Sacred : Citadel

Habitués aux jeux de rôles typés hack’n slash avec la série des Sacred, les développeurs de Southend débarquent avec… Un beat’em all. Forcément réalisé pour amener un peu d’argent dans les caisses, afin de terminer un Sacred 3 qui se fait attendre (et promets beaucoup), ce titre parvient-il à sortir du lot ?
Affrontements très colorés
Dès les premiers instants, l’univers artistique de Sacred : Citadel choquera les puristes de la saga. On a le droit à des personnages très carrés, aux muscles monstrueux, dans un univers coloré au style cel-shadé légèrement différent de ce que l’on a l’habitude de voir. Ici, la 2D fait des merveilles et permet de belles animations sans aucun défaut. On joue alors en scrolling horizontal, comme dans tout beat’em all qui se respecte, avec des sessions « en arène » ou l’écran n’avancera plus tant que vous n’aurez pas vaincu tous les ennemis qui s’y trouvent. Enfin, au bout du chemin, vous aurez souvent des Boss. La formule de base du genre est respectée à la lettre, à quelques exceptions prêts.
Vous pouvez vous propulser vers l’avant et l’arrière du niveau d’un seul coup de stick analogique droit. Même chose pour esquiver les coups avec une roulade, de gauche à droite. Dans le même genre d’idées de gameplays intéressantes, on a le droit à des affrontements sous forme de combos à débloquer, que vous soyez sur terre ou dans les airs en plein saut. Vous possédez une attaque simple et une attaque forte que vous enchainez avec malice. Tous les trois coups, cependant, un petit laps de temps « sans coups » se fait sentir, déstabilisant clairement les joueurs dans les premiers niveaux. Pour corriger cela, il va falloir augmenter de niveau via les points d’expériences récoltés en tuant les ennemis et surtout, maitriser les nouveaux combos.
On suit l’épopée de quatre héros différents, possédant une arme dans chaque main et une plus grosse, dans le dos, servant de « coup fort ». Lorsque vous tuez des ennemis, ceux-ci lâchent parfois quelques armes que vous pouvez équiper de suite où, si vous n’avez pas le niveau, que vous pourrez retrouver en ville (via le menu de sélection des niveaux). Même chose pour les cristaux, ces petites pierres qui équipées augmentent pendant un certain temps vos aptitudes que ce soit l’Attaque, la Défense, la Dextérité ou la Magie. Aptitudes que vous pouvez évidemment augmenter aussi en répartissant quelques points une fois un niveau d’expérience atteint (et ce, une fois le stage terminé).
Sacred-ible ?
Jouable jusqu’à trois joueurs, en local ou en ligne, le jeu ne manque pas de divertir. Vous aurez aussi la possibilité de monter sur quelques véhicules et bestioles radicalement bourrines, histoire de changer un peu la donne le temps d’un petit stage. Néanmoins, tout est très habituel, très quelconque. On est devant un beat’em all qui non seulement n’invente pas la poudre, mais se contente en plus de nous servir la dose habituelle d’affrontements sans que jamais on n’y trouve notre intérêt point de vue originalité.
Surtout que Sacred Citadel emprunte tous ces nouveaux codes au désormais mythique Castle Crashers. Il n’y a qu’à voir cette ville ou sont réunies toutes les armes que vous avez trouvées sur votre chemin, le concept même de « ville » étant repris du jeu de Behemoth. À savoir que dans Sacred Citadel, vous aurez le droit à une ville par Acte, le jeu en comportant cinq d’environ une demi-dizaine de niveaux chacun. Aussi, on pestera sur le DLC à 5€ vendu dès la sortie du jeu, qui rajoute tout un acte cependant très sympathique et dépaysant avec sa jungle luxuriante. Globalement, on a le droit à une correcte, mais pas incroyable durée de vie, le jeu se finissant en ligne droite en à peu près 5 heures. Comptez y rejouer avec les autres personnages, en coopération, tenter de trouver toutes les armes… Si on accroche, on en a pour son argent malgré tout.
Intéressant par manque de concurrence
Finalement, Sacred Citadel amuse autant qu’il frustre. Il est très jouable, bien que demandant un certain temps d’adaptation, mais paraît assez « simple » au demeurant, surtout face à la faible concurrence. Si vous n’avez jamais fait Castle Crashers, foncez-y. Sinon, Sacred Citadel sera votre petit jeu de détente entre amis, avec un univers amusant et approfondi en moins. Car oui, dans Sacred Citadel, le scénario est franchement navrant. Il vous pose des bases complètement sans intérêt, sous prétexte que c’est un « dérivé de l’univers des RPG Sacred ». Sauf que le quidam n’en aura violemment rien à faire et que même le joueur érudit de l’univers ne trouvera pas forcément cela très pertinent.
En clair, Sacred Citadel est un bon petit jeu, peut-être vendu un poil trop cher avec son extension, mais qui vous promet de bonnes petites heures en solo, en local et/ou en ligne. Visuellement original, musicalement franchement réussi pour peu qu’on aime les trips fantastiques à la sauce Dubstep, le jeu de Southend rempli bien son cahier des charges sans jamais trop dépasser ses faibles objectifs. On aurait réellement apprécié un peu plus de finition (sur certains bugs de collisions et autres pièces coincées dans le décor) et il m’a semblé que le jeu était un poil facile avec ses trois potions de vie à utiliser en plus de ces checkpoints réguliers, il n’est donc pas à conseiller à tous les joueurs, surtout à ceux étant habitués au genre… Mais il semble parfait pour les nouveaux venus.

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