Divinity : Dragon Commander

Les petits gars de chez Larian Studios sont habitués aux univers de rôlistes toujours humoristiques. Néanmoins, ils s’engagent dans une voie osée avec un mélange de gestion, de stratégie en temps réel, d’action et bien d’autres choses. Un melting-pot courageux et téméraire qui tente de s’installer dans nos foyers. Avec succès ?

Mi-Dragon, Mi-Homme

Votre père gouvernait le monde avec une aura de grand seigneur, mais malheureusement, il a mal vieilli et ses fils lui ont plantés des épées dans le dos pour prendre chacun un morceau de ce qu’ils voulaient sur la carte des territoires. En tant que fils de ce grand homme sali dans la presse à scandale, vous devez reprendre le trône et combattre vos adversaires pour dominer sur un royaume qui vous revient de droit. La différence qui peut tout changer, c’est que vous êtes le fruit de l’amour d’un homme et d’un dragon, ce qui vous permet de vous transformer en ladite créature quand bon vous semble. Enfin presque.
Tout débute dans votre vaisseau, le Raven, qui recèle par ailleurs bien des surprises. À l’intérieur vous aurez le droit, façon Wing Commander, à plusieurs salles à visiter, comportant chacune certains protagonistes qui vous raconteront leur vie, vous permettront d’en savoir plus sur vos batailles, sur l’histoire du monde de Dragon Commander mais surtout, d’interagir avec eux pendant des scènes spécifiques au sujet souvent sensible. Vous devrez soigner les liens entre vos alliés, prendre des décisions et mener votre barque comme bon vous semble.
Des ambassadeurs de chaque race seront aussi à bord et vous demanderont souvent votre avis sur une nouvelle loi à promulguer. Pour ou contre un référendum ? Une république ? Et la nudité dans les rues, qu’en pensez-vous ? Plus sérieusement, le mariage gay ? Et les animaux sauvages, faut-il les exterminer ? Toute une flopée de questions qui vous seront posées, pour lesquelles vous devrez trancher avec un Oui ou un Non décisif qui se prend après avoir discuté (ou non) avec les différents ambassadeurs. Une très belle idée, passionnante et évolutive, qui vous laisse prendre une direction politique.

De la tactique variée

Une carte du monde vous est proposée, qui en mode Campagne (scénarisée) change à chacun des quatre actes que vous devez terminer. Sur cette carte stratégique, vous pouvez créer des unités sur chacun de vos territoires, mais aussi créer un bâtiment (et seulement un) sur chacun : une usine pour les unités, une mine d’or pour augmenter votre gain à chaque tour, etc. Il va falloir bien choisir quel bâtiment créer en diversifier les choix pour réussir à équilibrer vos gains à chaque tour. C’est avec ces bâtiments et plusieurs de vos choix scénarisés avec les protagonistes que vous gagnerez des cartes.
Qu’elles vous permettent d’utiliser des pouvoirs spécifiques en combat, de détruire des bâtiments ennemis ou d’ajouter des soldats à vos troupes le temps d’un combat, les cartes sont très précieuses ! Elles se placent quand bon vous semble sur la carte stratégique ou s’utilisent à la préparation d’un combat en temps réel (dont nous parlons plus bas). Rares, mais souvent très utiles, elles sont au coeur du jeu stratégique qui rend Dragon Commander particulier. Mais elles peuvent très bien être totalement ignorées : seul problème, l’ennemi en usera et abusera à volonté.
L’intelligence artificielle est d’ailleurs assez incroyable de violence. Même au mode de difficulté le plus simple, en dessous de « Facile », elle parvient à se payer notre tête et notre royaume au moindre faux pas ! Ce qui en soi est une très belle réussite : il faut jouer, ne pas croire à la chance, bien réfléchir à chaque action. La difficulté ne change que le temps de réaction des ennemis et surtout, leur puissance sur le terrain.

Un STR un peu simplet…

Une fois le combat lancé, si vous avez décidé de vous en occuper personnellement en tant que Commandant Dragon et de ne pas jouer l’automatisme en désignant l’un de vos généraux, vous passerez en mode Stratégie en Temps Réel. Et là, sincèrement, ça a visuellement beaucoup de classe. Très simples, les textures se chargent très vite sur des configurations honnêtes et permettent un jeu fluide. Vous y contrôlez vos troupes que vous créez dans des usines, comme dans tout STR qui se respecte. La seule différence est que vous n’avez aucune autre ressource qu’un simple chiffre de base stipulant le nombre de personnes qui sont à vos ordres. Si vous commencez la partie avec 1000 personnes, vous ne pourrez pas créer plus de 1000 unités ! Sachant que chaque unité à créer en coute plusieurs, même chose pour les bâtiments et surtout… l’apparition de votre dragon, qui vous en coûte impérativement une vingtaine.
En dragon, vous êtes le chef des cieux. Vous pouvez lancer vos boules de feu sur les ennemis puis servir de support à vos troupes : les améliorer, les soigner, etc. Plusieurs touches sont utilisables en mode Dragon pour faire bouger vos troupes, les sélectionner toutes ou juste une partie d’entre elles. C’est un peu confus de ce point de vue, mais on s’y fait rapidement : il ne faut juste pas faire l’impasse sur les laborieux tutoriaux vidéo qui vous sont proposés en plein-jeu.
Son jetpack monté sur le dos, votre dragon peut alors foncer pour accéder plus vite à une partie de la carte. En vue à la troisième personne, vous pouvez le contrôler de façon fluide et surtout, esquiver avec un clic droit tous les projectiles que vous envoient les ennemis. Néanmoins, souvent à tête chercheuse, ceux-ci sont très violents et rendent le dragon franchement difficile à garder en vie quand on débute. Par la suite, vous tenterez de l’apprivoiser du mieux que vous pourrez, mais il faut bien l’avouer : jouer un dragon est fun, mais pas autant que prévu à cause de son manque flagrant de durée de vie sur le terrain. On passe son temps à mourir ou à fuir, finalement.

Un mélange de qualité

Divinity : Dragon Commander est une très belle surprise. Mélangeant avec réussite une multitude de dialogues intelligents, de questionnements avec les personnages, de grandes différences entre chaque partie (comme ce moment très gênant ou vous devrez choisir une épouse parmi plusieurs aux caractères et aux fonctions très différentes), avec une carte stratégique simple, mais complète et un STR un peu bas du front, mais qui fait son petit effet, le jeu de Larian Studios est tout simplement addictif et chronophage à outrance.
Plutôt beau, aux chargements rapides, il permet qui plus est de passer à des Escarmouches et des Campagnes sans scénario une fois l’histoire terminée. Et si vous en voulez encore, vous aurez un mode multijoueur très réussi, un peu désert pour le lancement du jeu, mais qui propose des défis à sensations. Car c’est typiquement dans ce genre de jeu qu’un adversaire humain fait toute la différence et rend les choses beaucoup plus réalistes.
Si vous aimez les STR, la gestion, les personnages intéressants et l’écriture mi-réaliste mi-comique de Larian Studios, alors vous pouvez craquer les yeux fermés. Sans être un grand jeu, Divinity : Dragon Commander est un excellent titre hautement recommandable qui mettra tout le monde d’accord.

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