Dead Island : Riptide

Quand on est un développeur pas forcément connu pour ses mondes incroyables riches et ses gameplays de grande qualité, on parvient toutefois à sortir du lot. Ce fut le cas pour Techland qui après un Call of Juarez loin d’être splendide, mais pas passé inaperçu, a sorti Dead Island…
Pour ceux qui ne connaissent pas…
Dead Island a un concept vieux comme le monde qui fonctionne, dans ses bases, à merveille. Vous êtes sur une ile paradisiaque ou les riches, les étudiants et tous les fêtards s’en donnent à coeur joie avec de l’alcool, du sexe, des vacances prétendument bien méritées. Soudain, un virus Zombie envahit les lieux et transforme tous vos anciens comparses SpringBreakers en cannibales rugissants et adorateurs de tripes fraiches au bon matin. Bref, ce n’est pas franchement jovial.
Étonnamment, vous êtes immunisé contre cette contagion. Mais pas contre les coups de crocs et les arrachages de membres ! Vous devez donc vous battre avec tout ce que vous trouvez : couteaux, battes de baseball, haches et autres outils faisant de jolies armes bien pratiques. Vous avez aussi les armes à feu, bien entendu, mais elles sont moins nombreuses que le reste. Chaque arme a sa propre durée de vie et perd en force, en qualité, au fil des massacres. Vous devez alors les abandonner pour d’autres, au risque de perdre une excellente force de frappe, ou les garder dans un coin pour les réparer moyennant de l’argent au prochain établi que vous trouverez.
À l’établi, vous pouvez aussi créer vos propres armes. Prenez une batte, des clous et votre cerveau fera le reste. C’est ainsi qu’une bouteille d’alcool se transformera en salvateur Cocktail Molotov. Il y a beaucoup de combinaisons à déceler et ce qui est vraiment bien, dans Dead Island, c’est cette faculté qu’a le jeu à proposer des choses dont vous pouvez totalement vous moquer. Ainsi, vous pouvez jouer au jeu sans jamais créer d’armes et ce, sans jamais être gêné par la progression. Le joueur y fait ce qu’il veut, comme pour les missions et au détriment de l’histoire.
Meilleur en coopération !
Comme Dead Island premier du nom, Riptide divise sa trame principale en plusieurs Missions. Des prioritaires, faisant avancer le scénario qui fait directement suite au précédent, et beaucoup de quêtes annexes vous demandant d’aller à un point B pour revenir voir celui qui vous a donné votre directive. Il s’agit le plus souvent de fouiller un lieu et d’en ramener un ou plusieurs objets. On est en terrain connu depuis des siècles, mais on nous le sert encore de la plus sauvage des façons. Beaucoup n’accrocheront pas et tenteront le jeu en ligne droite : grossière erreur.
Car Dead Island c’est aussi des niveaux à prendre, des points de compétences à ajouter dans votre résistance, celle de vos armes, l’amélioration de votre furie et autres bonnes choses qui vous empêchent de succomber à la moindre altercation avec un zombie. C’est là ou le jeu est clairement réservé aux parties en coopération en multijoueur. Manque de bol : impossible d’y jouer en local, en écran splitté. Rageant.
À plusieurs, la fête est folle. On gambade, on s’entraine, on se marre, on se sauve la vie, on se moque des morts les plus ridicules en clair, on s’amuse. Seul, on s’ennuie vite dans cette ile désertée ou on répète inlassablement les mêmes actions. Et si vous avez l’impression que je parle de Riptide comme je parle de Dead Island, alors c’est que vous avez compris le gros du problème dans ce « nouveau » jeu : c’est le même, avec seulement un environnement différent. Une grosse extension vendue au prix fort, comme un nouveau jeu.
Pour ceux qui connaissent…
Dead Island : Riptide suit l’histoire des immunisés au virus du premier épisode et rajoute un pro du corps à corps, un ancien gars de l’armée bien décidé à sortir de ce pétrin. Du coté des nouveautés on a surtout l’île proposée, beaucoup plus « jungle luxuriante » que « coin de touristes », avec de gros rondins, de petits passages de forêts et des plages davantage abandonnées. Niveau ambiance on retrouve donc le gros de l’idée, mais avec de nouveaux environnements franchement bienvenus. Le problème, c’est que tout le reste est à l’identique.
Même principe de missions (plus lisible cependant), de la coopération préférée (avec un menu beaucoup plus simple à utiliser) bref, que des features déjà vues qui se voient améliorées, mais pas du tout révolutionnées. On se demande, du coup, pourquoi cette grosse extension nous est vendue comme un nouveau jeu à part entière. Alors oui, c’est amusant, autant que le premier épisode, donc assez répétitif et ennuyant en solo au bout d’un certain temps, mais seuls les puristes ou ceux découvrant la série avec cet épisode risquent d’y trouver leur compte. Reste la grosse innovation du jeu : certaines phases de défense d’une base de fortune, où vous devez poser du grillage aux alentours, préparer vos alliés aux bons endroits, pour décimer des hordes de zombies. Très lent, ce système ne convainc pas vraiment même s’il n’est pas non plus handicapant pour le rythme du jeu.
Reste que si visuellement c’est vieillot, que le gameplay n’a pas évolué et que le scénario de série B est réellement quelconque, on en a pour son amusement et sa durée de vie. Comptez au moins une vingtaine d’heures pour arriver à la fin du scénario et de la plupart des missions du jeu. On a, encore et toujours, avec ce sentiment éternel de répétition, les mêmes qualités et les mêmes défauts que pour l’ainé. Et c’est assez impardonnable, quand on y pense…

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