Battlefield 4

On a fait notre choix. Call of Duty, on en a parlé très longuement en Live, on vous a dit tout le bien et le mal qu’on pensait de ce spectacle pour tous. Battlefield 4 par contre, il est nécessaire d’en parler. Parce qu’en tant qu’ancien joueur de Battlefield 1942 et autres Bad Company, il m’était impossible de ne pas vous dire à quel point ce nouvel opus fait plaisir autant aux fans qu’aux nouveaux venus… Avec quelques petits bémols, malgré tout !

Un mode Solo qui sert de tutoriel

Bonnie Tyler enchante nos oreilles avecTotal Eclipse of the Heart dès le lancement de la campagne solo. Qu’est-ce qui se passe ? Les développeurs ont craqué ? Et puis le générique s’efface, on se rend compte que la musique provient d’un poste radio d’une voiture coincée dans l’eau. Vous êtes à l’intérieur avec vos coéquipiers. Votre chef d’escouade est coincé, il ne va pas pouvoir se sauver : de votre côté, il vous demande de tirer dans la fenêtre pour vous sortir de là et l’abandonner. Vous êtes Recker, de l’escouade Tombstone et déja, vous venez de voir un de vos amis mourir.
La campagne solo de Battlefield 4 commence sur des chapeaux de roues. Magnifique, grâce à ce moteur Frostbite3 qui fait vraiment des merveilles, le jeu possède donc un tutoriel scénarisé de quatre à six heures. Sept missions sont proposées, loin d’être toutes réussies. Pourtant, tout commence bien : la découverte de l’escouade, la cavalcade dans les (très bien reproduites) rues de Shanghaï, une ambiance originale qui donne vraiment envie de continuer, un personnage féminin « fort » qui tranche un peu avec ce qu’on a l’habitude de voir, un coéquipier « sur les nerfs » qui a de vrais sursauts d’humanité… On se prend à aimer ce scénario pourtant très simple de conflit politique et guerrier entre l’Amérique, la Chine et bientôt la Russie. Et puis passé la moitié du mode solo (sur une moyenne de cinq heures de durée de vie), cela redevient bourrin, stupide et un poil patriotique.
Il faut dire que ce qui semblait être une belle aventure devient aussi rapidement une démonstration de débilité pour une intelligence artificielle qui tient très mal son nom. Les ennemis ne parviennent pas à nous viser (mention spéciale pour les snipers) rendant le jeu assez simple. De plus, vos coéquipiers sont du même acabit et passeront souvent à côté d’un ennemi sans l’abattre. Mieux écrit quoi que partant rapidement du coté des clichés les plus évidents, le solo de Battlefield 4 manque néanmoins d’aller jusqu’au bout de ses idées : pas de passage dans les airs, sous l’eau ou quoi que ce soit d’autre de marquant. Infanterie, tank et bateau seront les seuls styles de jeu que vous aurez à découvrir. Le reste, ce sera pour le multijoueur…

Le multi de BF4, c’est quoi ?

Si vous connaissez déjà Battlefield (et surtout le troisième épisode), vous pouvez passer cette partie du test. Pour les autres, surtout ceux qui joueraient chez la concurrence, vous allez découvrir un jeu nettement différent. Battlefield est un titre plus complexe en multijoueur, se basant sur de très larges cartes comprenant plusieurs drapeaux à capturer, servant de point de ralliement (et de réapparition). Le principal mode de jeu se base sur des « tickets », un nombre attribué à chacune des deux équipes qui descend à chaque joueur tué, chaque drapeau capturé, etc. L’équipe tombant à zéro perd la partie.
Le principe d’escouade est aussi très important : vous pouvez rejoindre un groupe de joueurs (le jeu le fait aussi de façon automatique) pour pouvoir interagir avec eux mais aussi, réapparaitre là ou ils se trouvent sur la carte. Cela permet d’éviter les innombrables courses de ralliement après un point de respawn un peu trop éloigné et de continuer le combat direct même après une mort honteuse.
Battlefield, c’est aussi et surtout des véhicules hélicoptères (bien plus jouables), tank, buggy, bateaux, j’en passe et des biens différents. Nouveauté : les avions, qu’ils bombardent ou qu’ils mitraillent, n’ont plus besoin d’être décollés de leur piste et lorsque vous en choisissez un, vous apparaissez directement dans le ciel, prêt à attaquer. C’est certes vraiment dommage pour l’immersion, mais cela contribue grandement au fun et empêche les ennemis de mitrailler sans cesse les pistes pour vous empêcher de décoller. Surtout que les avions sont loin d’être abusés d’un point de vue de leurs statistiques et que même avec des contre-mesures, vous aurez du mal à vous débarrasser d’un missile vous collant au derrière.

