Rymdkapsel

Martin Jonasson est un homme qui ne fait rien comme tout le monde, ni même nommé son studio de développement de façon logique. Ainsi, aujourd’hui, je vous parle du jeu Rymdkapsel du studio Grapefrukt. Non, nous ne sommes pas chez Ikea !

Stratégie contemplative

Dans l’espace, le monde est fait de tetrominos (les blocs de Tetris) plats, en 2D et de différentes couleurs en fonction de leur utilité. Ainsi, vous commencez avec quatre cases : l’une entreposant des ressources roses (de la matière première), une autre contenant des blocs bleus (de l’énergie), une troisième mettant en avant des pyramides jaunes (de la nourriture) et une dernière, centrale, ou se trouve vos deux premiers personnages symbolisés par une simple barre de deux pixels de haut.
Il vous faut étendre ce domaine et pour cela, vous avez un menu de plusieurs constructions disponibles. Néanmoins, vous n’en choisirez pas la forme : celles-ci, toutes basées sur celles de Tetris, défilent au fur et à mesure en haut à gauche de l’écran et vous êtes obligé de faire avec lorsque vous tracez votre chemin. Difficile alors de ne pas perdre de précieux blocs de place mais il va bien falloir être plus intelligent que la machine et dépasser ce principe de gameplay ! Mieux, il faut en tirer avantage.
On commence par créer un chemin en brun. Cela demande de l’énergie et des ressources. Ensuite, vous verrez qu’il flotte quelques étonnants pixels roses dans l’espace : c’est un puits à matières premières et par conséquent, il faut y créer un bloc adjacent à votre chemin pour exploiter ce lieu. Au bout d’un vingtaine de blocs roses générés, le lieu disparaîtra et il vous faudra en conquérir un autre. Pour gagner du temps, vous pourrez créer aussi quelques zones cyan, pour l’énergie qui se génère toujours un peu plus chaque seconde jusqu’à se stocker en masse (jusqu’à quatre par bloc). On tombe alors sur la principale difficulté du jeu : faut-il créer plusieurs générateurs de ressources quitte à consommer ces mêmes ressources en échange, ou y aller progressivement ? A vous de voir !

Beau comme un pixel

Votre monde prend vie : rapidement, vous comprenez comment faire glisser un pixel en pleine farniente vers les zones d’ordres en bas de l’écran. Ceux-ci peuvent être voués à la construction et à tout moment, vous pouvez leur changer d’ordre. Attention cependant : ils ne sont pas symbolisés de façon unique et lorsque vous passerez d’un ordre à l’autre, seul celui qui semblera le moins occupé changera de poste en priorité. Mais s’ils sont tous en plein travail acharné, ils changeront de poste et l’élu sera choisi au hasard. Tout est très simplifié à l’extrême et fait aussi partie des difficultés à surmonter.
Il faut créer des unités car rapidement, vos deux pixels se révéleront très lents à la tâche. Pour cela vous devez construire une zone de cuisine (en vert) de stockage de nourriture (en jaune) et même des chambres (en orange) pour permettre, contre deux blocs de nourriture, de créer un personnage de pixel. Rapidement, vos troupes sont nombreuses, mais vous devez penser à autre chose : la guerre.
Des zones bleus sont à installer dans votre nouveau monde, permettant à deux pixels (pas un de plus) de prendre les armes. À intervalles régulières, signalé par une jauge de progression en bas de l’écran, des ennemis viendront vous envahir et tirer sur vos personnages. S’ils ne sont pas dans leurs zones de tir fraîchement construites, ils serviront de cibles faciles aux chasseurs aériens qui viendront se délecter de ce tir au pigeon gentiment offert par vos soins. Lorsque vous perdez tous vos pixels, c’est le Game Over. Et il n’y a aucune sauvegarde possible.

On peut toujours mieux faire !

Dernière chose à savoir : quatre monolithes noirs (vous avez saisie la référence ?) sont disposés dans l’espace, aux quatre coins de la carte. Vous devrez vous frayer un chemin jusqu’à eux et amener trois pixels, pas un de plus, pour l’inspecter. Ils feront alors leurs recherches et une jauge apparaîtra sur ce même monolithe. Une fois la recherche terminée (cela prend un certain temps) vous gagnez un bonus : de la rapidité, des ressources, plusieurs aides possibles qui ne seront pas négligeables.
Rymdkapsel est clairement un jeu aux nombreuses parties, avec très peu de victoire. Au-delà de cette volonté immédiate de vouloir conquérir les quatre monolithes, il y aura surtout chez le joueur l’envie d’en voir « la fin ». Cette fin apparaît après vingt-huit vagues d’ennemis à combattre. Quand on sait qu’au bout d’une heure et demie de jeu, on en a vu qu’une vingtaine, on s’imagine rapidement à quel point le défi est intéressant. Dommage, cependant, que le début du jeu soit si lent. Lorsqu’on ne possède que deux pixels, l’aventure est vraiment ennuyante et on ne s’étonnera pas de lancer le jeu sur un coin du bureau pendant qu’on surfe sur la toile en parallèle.
Deux modes de jeu supplémentaires sont disponibles. Un « FreePlay » sans combats, qui permet de s’amuser à construire sans être ennuyé par les responsabilités, mais aussi un mode « New Game + » amenant de nouveaux pouvoirs aux monolithes et tout un tas d’originalités dans les missions proposées. Bref, il vous faudra finir deux fois le jeu et battre autant de fois les vingt-huit vagues proposées pour pouvoir dire que vous avez terminé Rymdkapsel. Ajoutez à cela un visuel très original et pratique, servi par des musiques de Niklas Ström plutôt bien conçue et vous aurez de quoi vous garantir de très bons moments de stratégie facile d’accès mais difficile à maîtriser. Une vraie curiosité qui égaiera sans problème une après-midi ennuyante pour un stratège avide de sensations nouvelles.

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