Magicians & Looters

Déja sorti sur un Xbox Live Indie Games auquel désormais plus personne ne s’intéresse, à tort, Magicians & Looters est désormais disponible aussi sur PC. L’occasion de découvrir un Metroidvania qui ne se prend pas toujours au serieux…

Un magicien des fruits ?

Chez Morgopolis Studios, un studio de développement indépendant composé de cinq talents, on a des idées à ne plus savoir qu’en faire. Et quand on a plein d’idées, que fait-on ? Un Castlevania/Metroid bien entendu ! C’est pourquoi Magicians & Looters nous raconte l’épopée de trois personnages, une guerrière, un chevalier et une reine du combat à mains nues, dans leur mission consistant à sauver Versimos le Sans-Barbe. C’est du grand n’importe quoi mais cela débouche rapidement à un jeu très prenant.
Visuellement, la 2D fait bien son travail malgré des animations hachées menues. Clairement, il va falloir quelques minutes d’adaptation pour apprécier les fonds, le character design et les visuels dans leur globalité. Magicians & Looters est développé par une petite équipe et cela se voit sans mal. Cela n’a pas moins de charme pour autant, surtout musicalement puis que de ce point de vue il va être très difficile de se plaindre. Certes, le charme d’antan des musiques casse un peu les oreilles au bout d’un moment, mais les compositions sont très réussies et l’OST dans sa globalité vaut vraiment la peine d’être écoutée attentivement.
Mais Magicians & Looters, au-delà de graphismes « à la main » et de musiques réussies, c’est quoi ? C’est un MetroidVania qui lorgne du coté de The Lost Vikings. Lors de votre périple dans les différents couloirs d’un jeu composé de plusieurs zones thématiques (une grotte, une mine, un château, une forêt…) vous trouverez plusieurs salles spécifiques. Le teleporteur vous permettra, moyennant finances, de vous rendre à certains endroits déjà atteints, pendant que le magasin vous permet de dépenser l’argent gagné en défonçant du monstre pour obtenir de l’équipement supérieur a celui que vous possédez. Mais surtout, les différents feux de camps vous permettront de sauvegarder votre périple, de vous soigner et de changer de personnage parmi les trois proposés.

Un roi du loot ?

La combattante frappe fort, s’équipe de deux armes, fait quelques roulades pour éviter de se prendre les coups d’épées ennemies et peut « surfer » pour passer sous les obstacles les plus difficiles. Le chevalier possède un bouclier lui permettant de contre les attaques et peut sauter sur les murs. Enfin, la petite dernière, l’acrobate, est capable de sauts plus amples, de courir sur les murs, de frapper « avec la force du lion » pour exploser des portes en acier et sera utile à 60 % du temps. Clairement, c’est le personnage le plus amusant à jouer.
Mais souvent, en plein périple, en fonction de la configuration du level-design, il faudra aller au dernier feu de camp découvert pour prendre possession du bon personnage permettant de progresser. Et le jeu s’en amusera pour vous compliquer la vie puisque si, par exemple, vous devez prendre la combattante, afin de passer sous un obstacle trop serré, vous ne pourrez plus faire d’énormes sauts. À vous les phases de plateformes délicates ! En échange, lorsque vous jouez la combattante les ennemis qui vous font face ont tendance à être plus forts. Même chose pour les boss : certains ne sont accessibles qu’avec un personnage en particulier et la façon d’appréhender les coups change en fonction.
C’est la première intelligence du jeu et ce qui le rend si distrayant : les personnages sont totalement complémentaires et chacun a ses points forts, ses points faibles. Ce n’est pas excessivement bien équilibré puisque encore une fois, la plus souple des trois sera la plus souvent jouée, mais l’idée est malgré tout parfaitement mis en place. L’aventure a d’autant plus d’intérêt qu’elle fait sa petite dizaine d’heure et que de nombreuses salles cachées sont à découvrir, souvent en frappant tous les murs à la recherche d’un passage secret.

Totalement charmant !

Magicians & Looters n’est pas franchement original, mais il a un charme fou. Avec ses quelques pouvoirs allant de la simple boule de feu au lancer de fruits (ne cherchez pas à comprendre), le jeu de Morgopolis Studios ne se prend jamais vraiment au sérieux. Il souffre d’ailleurs de cela par moment puisqu’on ne sait jamais sur quel pied danser : les affrontements sont très adultes, mais une petite musique guillerette vous signale votre mort comme si vous étiez dans un jeu pour enfant. Rien n’est vraiment en symbiose point de vue univers et c’est d’ailleurs son plus gros point faible.
La découverte est cependant de qualité et passé le choc des graphismes légèrement amateurs, la progression joue bien son rôle et rend le jeu réellement amusant. Aussi, la présence d’un équipement à changer souvent (surtout pour les bénédictions qu’apportent les objets) et la montée en niveaux à base d’orbes à dénicher, souvent dans des salles secrètes, donne un vrai sens à l’évolution des personnages. C’est très simplifié, surtout qu’à chaque niveau vous n’obtenez qu’une simple amélioration allant à de la vie supplémentaire jusqu’à la possibilité de se téléporter, mais cela a du sens malgré tout.
En bref, Magicians & Looters est une très bonne surprise, plaisante à découvrir, charmante à tous les niveaux, qui ne se hisse pas dans le top du genre (loin de là) mais qui a de grande qualités qu’il serait bête de rater. Alors oui, dans le genre, la concurrence est rude, mais croyez-moi : Magicians & Looters vaut le coup que vous y consacriez quelques heures. Ne serait-ce que pour les petits délires et certaines amusantes phases de gameplay sorties tout droit du cerveau déjanté de développeurs qu’on suivra désormais avec la plus grande attention !

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