Guncraft

Sorti au début de l’été sur diverses plateformes sur PC, ce n’est qu’en ce 10 août que Guncraft est arrivé sur Steam après un passage par Greenlight. Le jeu a d’ailleurs mis un moment à se lancer suite à des problèmes de hardware chez Valve, retardant la sortie du jeu. Quelques jours après cette sortie, on vous donne enfin notre avis sur ce jeu qui semble plutôt populaire pour savoir s’il mérite cette popularité ou non.

Minecraft X Call of Duty ?

On sait à quoi s’attendre dès le nom du jeu. Guncraft sous-entend dès son titre un mélange de FPS et de Minecraft, un peu à la manière d’Ace of Spades.  Et c’est bien ce qu’on retrouve dès les premières parties, à quelques détails près. Le jeu d’Exato Games se joue comme un FPS moderne avec un gameplay arcade et nerveux à la manière d’un Call of Duty ou d’un Team Fortress 2, avec un système de killstreaks et de véhicules (moto, tank et hélicoptère notamment). En ce qui concerne la partie Minecraft du jeu, on retrouve un environnement entièrement destructible , la possibilité de poser des blocs pour construire diverses choses à tout moment ou encore les graphismes en voxel. Dans ce sens, le jeu tient ses promesses : on retrouve tout ce qui a fait le succès des FPS modernes et de Minecraft. Les deux types de gameplay sont plutôt bien imbriqués l’un dans l’autre : vous débutez chaque partie en mode « tir », vous permettant d’utiliser les deux armes et deux types de grenades auxquels vous avez le droit tandis que vous pouvez à tout moment passer en mode construction en appuyant sur une simple touche (qui est B par défaut), ce mode vous permettant de poser des blocs un par un ou alors des « prefabs », c’est-à-dire des constructions toutes faites telles que des ponts, des bunkers ou des tours. Mais si vous le voulez bien, on va faire les choses dans l’ordre et commencer par la partie FPS du jeu.

Plusieurs classes sont de base disponibles que l’on peut à peu près classer en quatre types : le soldat usant principalement de fusils d’assaut pour éliminer les ennemis, le démolisseur détruisant les véhicules et le décor sans oublier les ennemis à l’aide d’explosifs et lance-roquettes, le scout courant un peu partout avec des armes plus légères pour tuer les ennemis dans le dos ou capturer le drapeau et enfin le sniper, éliminant les ennemis de loin. Ces classes sont entièrement personnalisables tandis que vous pouvez en créer de nouvelles. Pour chaque classe, vous aurez à choisir une arme primaire et une secondaire (cette dernière pouvant être une lance-roquette, un pistolet ou un grappin), un skin, une arme de mêlée (vous devrez faire un choix entre une arme favorisant le minage, une arme favorisant les attaques de mêlée ou une équilibrée entre les deux), deux objets « consommables » qui sont principalement des grenades diverses et variées, un bonus de combat, un bonus de construction et enfin deux killstreaks qui s’activent au bout d’un certain nombres d’ennemis tués (ou un certain montant d’argent selon les modes, j’en reparlerai) tels que des véhicules, la possibilité de voir l’emplacement des ennemis, des tourelles, etc. Après avoir lancé une partie, vous avez donc affaire à un gameplay d’un FPS tout ce qu’il y a de plus classique, ce qui le rend très facile à prendre en main. On ne peut en revanche pas en dire autant du gameplay de l’hélicoptère très étrange qui demandera un long temps d’adaptation (à vrai dire, je ne comprends toujours pas comment il fonctionne après 18 heures de jeu).

A tout moment, vous pouvez donc passer en mode construction. Celui-ci est basé sur un système d’argent en jeu, vous commencez ainsi chaque partie avec 50 dollars en poche. Vous gagnez de l’argent principalement en minant les blocs autour de vous, ceux-ci donnant plus ou moins d’argent selon leur nature tandis que votre vitesse de minage dépend de votre arme de mêlée et de votre bonus de construction. Vous pouvez poser les différents blocs qui vous sont proposés un par un en les achetant à l’unité afin de construire ce que vous voulez ou bien simplement vous faire un escalier pour monter à un endroit auparavant inaccessible ou bien utiliser des « prefabs » qui, comme je le disais plus haut, vous permettent de poser des ponts ou tours d’un seul coup après avoir payé le montant nécessaire. Cela peut-être bien plus pratique étant donné que vos ennemis vont tenter de détruire vos constructions ou de vous tuer (il y a néanmoins un petit temps nécessaire à chaque construction avant que celle-ci soit entièrement construite, temps que vous pouvez diminuer avec certains bonus) mais le prix est forcément plus élevé. Plus intéressant encore, vous pouvez personnaliser les prefabs. Utilisant un éditeur présent en jeu, vous pouvez en effet construire ce dont vous avez besoin avant une partie et ensuite utiliser ce système pour que ces constructions soigneusement préparées à l’avance apparaissent sur le champ de bataille. Si cela fait vachement envie, tout n’est pas aussi bien en jeu : pratiquement personne ne construit en pleine partie (sauf en mode siège, mais j’y reviendrai) et la map devient rapidement un ensemble de trous tant tout est rapidement détruit. L’autre problème c’est que le jeu ne dispose pas de physique. Ainsi, si vous explosez le bas d’une tour, le reste continuera de voler au-dessus du sol au lieu que tout s’écroule lorsqu’il n’y a plus de base pour soutenir la construction. En parlant de physique, le jeu ne gère pas non plus les fluides : les blocs d’eau et de lave sont ainsi des blocs comme les autres qui ne vont pas s’écouler si vous cassez les blocs autour, la seule différence avec les blocs « normaux » étant que vous pouvez passer à travers l’eau et que la lave vous blesse.

