Atelier Ayesha : The Alchemist of Dusk

Peu le savent, mais la série des Atelier est très réputée au Japon et surtout, fait partie des jeux de role les plus originaux du marché pourtant énorme dans ce pays. A l’exportation, on a eu la chance (le miracle même) d’en obtenir quelques-uns et sur PlayStation 3. Les éditeurs continuent à nous faire ce plaisir…
Souvenirs d’Atelier Iris ?
Célèbre surtout pour ses trois Atelier Iris d’exception, la saga Atelier est pourtant bien plus vieille encore. Ce dernier opus reprend l’idée d’une jeune femme en rôle premier, alchimiste de son état. La jeune Ayesha est assez cruche, n’est jamais réellement sortie de son atelier, de sa petite campagne… Mais tout va changer le jour ou, venue se poser devant un autel voué à la disparition de sa sœur, celle-ci lui apparait comme par magie. Elle sera alors guidée vers une destinée plus sérieuse aux nombreux protagonistes. Bref, c’est un Atelier.
Premier défaut et pas des moindres : comme précisé précédemment, Ayesha est d’une inconsistance incroyable. On est pourtant habitués à des héroïnes assez fortes, intéressantes, mais Ayesha n’en est clairement pas une des meilleures. Du coup, les premières heures de jeu sont assez pénibles avec ce personnage sans grande envergure et surtout, très énervant : elle se laisse faire sur n’importe quel sujet, à selon elle toujours tort, se remet en question même quand elle ne le doit pas et surtout, souffre d’un manque de confiance en elle assez frustrant. Évidemment fait exprès pour le scénario, cet état de fait manque clairement de logique au bout d’un certain temps et quelques dialogues viendront énerver les plus féministes, avec un « je suis trop grosse, je mange trop de gâteau » dont on peut rire, mais qui prouve que les développeurs japonais n’ont pas encore tous progressé sur ce sujet.
Reste que ses amis, eux, sont pleins de profondeurs, comme toujours dans la saga Atelier. On sera suivi par deux amies pendant une grande partie du jeu, interchangeables et avec qui on se lie d’amitié au fil du temps. Le but est alors de traverser une carte, point par point, d’en affronter les ennemis à chaque lieu et de fouiller les endroits en surbrillance pour y récolter des ingrédients. Tout cela pour une alchimie évidemment toujours au cœur de ce jeu.
Alchimie simplifiée
De retour au bercail où dans votre QG des villes que vous visiterez, vous pourrez utiliser un énorme chaudron afin de créer des objets via l’alchimie. Pour cela il vous faut plusieurs ingrédients aux statistiques différentes, à la qualité souvent très inégale, afin de créer un ou plusieurs nouveaux objets. Ceux-ci peuvent être utiles à tout : des objets de soin, d’autres ingrédients d’alchimie, de l’équipement pour vos personnages… Excepté les livres de recettes, évidemment présents pour étendre votre liste d’objets qu’il est possible de créer, tous les objets du jeu peuvent s’obtenir avec l’alchimie.
Les habitués de la série seront cependant assez étonnés (et déçus ?) de voir à quel point l’alchimie a été simplifiée. Comme dans Atelier Iris 3 : Grand Phantasm comparé à ceux deux opus précédents, cet Atelier Ayesha fait sans l’accessibilité la plus violente. Du coup, il n’est plus possible d’interchanger des objets pour en crée d’autres plus « mystérieux » : vos recettes sont fixes et en choisissant d’autres ingrédients que ceux demandés, vous ne changerez que la qualité de l’objet final qui reste le même quoi qu’il se passe. Décevant.
Néanmoins, la recherche d’ingrédients est toujours amusante et l’alchimie promet énormément d’heures devant son écran à écouter des musiques effroyablement répétitives, mais qui ne manquent pas de charme. L’OST est par ailleurs très étonnante : impossible d’en tomber amoureux, tant les violons, la cornemuse et le piano se font violents et liés de façon psychédélique, mais tout cela a beaucoup d’intérêt et nous transpose dans un univers sonore très original.
Tout le monde à son poste !
