joueur. Vous en aurez pour vos zygomatiques, votre argent en terme de durée et l’amusement promis est bien de la partie. En soi, ce second opus fait mieux que le premier de bout en bout et confirme la présence d’une bien grosse nouvelle franchise au style inimitable sur nos bécanes. Bien sûr, préférez la version PC : visuellement plus nette que les versions consoles. M’enfin quelle que soit le support, le fun proposé sera identique. Borderlands 2 est un grand jeu, passionnant et hilarant.

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