Simple FPS cubique ou plus que ça ?

Beaucoup de modes de jeu sont de la partie, étant plutôt variés : certains mettent ainsi l’aspect sur la partie FPS du jeu tandis que d’autres plus sur la partie construction même si certains modes sont complètement à part. Vous avez ainsi les classiques modes communs à tout FPS que je n’ai donc pas besoin de décrire : match à mort, match à mort par équipe et capture de drapeau. Ces modes sont tout ce qu’il y a de plus classiques et donnent l’impression que Guncraft est un simple FPS où vous pouvez tout détruire et de temps en temps poser quelques blocs lorsque vous y pensez. Le jeu devient beaucoup plus intéressant lorsque l’on se penche sur les autres modes de jeu. Deux modes appelés Lava Survival et Meteor Survival sont ainsi dédiés, vous l’aurez deviné, à la survie. Chacun de ces deux modes est en chacun pour soi, le dernier joueur en vie gagnant la partie. L’originalité de ces modes vient du fait que vous ne pouvez pas tuer les adversaires : à la place, vous pouvez les geler ce qui les transformera en bonhomme de neige et les empêchera de bouger pendant un moment. De plus, après votre mort vous devenez un fantôme dont les actions disponibles varient selon le mode. En Lava Survival vous pouvez casser des blocs tandis qu’en Meteor Survival vous pouvez tirer sur les joueurs encore en vie. L’autre différence entre les deux autres modes vient que dans le premier, la lave part du bas du niveau et remonte, le but étant de rester tout en haut de la map pour survivre, tandis que dans le deuxième des météorites tombent du ciel, générant des cratères plein de lave sur leur lieu d’impact. Le mode Siège est entièrement basé sur la construction : chaque équipe doit construire une catapulte en suivant le modèle tout en détruisant celle de l’autre équipe, la première ayant sa catapulte gagnant la partie. Le mode Onslaught est une sorte de mode horde limité à quatre joueurs qui doivent coopérer pour survivre le plus longtemps possible contre des vagues d’araignées, de soldats, de vaisseaux, de drones et autres ennemis gérés par l’IA. Le mode Spleef est un jeu inventé par les joueurs de Minecraft dans lequel vous devez creuser sous les autres joueurs pour les faire tomber dans la lave. Enfin, le mode Course qui a été ajouté à l’occasion de la sortie Steam parle de lui-même, sachant que les courses peuvent se faire en moto, en sorte de drone volant ou encore à pied, le jeu étant étonnamment bon dans un gameplay parkour à la Mirror’s Edge.