L’aspect d’Atelier Ayesha qui surprend le plus est sans contexte les combats, bien plus passionnants qu’à l’accoutumée. Il s’agit toujours de tour par tour fidèle aux classiques du jeu de role japonais, mais les placements des personnages dans la zone d’affrontement à une conséquence non négligeable. Plus votre personnage est proche de l’ennemi, plus vite il pourra l’affronter : aussi, si un allié se tient proche de vous et qu’il dispose d’assez de points de déplacement, alors il pourra bénéficier d’une attaque gratuite juste après le tour du personnage actif, indépendamment de son tour à lui. Les attaques s’enchaînent alors avec beaucoup de dynamisme surtout que, comble de bonheur, les animations peuvent être légèrement accélérées d’une simple pression de touche.
Du coté des combats, on a donc du très traditionnel (l’utilisation des objets, des points de mana pour quelques compétences spéciales…) comme de l’original (les enchaînements, la possibilité d’invoquer un compagnon nous soignant à chaque fois que c’est son tour, etc.) et c’est un véritable bonheur non attendu. Les combats sont très sympathiques et bénéficient de système déjà vus mais agréable, comme la possibilité d’attaquer par-derrière ou tout simplement, de frapper l’ennemi s’approchant de vous quand vous êtes sur la carte, vous permettant de commencer le combat avec un avantage de tours conséquent.
Atelier Ayesha c’est donc du RPG très quelconque, avec un coulis d’alchimie parfaitement délicieux (bien que simplifié à outrance) qui vient donner du sens à un scénario bête au début, parfaitement sympathique à la fin.
Glorification du New Game +
L’intérêt d’un tel jeu, c’est aussi sa rejouabilité. Toutes vos actions sont comptabilisées en temps, en heures, en jours, en mois et en années. Vous devez terminer le jeu en trois années ce qui donne environ trente/quarante heures réelles. Sinon, vous obtenez une fin « quelconque » terminant le scénario sans vraiment vous donner les réponses à toutes vos questions. On peut se dire qu’il est simple de tracer son chemin, de foncer vers l’objectif principal, mais Atelier Ayashi est un jeu qui comporte énormément de quêtes annexes, voire de divertissements supplémentaires. Comme les élections de l’objet créé avec alchimie le plus réussi (vous permettant d’obtenir des objets encore plus intéressants), la volonté d’obtention de tous les livres de recettes, la fouille complète de tous les lieux de la carte (autant en ennemis qu’en objets)… Sans parler de tous les liens que vous tissez avec les personnages secondaires et des commandes d’objets à créer, que certains PNJ sans grande importance vous proposent, moyennant finances et objets rares.
Un ou deux New Game + ne seront pas de trop pour profiter d’Atelier Ayesha à 100% et cela en fait donc un bon cru, très traditionnel, au personnage principal certes très nunuche et ennuyant à mourir, aux dialogues très nombreux mais franchement quelconques, mais à la progression sympathique et parfaite pour les amoureux de collections d’objets à récupérer/créer. Au passage, cela fait du bien de savoir que le Japon n’est pas encore à l’ouest (sans mauvais jeu de mots) point de vue créativité, même si Atelier Ayesha propose des personnages très joliment modélisés se baladant dans des environnements dignes d’une PlayStation 2 en milieu de vie. Pour cela, par contre, c’est décevant… Surtout quand ça ose ramer lors de la présence de plus de trois ennemis.

0 réflexion au sujet de « Atelier Ayesha : The Alchemist of Dusk »

  1. Bonjour,
    Le fait que Gust ait choisi de simplifier le système d’alchimie montre-il que le concept s’essouffle ? En tout, le gameplay est toujours aussi bien surtout pendant les combats. De plus, il me semble que le prochain Atelier va bientôt sortir au Japon,non ?

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  2. Je n’ai jamais dit ça, mais ose me dire que l’alchimie d’un Atelier IRIS 1 ou 2 n’était pas dix fois plus passionnante avec ses possibilités de trouvailles, de mix d’ingrédients au hasard, etc ? C’est dommage de ne plus avoir cela, je trouve. Juste pour simplifier les choses.
    Vivement le prochain aussi !

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