Call of Juarez : Gunslinger

« Ce n’est pas un peu mauvais, les Call of Juarez ? » nous dit le quidam. Déjà, ça n’a jamais été pourri, loin d’être sans idée, cela manquait juste de moyens et était toujours trop ambitieux sans doute. Avec ce Gunslinger à 15 € sortant en catimini sur toutes les plateformes, Techland redescend sur terre et se lâche davantage. Grand bien lui en a fait !
Le Far West est à vous…
Silas Greaves. C’est votre nom. Vous êtes attablé dans un bar, vous sirotez du Whisky et parlez longuement avec un groupe de gens qu’on pense sans grande importance. Rapidement, ils se passionnent pour vos histoires et se lancent dans une écoute passionnée jusqu’au petit matin. Vous leur racontez votre épopée de chasseur de primes, à commencer par votre rencontre avec Billy the Kid, tout cela dans une histoire de vengeance particulièrement sanglante et désespérée. Gunslinger est porté par un scénario entièrement narré par son protagoniste principal et réserve bien des surprises à ceux qui iront jusqu’à la fin du mode Histoire.
First Person Shooter de son état, Gunslinger, vous demande donc d’enchaîner les zones à couloirs, faussement libres, mais toujours incroyablement détaillées. Un effet de cel-shading très discret vient donner du style à un univers de cowboys clairement réussi, porté par des musiques absolument sublimes. Gunslinger, c’est un peu comme si Borderlands avait couché avec Bulletstorm et que l’enfant aurait été éduqué par la franchise Call of Juarez : un melting-pot de bonnes idées qui fait vraiment mouche.
Car point de vue gameplay, c’est du scoring pur et simple. Plusieurs façons de tuer un ennemi vous rapportent toutes plus ou moins de points. Une balle dans la tête, en pleine course, au corps à corps, tout cela produit quelques bonus de points. Cela fait augmenter le multiplicateur (ce qui est loin d’être inintéressant) et fait grimper votre jauge de concentration. Une fois pleine, celle-ci vous permet d’entrer en mode « bullet-time » histoire de pouvoir faire du véritable tir au pigeon rapide et précis : l’écran est grisé, les ennemis apparaissent en rouge bien visible, histoire de vous empêcher de rater vos cibles. A la fin d’un niveau, le score est compatibilité et envoyé dans les classements en ligne, tout simplement.
… Faites-en ce que vous voulez !
La narration n’est pas un gadget, loin de là. L’histoire se rembobinera, des objets apparaitront au moment où Silas Greaves raconte leur découverte, des ennemis changeront de style lorsqu’il corrigera ses dires et il ne sera donc pas évident de suivre. L’étonnement est souvent présent et la réalisation des conséquences de cette histoire narrée en temps réel est très réussie, ce qui donne un FPS loin d’être banal. Surtout que niveau légendes, on va rencontrer du « beau » monde : Butch Cassidy, Jesse James, les frères Daltons et bien d’autres légendes du Far West sont proposés dans ce Call of Juarez qu’on attendait pas aussi percutant.
Histoire de coller à la réalité, des « pépites de vérité » sont à trouver dans les niveaux. Celles-ci sont lisibles dans le menu du même nom et vous racontent la vraie histoire derrière toutes ces figures emblématiques que vous allez dessouder à coups de trois armes différentes : les pistolets, les fusils et les carabines. Au fur et à mesure de vos tueries, vous gagnez de l’expérience, un peu comme l’autre franchise de TechLand : Dead Island. Là aussi, vous pourrez débloquer des compétences et ainsi gagner quelques bonus de temps de concentration, de lancers de dynamites et autres joyeusetés, mais aussi glaner des armes plus puissantes dans chaque catégorie et surtout, pouvoir jouer avec une arme dans chaque main. Jouissif.
Cinq heures de jeu sont nécessaires pour terminer le mode Histoire. Ajoutez à cela un mode Arcade vous permettant de faire du scoring sur une vague d’ennemi dans un niveau précis. Plus amusant cependant : le mode Duel, transfuge de certains passages bien stressants du mode Histoire. Ceux-ci se déroulent comme on en rêve : la caméra est fixée vers l’ennemi et vous devez garder votre réticule de visée sur celui-ci pour améliorer votre précision. En même temps, vous devez diriger et garder votre main au plus proche de votre pistolet pour augmenter la vitesse. Dès que les battements de coeur se font entendre, vous avez deux possibilités : soit dégainer le premier et tenter de gagner le duel à la déloyale, soit attendre que l’adversaire dégaine et esquive ses balles (en bullet-time encore une fois, ce qui est aussi disponible dans le scénario) pour en finir avec classe. Loin d’être simples, ces défis demandent beaucoup de concentration.
Le meilleur des Call of Juarez
En se faisant plus petit, plus humble, plus simple, plus détendu, ce Call of Juarez : Gunslinger est clairement le meilleur de la franchise. Vendu à petit prix, il comblera largement la soif de Western des amoureux du genre avec des références à la pelle, une très belle réalisation et un côté historique très intéressant à découvrir. De plus, les quelques idées de gameplays comme le bullet-time, le scoring à tous les niveaux, les duels et l’esquive de balle en temps réel qui nous fait bouger de notre siège en même temps que la caméra, rend le jeu particulièrement passionnant.
En clair, Gunslinger est un incontournable pour qui aime cette époque sombre, mais riche en héros qu’est celle du Far West. Techniquement très réussi et musicalement passionnant, le jeu est porté par la voix grave d’un Silas Greaves très charismatique qu’on attendait pas aussi percutante. Reste la durée de vie en berne… Mais honnêtement, le mode New Game + et ses niveaux de difficulté supérieurs sont bien présents pour corriger ce tir. Une grande surprise à ne pas manquer !

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