Mais la partie « craft » du nom du jeu ne s’arrête pas à poser des blocs afin de construire diverses structures en pleine partie. En effet, Guncraft dispose d’un bon nombre d’éditeurs intégrés au jeu. En plus de l’éditeur de prefabs dont je parlais un peu plus tôt, le jeu dipose d’un éditeur de niveaux et d’un éditeur d’armes. Le premier vous permet comme son nom l’indique de créer de nouveaux niveaux qui serviront de terrains de jeu à vos parties, celles-ci allant dans la catégorie « custom maps » que vous pouvez sélectionner en hébergeant un serveur. L’éditeur est plutôt simple d’accès, vous permettant d’utiliser les divers blocs et prefabs du jeu mais aussi de placer tourelles, canons, catapultes et véhicules là où vous le désirez. Les blocs nécessaires à chaque modes de jeu (drapeaux, points de spawn, ascenseur, checkpoints, power-ups, blocs de spleef, etc…) sont aussi disponibles pour que vous puissiez avoir le contrôle sur comment se jouera votre map dans chaque mode de jeu. De plus, diverses propriétés peuvent être modifiées en plus des blocs que vous poserez : la couleur du soleil, le décor autour de la map ou encore la musique d’ambiance tandis que vous pouvez générer un type de terrain particulier comme base à votre map (à choisir parmi sept types telles que les cavernes, un terrain plat, des rivières, etc…). On regrette cependant qu’on ne puisse pas faire ses propres blocs et qu’on soit donc limités à ceux par défaut. Bon point cependant, il est possible de créer ou rejoindre un serveur en « free build », c’est-à-dire de construire des maps à plusieurs. Quant à l’éditeur d’armes qui est cependant uniquement en solo, il est lui aussi très facile d’accès, permettant rapidement de créer ses propres armes. Une fois cela fait, vous devrez choisir une catégorie d’armes (parmi fusil d’assaut, mitraillette, sniper, fusil à pompe et explosifs, il n’est pas possible de créer des armes de mêlée) puis lui attribuer diverses statistiques (les dégâts sur les ennemis, blocs ou véhicules, la précision, le nombre de munitions, le son, etc…) et vous pourrez essayer votre arme avant de la valider. Celle-ci sera ensuite soumise aux votes des joueurs avant d’être acceptée par les développeurs (cela pouvant prendre plusieurs jours comme quelques heures), ou refusée bien évidemment si votre arme ne répond pas aux différents critères (s’il y a de la nudité, qu’elle a une taille non-adaptée ou qu’elle est sous copyright notamment). Cette caractéristique du jeu marche très bien, permettant de se retrouver avec des armes uniques et personnelles rapidement ce qui est assez génial. Le jeu aurait dû arriver sur Steam avec une compatibilité Workshop pour partager ses armes avec la communauté mais celle-ci n’étant à l’heure actuelle pas encore disponible, je ne peux donc pas en parler. Sachez aussi qu’il est possible de créer ses propres skins et de les importer dans le jeu en suivant un modèle précis.

Des crashs, des bugs, du lag… mais du fun !

Quelque chose qui n’est en revanche pas aussi génial, c’est le fait que le jeu est truffé de bugs en tous genres donnant l’impression que celui-ci n’est pas terminé. J’ai pour ma part rencontré un nombre impressionnant de crashs plutôt gênants et ce notamment dans les divers éditeurs ce qui m’a fait perdre maps, prefabs et armes en cours de constructions, les sauvegardes n’étant pas automatiques.  Un autre bug plutôt commun est le fait que le jeu n’affiche aucun serveur, ne vous permettant donc pas de jouer. Et même quand les serveurs sont affichés, rejoindre une partie n’est pas des plus simples. Il n’y a aucun moyen de filtrer les différents serveurs et il n’est parfois pas possible de rejoindre une partie sans qu’une raison ne soit donnée. De plus, un lag général a été constaté sur de nombreux serveurs (d’après moi-même, d’autres amis possédant le jeu et la plupart des gens se manifestant sur le chat aux heures où j’ai joué)  et notamment sur les serveurs officiels mis en place par les développeurs. De même, un système d’amis très peu pratique est intégré au jeu tandis qu’il aurait été bien plus simple d’utiliser le système d’amis de Steam permettant de rejoindre la partie d’un ami via son profil plutôt qu’en tapant une certaine commande qui ne trouve pas toujours la partie. Ce système d’amis en jeu permet néanmoins la création de clans, ce qui est plutôt sympathique. On regrette aussi le fait qu’on soit obligés de jouer en multijoueur (en ligne ou en local) et qu’il n’y ait pas la possibilité de jouer avec des bots, ne serait-ce que pour découvrir le jeu. Si j’ai principalement parlé du gameplay et pas de reste, c’est parce que les graphismes voxel et blocs à la Minecraft plairont ou ne plairont pas selon vos goûts étant clairement une de ces choses que l’on aime ou que l’on déteste. Quant aux musiques, celles-ci sont des musiques d’ambiance qui remplissent parfaitement leur rôle.

En fin de compte, si Guncraft n’est pas parfait au niveau de  son gameplay, il est bien sympathique et surtout il est tellement diversifié qu’on ne trouve pas le moment de s’ennuyer. Ajoutez à cela que les développeurs jouent chaque semaine à leur jeu en live tout en permettant à la communauté de les rejoindre et vous passerez un bon moment sur Guncraft. Ça ne vaut pas les 13,99 euros demandés si vous n’êtes pas féru de FPS et doté d’une imagination débordante, mais en solde ou en achat groupé avec des amis (un 4-pack est disponible pour 41,99€) ça vaut largement le coup et vous permettra de vous amuser plusieurs heures.

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