Circuits

Le jeu vidéo et la musique entretiennent une relation étroite depuis des années, la seconde jouant souvent le rôle de faire valoir pour le premier, et n’ayant pas toujours la reconnaissance qu’elle mérite. Et pourtant, avec l’arrivée des rythm games et autres plaisirs musicaux-ludiques, elle est devenue dans ces cas-là l’élément central du gameplay. Avec Circuits, musique rimera pourtant plus avec méninges que réflexes.

Partition recherche compositeur

L’interface est sobre et ne cherche visiblement pas à nous en mettre plein les mirettes. De toute évidence, cette esthétique, pourtant très classe en l’état, préfère plutôt mettre l’accent sur le son que sur l’image pour des raisons évidentes : on est là pour écouter.

Le concept de Circuits est en effet assez simple. Chaque niveau – vingt-cinq au total – comporte un morceau de musique qu’il faudra reproduire à l’exact. Plutôt que de faire chauffer votre bosse des maths, porter une oreille attentive sera la condition sine qua non pour réussir ces puzzles mélomanes. De préférence, jouez-y avec un casque sur les oreilles.

Si les premiers niveaux sont relativement faciles, très vite les choses se corsent. Dans un premier temps, le jeu multipliera les couches sonores. Vous le savez, ou peut-être pas, mais une œuvre musicale se compose de plusieurs pistes. Pour simplifier, il peut en avoir une pour le chant, une pour les percussions, une pour les cordes, une autre pour le piano, etc. Le nombre de couches sonores dépend principalement de son compositeur, bien évidemment. Dans Circuits, c’est un moyen comme un autre pour le rendre plus complexe.

Il faudra donc répartir de façon adéquate sur ces circuits chaque samples mis à notre disposition en tenant compte de leur rythme, de leur intensité ou de leur instrumentation. Et sans qu’on s’y attende, le jeu s’endurcit un peu plus en rajoutant par dessus la possibilité de déterminer le nombre de fois où un sample va se répéter au cours du morceau. Jusque-là, ils n’étaient joués qu’une seule fois.

La difficulté de Circuits dépend énormément de la façon dont est perçue la musique par le joueur. Pour arriver à nos fins, il est possible de ré-écouter à l’envie la musique que l’on doit reproduire, dans son intégralité, ou, chacune des pistes séparément, ce que l’on s’accordera à trouver plus aisé à moins de n’avoir l’oreille absolue. Un système d’indices est disponible pour ceux qui auraient vraiment du mal.

Conclusion

Circuits est une bouffée d’air frais. C’est une pause zen entre votre séance de yoga et votre shopping chez le vendeur de tisanes du coin. Les musiques y sont très agréables. Etant principalement dans le registre de l’ambient, laissant relativement peu de place à des rythmes endiablés à part quelques exceptions, je ne saurai que trop vous conseiller de ne pas y jouer en étant fatigué, l’une des qualités de ce titre étant l’apaisement plus que l’énervement.

Je sais bien que ne pas s’énerver sur un puzzle peut sembler impossible, surtout quand ils atteignent la complexité des derniers niveaux de celui-ci, mais comme je l’ai déjà dit, ici, on est à l’écoute de mélodies, du coup le rapport n’est pas le même, et n’est pas vraiment conflictuel. La musique adoucit les mœurs paraît-il. Je veux bien le croire dans le cas présent.

Par contre si Circuits peut parfois donner l’impression de jouer à un logiciel de composition musicale pour débutant, il n’en reste pas moins un jeu très codifié qui ne laisse aucune place à l’interprétation, et c’est plutôt dommage. Il n’y aura donc aucune dérogation, et réussir un niveau veut dire qu’il faudra en trouver la combinaison exacte. On peut par conséquent regretter l’absence d’un mode création, et éventuellement le manque de variété dans les musiques qui aurait peut-être gagner à offrir un peu plus de beats et de peps. Mais étant très réussies dans leur genre, je n’en tiendrai pas plus rigueur que ça à Digital Tentacle. De plus, de nouveaux niveaux doivent arriver dans un futur proche, et Chipzel est prévu au programme pour l’un d’entre eux.

Circuits est certes court et très reposant, trop peut-être, mais il est surtout gratifiant quand on réussit à résoudre le problème posé. Et je dois avouer, jouer en musique, ou plutôt avec, est quelque chose de très prenant. Et tout ça coûte un peu moins de trois euros.

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