Shadow of the Game

Il faut s’y faire, c’est à la mode : utiliser RPG Maker pour créer sa propre histoire interactive en 2D est très vendeur depuis To the Moon. Derail Games, le studio de Bjornar Herstad (que nous avions interviewé il y a plus d’un an maintenant) déjà responsable entre autres jeux de Shock & Awe, tente l’aventure avec plus ou moins de réussite…
RPG interactif
Vous êtes dans un MMO. Non, Shadow of the Game est un jeu purement solo, mais vous y jouez un personnage lui-même en train de jouer à un jeu Massivement Multijoueur. Une elfe pour être précis, qui s’apprête à se lancer dans le grand Raid final de la dernière extension de son jeu favori. Les développeurs eux-mêmes sont les yeux rivés sur du Stream en ligne pour suivre la compétition en direct. Quand soudain, façon « entrée de catcheur », un retournement de situation intervient : un joueur autrefois banni, possesseur d’une force incroyable et tricheur de longue date, débarque sur la scène et lance un défi que le chef de la grande armée des joueurs « honnêtes » ne peut pas refuser. De votre côté, il va alors falloir tout faire pour décrypter les plans machiavéliques de ce joueur dont vous ne savez rien et qui commence malheureusement à se faire des fans auprès de la communauté.
Sorte d’inception maîtrisée  Shadow of the Game porte tout son intérêt sur le récit. Ainsi, vous bougez quelquefois sur une carte très linéaire et passez votre temps à taper sur Entrée ou votre barre Espace pour valider et passer les dialogues. Les combats ? Simples : il suffit de valider des attaques pour que tout se fasse automatiquement. Pas de HUD, pas de vraie progression, seulement de l’interaction et une histoire comme principale source d’intérêt. Et cela fonctionne ?
Bancal, mais osé !
Shadow of the Game ne peut pas être testé longuement, tout simplement parce que sa dizaine d’heures de jeu ne se raconte pas. Néanmoins, on ne peut pas avouer que le titre de Derail Games est denué de défaut. Souffrant tout d’abord d’un rythme pas très régulier et de longueurs constantes, le scénario s’étale aussi beaucoup pour proposer une durée de vie convenable. Du coup, on a le droit à beaucoup de blagues un peu ringardes, d’un humour franchement au raz des Paquerette. C’est dommage, mais au final, c’est surtout pour nous offrir un peu de réalisme.
Car dans ce MMO à l’intérieur d’un jeu solo, vous ferez aussi la connaissance des développeurs et des vrais joueurs se cachant derrière les avatars. En clair, vous allez avoir une belle brochette de personnages plutôt bien écrits, mis en scène avec peu de moyens et sous un RPG Maker vieillissant qui réussit tant bien que mal à atteindre son objectif : donner une vie à ce monde très particulier. En cela, impossible de le nier, c’est très réussi.
On joue quand ?
Le problème, c’est de savoir où commence le jeu (jamais ?) et où s’arrête le film interactif. L’histoire est très bien écrite, portée par des musiques de réelle qualité, très inspirées et référencées tout en ayant leur charme propre. À côté de cela, les graphismes sont baveux, les animations assez inexistantes et les faciès des personnages sont souvent ridicules. Bref, il y a du bon comme du mauvais, difficile de dire de quel côté penche la balance…
Reste qu’on peut franchement saluer l’expérience, très complète pour ceux qui accrocheront à l’histoire dès les premières minutes. Une version de démonstration jouable est disponible sur le net en guise d’amuse-bouche et c’est surement le meilleur moyen de ne pas tomber de haut en découvrant cette curiosité qui mérite des félicitations pour le fond, mais pas forcément pour la forme…

Laisser un commentaire