Vastes idées

En plus d’être magnifique (à part cet effet d’eau, franchement raté), le multijoueur de Battlefield 4 propose quelques originalités. Des modes de jeux originaux pour commencer, avec Obliteration (la capture et transport d’une bombe vers le camp ennemi) et Désamorcage (de la pose de bombe sur un ou deux points précis). Amusants, vous verrez que ces modes ne sont clairement pas les plus privilégiés sur la toile. Surtout parce qu’ils « rapportent » moins d’expérience à votre personnage une fois la partie terminée.
Le mode Commandant, transfuge du génial Battlefield 2, est aussi de nouveau au rendez-vous. Celui-ci permet à un membre de votre escouade de posséder une carte tactique et d’y placer des munitions, des drones ou des véhicules. C’est gadget ? Pas vraiment, tant cela peut changer la donne sur le terrain. Après évidemment, il vaut mieux que cela tombe entre des mains expertes plutôt que dans celles du premier nouveau joueur venu, pour que cela soit réellement utile. Il est aussi possible, via ce mode, d’améliorer les compétences de certains soldats pour leur offrir des possibilités plus destructices.
Niveau cartes aussi, on a dû lourd et très réussi. Cette dizaine de nouvelles cartes proposées sont mieux pensées que celles d’un Battlefield 3 qui avaient tendance à nous perdre en plein désert. Ici, tout est au centre de l’action, plus recentré. On perd un tout petit peu en dimension ce que l’on gagne en immersion : reste qu’on peut toujours participer à des affrontements de 64 joueurs sans que ce soit une mêlée générale, tant il y a de la place. Aussi, un système nommé « Levolution » (oui, c’est ridicule) propose quelques interactivités sur la carte, avec des pylônes à détruire pour faire tomber un bâtiment par exemple. Néanmoins, ne vous emballez pas, cela est très rare et « gadget » si bien que jamais les joueurs n’en font leur priorité. L’idée est belle et bien réalisée, néanmoins.

Battlefield 3.5

Battlefield 4 est un très bon jeu. Comme Battlefield 3 en fait. Sorte d’évolution facile du précédent opus, ce quatrième épisode corrige beaucoup de petites choses qui nous avaient déçus en multijoueur et tente une approche solo plus intelligente. Néanmoins, en ce qui concerne la campagne solo, on est encore bien loin de la diversité d’un Bad Company : les idées « humaines » du scénario se transforment rapidement en grand guignol patriotique (sans trop abuser non plus) et si le jeu est beau, le solo sert uniquement de tutoriel même pas complet (il manque quelques véhicules).
Le multijoueur est par contre totalement réussi. Petites erreurs corrigées, bons choix de design peaufinés, Battlefield 4 propose des affrontements sur de très grandes cartes, avec beaucoup de véhicules et mille-et-une façons de s’amuser. Évidemment, impossible de dire que ce jeu est meilleur que celui de la concurrence tant ils sont diamétralement opposés. L’un est en petites cartes et en affrontements rapides, alors que Battlefield 4 est un jeu proposant un système d’escouade et des captures de points qui rendent l’action beaucoup moins basse du front. Le choix se fera ensuite en fonction des gouts de chacun, mais le titre d’Electronic Arts s’en sort avec les honneurs.

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