Chivalry : Medieval Warfare

J’ai rencontré deux des membres les plus éminents de Torn Banner Studios lors de la GamesCom 2012. Ils étaient situés dans les escaliers, prêts des toilettes d’un Hall Presse qui ne leur avait pas offert un stand digne de ce nom… Maintenant, ils prennent leur revanche !
Petit projet est devenu grand ?
On jouait par terre, on était mal assis, mais on s’amusait comme des petits fous avec leur idée folle de mêlée médiévale. Depuis, ils ont grandi, lancé leur Kickstarter, attiré les foules et voilà Chivalry sorti sur nos bécanes. Il est donc temps de faire preuve d’une totale objectivité… Chivalry : Medieval Warfare, c’est un jeu uniquement multijoueur qui propose du traditionnel combat de classes dans un environnement médiéval voulu comme le plus réaliste possible. Vous pouvez y jouer un Archer, un Combattant, un Chevalier ou un Conquérant. Chaque classe ayant, bien entendu, ses propres armes et façons de jouer.
Le gameplay est en vue FPS (ou TPS mais franchement, on ne vous la conseille pas) et les commandes sont très classiques. Ce sont les armes, plutôt que les classes de personnage à laquelle elle appartiennent, qui font vraiment la différence. Avec une simple épée, vous pouvez trancher vos ennemis, mais il faudra éviter de matraquer le bouton de votre souris : tout se fait en rythme, avec un sens du coup bien porté, histoire de proposer des mouvements fluides et qui touchent l’adversaire. Même chose pour les armes plus lourdes telles que les masses ou les haches, qui se font moins rapides, mais beaucoup plus violentes si bien utilisées.
On retrouve aussi quelques variantes : on peut assener des coups de pieds pour repousser l’ennemi, mais aussi courir avec une lance à la main pour charger un coup et sauter dans une mêlée en plantant le premier ennemi qui vous fait face. Tout est assez facile d’accès puisqu’automatiquement activé : la charge début par exemple après quelques secondes de course, une arme lourde à la main. C’est ce gameplay, raffiné, pointilleux, qui fait tout le charme premier d’un Chivalry qui est loin d’être un jeu pour écervelés. Tout juste arriveront-ils à glaner quelques points faciles, face à des ennemis du même genre. Pour bien jouer, il faut savoir frapper avec style et efficacité.
Bien loin d’un Team Fortress…
Beaucoup sont tentés de dire que Chivalry, c’est du FPS multijoueur basique dans l’époque médiévale. Non seulement ce principe d’armes « à apprivoiser » prouve directement le contraire, mais c’est aussi méchamment faux d’un point de vue de l’ambiance. Ici, il y a une vraie implication, une atmosphère particulière qui rend les parties beaucoup plus sérieuses qu’on ne pourrait l’imaginer. C’est d’ailleurs bien visible avec les autres joueurs, peu portés à la rigolade, qui s’y croient réellement. Des fous ? Vous verrez à quel point vous aussi vous vous y croirez lors de vos premières parties… Les musiques, l’ambiance visuelle, les symboles, toute l’imagerie d’Épinal qui se dégage de Chivalry en fait une reconstruction historique à laquelle il est facile de croire.
On a eu un peu peur, pendant la version Beta, que les serveurs ne tiennent pas le coup au final. Depuis le lancement officiel du jeu, il n’y a plus trop de problème qui vont dans ce sens et surtout, il y a beaucoup de joueurs. C’est la plaie de la plupart des jeux multijoueurs : ils ont du mal à attraper de nouveaux joueurs, déjà habitués à d’autres titres. Ici, ce n’est pas le cas, les serveurs sont pleins et vous n’aurez aucun mal à trouver une partie. Reste le problème évident de la mentalité, assez sérieuse et donc peu portée à accepter vos écarts de conduite, même accidentels, quant au « tir ami » activé par défaut et toujours très violemment mis en scène.
Tu veux du Gore ? En voilà !
Violent, réaliste, Chivalry ne fait pas dans la dentelle et tente de s’approcher au plus près de l’atrocité des combats passés. Moins guidés et télécommandés, ceux-ci restaient tout aussi meurtriers qu’aujourd’hui, mais il était plus difficile de s’en laver les mains : au propre, comme au figuré. Dans le jeu, on ressent bien ce contexte violent et sanglant, à commencer avec les démembrements. Visuellement, difficile de faire plus efficace pour faire comprendre au joueur qu’ici, c’est sérieux, même s’il est question de jeu et d’amusement. De ce point de vue, il faut bien avouer qu’on en a aussi clairement pour son argent.
Sept cartes sont proposées, en comptant une arène à la Gladiator/Spartacus (pouvant être jouée en mêlée, mais aussi en duel particulièrement fun et bien réalisé). Ces cartes servent de terrain de jeu pour du deathmatch en équipe ou de grandes mêlées violentes et générales, mais elles ont aussi parfois des objectifs à accomplir. Par exemple, vous rebeller contre le roi, bruler de fermes ou au contraire, les protéger si vous faites partie de l’autre camp. Cela implique quelques belles sensations de jeu, avec l’utilisation bonus de trébuchet, de catapultes et autres joyeusetés. Historiquement au plus proche de la réalité dans leur utilisation, les armes du jeu sont très bien conçues et ont chacune leurs points forts et leur point faible réels, sans esbroufe ni facilité de Game Design.
Chivalry, bon ou mauvais ? La question n’est pas là, même si le jeu est effectivement d’une grande qualité globale. Cependant, il se joue au feeling et ne sera apprécié que de ceux qui aiment réellement l’époque proposée et l’aspect réaliste des combats (malgré le foutoir général que cela représente en vue spectateur). Il n’est pas pour la déconne, bien qu’on s’y amuse sans mal mais surtout, son public semble un poil austère et il est bien difficile de jouer « pour le fun et uniquement pour le fun » sans tomber sur un groupe qui s’y croit un peu de trop. En soi, c’est une qualité pour un jeu à univers historique, mais les nouveaux venus risquent d’être mal accueillis. Faites un effort et vous verrez, tout ce passera bien. Vous en serez récompensé par un jeu chronophage et qui promet beaucoup pour ses futures mises à jour !

0 réflexion au sujet de « Chivalry : Medieval Warfare »

  1. J’attends vraiment avec impatience les prochaines maj, le jeu vend tellement du rêve… Pour moi il manquerait plus qu’à pousser un peu plus les différents mods ( qui sont pour l’instant qu’un joyeux prétexte pour se mettre sur la gueule ) et stratégies pour qu’il devienne un très grand jeu. Wait & See!

    Répondre
  2. Belle review effectivement 🙂 Ah tu avais rencontré Steve Piggott et Rikard a la gamescom je vois. Je peux vous assurer qu’on va rajouter du contenu (maps / armes en premier lieu) mais on est 14 dans l’équipe donc soyez indulgents pour les délais, on fait de notre mieux.Le prochain patch ne devrait pu trop tarder par contre.
    Merci encore à tous !

    Répondre
    • Pas de soucis ^^, on attendra le temps qu’il faudra, prenez votre temps. Très bon boulot en tout cas, quelque petits bug mais l’ensemble est de très bonne facture ^^.

      Répondre

Laisser un commentaire