Wolfenstein : The New Order

Les Nazis ont gagné. Voilà le postulat de base de ce New Order, faisant suite à la longue saga des Wolfenstein, pilier du First Person Shooter, tout en rebootant le tout à grand coup de double fusil à pompe. On en attendait pas grande chose, on s’attendait même à être déçu après le très quelconque FPS de Raven Software il y a quelques années. Et puis MachineGames a eu quelques étincelles de génie…

Blazkowicz moi ça !

William B.J Blazkowicz est un soldat américain parti sur le front pour gagner cette Seconde Guerre Mondiale qui prend toujours plus d’ampleur. Le Boucher, un scientifique nazi aussi fou que compétent, est parvenu à créer des armures de métal pour ces soldats. Des chiens mécaniques, des robots surarmés, voilà avec quoi se battent désormais les Nazis. Évidemment, tout ne va pas se passer comme prévu et dans cette Histoire, les alliés seront vaincus. Blazkowicz aussi, laissé pour mort, en état végétatif dans un asile servant de marché à viande fraîche pour les expériences du Boucher. Et puis un jour il se réveille, dans les années 60, bien décidé à prendre sa revanche. Sauf que pendant toutes ces années, le monde a changé…
En véritable univers uchronique, sorte d’univers parallèle pour ceux qui ne sont pas friands du dictionnaire, Wolfenstein : The New Order nous donne donc un aperçu de ce que pourrait être le monde avec les Nazis au pouvoir. Plus de force armée alliées, plus aucun espoir, tout n’est qu’ordre, massacre, classes sociales, éliminations des « nuisibles » et camps de travaux forcés, voire de concentration. Pourtant une petite poche de résistance tente tant bien que mal de survivre, guidé par la lumière utopique d’un ancien quorum disposant de ressources technologiques et scientifiques qui pourraient battre les Nazis une bonne fois pour toute. Blazkowicz va donc voyager dans les sous-sols, en terre ennemie, s’infiltrer dans des bases bien défendues, voyager sur la lune, voler un sous-marin, nager en mer dangereuse, survivre à un des plus trépidant accident routier vidéoludique de ces dernières années et tout cela dans un univers Pulp, une sorte d’Inglorious Bastards jouable.

Jeune gameplay et vieilles idées

Dans Wolfenstein, tout est en apparence très calibré comme un jeu d’aujourd’hui : un Call of Duty ou tout autre FPS dit « moderne » se doit d’être dynamique, rempli de scripts, de QTE et de cinématiques jouables. Là ou Wolfenstein respecte les anciens joueurs c’est qu’il propose une gestion de l’arsenal allant jusqu’à une dizaine d’armes dans l’inventaire. Cela faisait combien de temps que vous n’aviez pas fait toute la ligne numérique de votre clavier pour changer d’instrument de mort ? Quand vous découvrirez qu’en appuyant deux fois sur la même touche, vous sortirez une arme identique dans chaque main, alors vous jubilerez. Et cela fonctionne aussi bien avec le simple pistolet, qu’avec la mitraillette ou, comble de bonheur, le shotgun.
Au sol, dans des casiers, sur des bureaux, un peu partout dans les niveaux, vous trouverez plusieurs types d’objets : des munitions d’abord, puis des morceaux de métal, des casques allemands ou tout simplement des armures, vous permettant d’améliorer votre défense. Pour la vie, on retrouve la joie de chercher des medikit un peu partout sur la carte. En termes de vie qui dégringole, on a le droit de voir ses points de vie reprendre du poil de la bête lorsqu’on se met à couvert. Néanmoins, cela n’est exact que pour les 20 premiers points de vie et surtout, les amateurs de difficulté pourront désactiver cela via le menu adéquat.
Reste que la plus grande idée de Wolfenstein : The New Order, c’est son absence de niveaux linéaires. Ils le sont au fond, mais ils le cachent bien. On peut contourner chaque niveau, tenter de jouer en s’infiltrant, en tuant les ennemis d’une balle dans la tête, en leur lançant des couteaux pour les vaincre d’un coup d’un seul ou bien les poignarder en les approchant discrètement. En plus de cela, plusieurs de vos actions cumulées peuvent vous permettre de débloquer des compétences améliorant votre efficacité en jeu. Un peu comme si chaque succès/trophées apportait un bonus à votre personnage. Dommage cependant que les ennemis soient aussi crétins, se mettant rarement à couvert, sortant leur tête de façon totalement volontaire pour se faire tirer dessus, sans parler de leurs réactions quand on essaie de les planter au couteau… C’est le gros point faible du jeu !

