Guacamelee !

Dans le royaume de Castlevania et Metroid, les indépendants sont les rois. On nous le prouve encore une fois avec le jeu de Drinkbox, à l’univers particulièrement savoureux…
Le pouvoir du catch mexicain !
Simple fermier, Juan Aguacate va devenir un véritable héros des temps modernes, aidé par un étrange esprit mexicain, pour sauver sa dulcinée des griffes de Carlos Calaca du royaume des morts. Le synopsis est des plus simple, mais il n’en faut pas plus pour lancer une histoire profondément axée sur l’humour, les références et une belle histoire d’amour certes clichée, mais aux personnages toujours très charismatiques. Accessoirement, c’est aussi et surtout un « Metroid-Vania ».
Vous commencez comme simple humain avec aucun pouvoir en poche. Une fois la scène d’introduction passée, un esprit vous proposer d’incarner un grand catcheur mexicain pouvant réaliser un salvateur combo de trois coups rapides. Puis ensuite, de tableau en tableau, d’affrontements en arènes jusqu’à certains mid-boss particulièrement sympathiques, vous débloquez un tas d’autres possibilités : le double-saut pour commencer, la possibilité de sauter de mur en mur et bien d’autres choses…
Servi par des graphismes très colorés, aux formes carrées et à l’ambiance mexicaine prononcée, Guacamelee peut tout de suite paraître beaucoup trop forcé visuellement. Néanmoins, c’est très mal le prendre que de se garantir un jeu un peu lourdaud, tant les animations et toutes les interactions avec le décor se font tout en fluidité. Très réussi sur le plan artistique, Guacamelee réussit surtout à surprendre à bien des niveaux avec quelques mimiques sublimes et tout un pan d’animation (surtout pour les personnages secondaires) à tomber par terre de justesse. J’en veux pour preuve le premier boss du jeu, une demoiselle très colérique faisant penser à Hadés du film Hercules de Disney, qui propose des animations dignes du dessin animé précité. C’est d’ailleurs un bon exemple pour expliquer les traits du jeu : on a le droit aux mêmes formes, au même style.
Metroid et Castlevania présentent…
Certaines actions types lors des combats contre vos ennemis, à base de combos (avec compteurs et multiplicateurs, les puristes apprécieront) sont « colorées », signe de leur particularité. Ainsi, on a un Uppercut « rouge », un coup de boule « jaune », une frappe horizontale « bleue » et une frappe au sol « verte » permettant bien des complications. En plus de vous forcer à revenir sur vos pas pour exploser un bloc d’un certain type de couleur, vous bloquant la route vers un endroit secret, ces combos vous seront aussi utiles lorsque vos amis auront eux-mêmes un certain type de bouclier, de couleur, forcément lié à une attaque en particulier. Cela complexifie les affrontements et les rend originaux. Enfin, les prises de catch permettant des ralentis sympathiques et offrent la possibilité de lancer les ennemis sur les autres, ce qui ne fait qu’amuser encore davantage.
Au-delà de ces habituels combos à débloquer et autres pirouettes de sauts entre les murs, lorsque vous faites exploser ces étranges statuettes de chèvres qui recèlent un drôle de pouvoir, vous obtenez aussi de bien jolies nouveautés en terme de gameplay. Ainsi, vous pourrez passer entre le monde des morts et celui des vivants d’une simple pression sur la bonne gâchette, vous proposant ainsi de résoudre quelques énigmes entre les deux mondes. Cette idée sera reprise surtout dans des phases de plateformes absolument dantesques, ou vous devrez sauter de mur en mur, en passant d’un monde à l’autre à chaque fois, tout en retombant sur la bonne plateforme sans vous emmêler les pinceaux entre temps. Un vrai défi, souvent renouvelé, jamais répétitif et franchement fun.
Mieux encore : l’idée des deux mondes est utile en combat puisque certains ennemis seront dans l’une ou l’autre des dimensions et que vous devrez switcher entre les deux pour les affronter. Si vous n’êtes pas dans le bon monde, vous les verrez alors sous forme d’ombre. Tout en sachant que cela n’est pas vrai pour vos adversaires qui, quel que soit leur monde, peuvent vous atteindre.
Durée de vie et difficulté
On a aussi la possibilité de foncer façon boule de feu en longeant les murs à la verticale, pour atteindre les sommets les plus inaccessibles. Plus tard, on débloque la même chose à l’horizontale pour un effet « super-héros » assuré. Bref, point de vue idées, Gucamelee ne fait pas dans la simplicité et mêle tous ces gameplays de la meilleure des façons : en les incorporant logiquement au scénario et avec une envie furieuse de tout débloquer.
Néanmoins, Guacamelee est assez court. Cinq heures de jeu suffisent pour un premier run, en comptant deux/trois heures de plus supplémentaires pour finir le monde à 100% avec tous les fragments de coeur (augmentant votre jauge de vie) ou de pouvoir et la complétion des quelques quêtes annexes livrées par les PNJ des deux villes du jeu. C’est peu et c’est bien l’un des rares défauts de ce titre qui patie aussi d’une difficulté pas toujours logique, surtout entre les boss. Le premier d’entre eux est par exemple bien plus dur que le second, sans parler de certains passages très durs sans qu’aucune progression logique soit de la partie. M’enfin là, franchement, on pinaille…  Surtout que deux choses viennent rentabiliser davantage l’achat du jeu : la possibilité de jouer en coopération avec son pendant féminin et surtout, la présence de scoring avec des classements en ligne et du « speedrun ».
Guacamelee est clairement un bon jeu, court, mais intense, qui ne se prive pas de vous accrocher devant votre console tant la progression est addictive. Les pouvoirs sont tous excellents à utiliser, très bien incorporés au level design inventif et logique. Ce qui au final nous amène clairement à conseiller ce titre à tous les possesseurs de nouvelles consoles Sony. Tout en sachant que le jeu est trufé de points de sauvegarde, rendant les parties de PSVita dans le métro tout à fait jouables.

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