Master Reboot

Totalement sorti de nulle part, apparu sur Steam comme par enchantement après un Greenlight dont on a pas tant entendu parler que ça, Master Reboot est un jeu à « réputation ». Ses vidéos sont étranges, ses musiques sont enivrantes, il s’annonce comme effrayant du coup, forcément, il donne envie d’être lancé. Au final, voici une aventure bien singulière qui nous est proposée…

Quand le rêve…

Dans le futur, une société est parvenue à capturer l’âme des défunts dans des serveurs informatiques pour permettre à ceux-ci de revivre infiniment les plus beaux moments de leur vie. Vous êtes dans le Soul Cloud, la technologie permettant cet incroyable phénomène et vous ne savez absolument pas ce que vous y faites. Vous êtes mort sans doute, mais pourquoi en faire une épopée visuelle particulière ? L’histoire est profondément bien écrite et il ne tient qu’à vous de la découvrir.
Master Reboot se joue à la première personne, mais si vous utiliserez parfois quelques armes de corps à corps ou à distance, le jeu est principalement basé sur de l’exploration et des phases de plateformes. Très fluide, tournant sur des PC honnêtes sans être de véritables machines de guerre, le jeu de Wales Interactive s’offre à tous ceux qui veulent vivre cette histoire des plus originales.
Tout commence dans une étrange forêt. Vous avez une hache, vous frappez des arbres étalés sur votre passage, vous collectez de petits canards en plastique bleus pour débloquer quelques éléments de background et rapidement, au bout de quelques minutes de jeu, vous vous y sentez bien. Tellement bien que vous y allez franchement, droit devant, à l’exploration de contrées très étonnantes. Des cascades, un magnifique soleil, des escaliers à grimper et l’arrivée dans le serveur principal, là où vous allez pouvoir revivre les meilleurs moments de votre vie. Sauf que tout va déraper…
On commence avec un passage dans cette petite chambre d’enfant : vous êtes à quatre pattes, sorti du lit et rapidement, tout ne se passe pas comme prévu. La musique est très inquiétante, chaque peluche semble vous regarder d’un oeil peu amical et voilà qu’il vous faut chercher trois clés dans le niveau pour ouvrir un placard. Pour quelle raison ? Aucune idée. La psyché a ses règles que l’on ne connait pas bien et il va falloir faire avec pour pouvoir progresser. Sur le chemin, c’est la panique : un ours en peluche géant en veut à votre vie, des petites filles terrifiantes sortent des placards pour vous agripper… Clairement, Master Reboot va vous terrifier.

… Se transforme en cauchemar !

Une fête foraine, un parc pour enfants, tous sont plus flippants les uns que les autres, mais sont pourtant uniquement basés sur des énigmes. Finalement, rares sont les interactions réelles avec l’ennemi. Et on le comprend bien vite, si bien qu’on commence à ne plus avoir peur. C’est le premier gros défaut du jeu, l’un des plus importants : la peur s’installe, mais ne dure pas, sauf à quelques rares moments (un passage dans des conduits d’aération ou une virée nocturne dans un hôpital, par exemple). Passée la première heure de jeu, vraiment terrifiante, vous vous y accommoderez très vite.
C’est dommage, certes, mais cela ne doit absolument pas vous empêcher de vivre cette histoire d’environ trois heures de jeu intenses, tant elle est très bien écrite. Toutes vos questions auront leurs réponses et la solution est beaucoup moins évidente qu’on ne le croit. Malheureusement, les cinématiques (qui apparaissent à chaque fin de niveau) censées mettre en place l’histoire sont tout de même très moches, puisqu’elles semblent tirées tout droit d’une bande dessinée comique. En jeu, c’est beaucoup plus adulte, beaucoup plus profond et si vous aimez les expériences singulières, l’exploration, les Visual Novel, alors vous adorerez votre passage sur Master Reboot.
Une vraie curiosité que seul un studio indépendant pouvait proposer. Tellement intéressante qu’on en oublie les petits problèmes visuels et l’amateurisme ambiant (bien camouflé par une mise en scène de qualité) pour n’en retenir que les bonnes choses. Car oui, on a vraiment envie d’être positifs face à un constat certes bancal, mais tellement original et à l’ambiance très bien réalisée qu’il faut forcément le recommander à tous les amateurs du genre. Une belle leçon de maitrise scénaristique.

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