Il était une fois dans l’Est…

La mise en scène de ce First Person Shooter est des plus passionnantes. Tout est très coloré malgré la froideur des décors, du béton, des niveaux bien propres sur eux avant que vous ne vous y défouliez point de vue mitraille. On se retrouve vraiment devant un produit très cinématographique avec des musiques rythmées à outrance introduisant tous les passages forts du scénario. Quand un plan vous est expliqué, il se déroule pendant que la voix-off le détaille. Quant aux ellipses, elles sont nombreuses et souvent bien classes entre chaque niveau. La gestion de la mise en scène est brillante et le sujet en ressort grandit.
Aussi, c’est très gore. Donc amusant et percutant. Le propos est dur et quand le jeu vous fait passer dans un camp de concentration, un incinérateur pour « homo-sapiens inférieurs », qu’il vous demande de torturer des nazis, il n’en oublie pas de rendre le tout plus supportable avec une mise en scène dynamique, sans être parodique. Le jeu aurait clairement pus tomber dans le piège du nanar, mais il parvient in-extremis à réellement convaincre scénaristiquement. On s’attache aux personnages, grâce à des dialogues rares mais très réussis.
Sur la dizaine d’heures de jeu, c’est simple, on ne s’ennuie pratiquement jamais. Il y a bien ce passage sur la Lune qui manque de grandeur (alors qu’il y était prédestiné) et on peut bien avouer qu’au-delà du plaisir de retrouver le château Wolfenstein (avec le même son d’alarme, les fans apprécieront), la seconde partie du jeu manque un peu de rythme et on sent que le jeu n’a pas eu le droit à sa finition ultime en ce qui concerne les derniers niveaux. Mais là, on pinaille méchamment.

Rejouabilité évidente

Il y a beaucoup de choses à collectionner dans Wolfenstein : des objets en or, des enregistrements audio (avec de vrais reprises allemandes de tubes des années 60), des artworks, une galerie de personnage, mais aussi et surtout des codes Enigma. Ces codes vous permettent de débloquer des mode de jeu assez géniaux dans le menu adéquat, allant du mode 999 (autant de vie et de munitions mais une difficulté relevée) à des modes proposant une mort permanente, l’absence de HUD ou par exemple une difficulté Hardcore dédiée uniquement aux fous du genre.
Mais ce qui rend la rejouabilité plus intéressante, c’est l’une des idées du scénario : à un certain moment du début de l’histoire, vous devrez faire un choix entre deux personnages. En fonction de qui vous choisissez, votre scénario changera : déjà parce que vous n’aurez pas le même allié au cours de votre mission, mais aussi parce qu’un PNJ unique apparaîtra dans votre QG de la Résistance. Une demoiselle au caractère bien relevé, totalement schizophrène, ou bien un certain Jay qui fait de la musique de la main gauche et se drogue pour planer. Ce dernier rend d’ailleurs l’uchronie encore plus réaliste si vous avez saisi quel est le personnage célèbre qui se cache derrière ces traits.
Ce « double scénario » change aussi quelques passages scénaristiques, principalement concernant les discussions entre les personnages, mais aussi et surtout tout un pan du gameplay : l’infiltration. En fonction de qui vous choisissez, les portes devront quelquefois être crochetées ou désactivées en faisant se toucher deux fils électriques. Seul le mini-jeu change, le résultat est le même mais cela reste très sympathique puisqu’on s’imagine apprendre quelque chose de différent pour la suite de l’aventure en fonction du personnage choisi. Reste que cela est très futile au final et bien peu intéressant.

Surprise !

Jamais il n’aurait été possible de miser sur ce Wolfenstein en l’état ou il était présenté ces derniers mois. Les trailers étaient alléchants, mais on se doutait de quelque chose. On pensait réellement découvrir un FPS bas du front et pas du tout intéressant. On s’est trompé : Wolfenstein se repose sur son uchronie et ses personnages, sur son gameplay bourrin et mixant du vieux avec du jeune, pour ne pas être un « FPS de plus ».
La première partie du jeu, les cinq premières heures, enchaînent les moments de bravoures et les scènes choquantes avec beaucoup de talent. La deuxième partie est « moins bonne », surtout vite expédiée dans certains cas, mais elle propose aussi et surtout beaucoup plus d’interactions avec les membres de la Résistance. Bref, c’est loin d’être une débâcle sur ce point aussi.

Wolfenstein : The New Order est un excellent First Person Shooter, proposant des choses originales (un découpeur laser, lanceur de boules d’énergie, par exemple) et un gameplay bien mixé dans un Level Design inspiré et cachant souvent sa linéarité avec la possibilité de choisir comment s’y prendre, de se perdre un peu sur le chemin tout en retrouvant toujours ou se rendre. Ce Wolfenstein est conçu de manière à toujours donner au joueur de quoi s’amuser, découvrir, progresser. Il est néanmoins aussi au service d’un scénario qui ne paye pas de mine, mais est clairement un point fort dans sa construction et sa réalisation. Alors d’accord, c’est encore du Nazi, c’est encore du Robot, c’est encore du FPS, mais c’est honnête et très attachant. Finalement, venant des anciens de chez Starbreeze Studios nous ayant offert les géniaux Riddick et The Darkness, tout cela est très logique.

0 réflexion au sujet de « Wolfenstein : The New Order »

  1. comment passer le chien de fer a la fin du jeux wolfenstein dans le quatrième cd la fille est dans un trou moi je veux trouver une porte ou je doit le détruire
    OU COMMENT JE FINI AVEC LUI QUELQUN PEUX MAIDER SVP

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