Qbeh-1 : The Atlas Cube

Liquid Flower n’en est pas à son premier coup d’essai. Il y a d’abord eu Qbeh, prototype gratuit de seulement quelques niveaux qui a eu ses fans si on en croit les retours, et il y a Qbeh-1 : The Atlas Cube qui coûte des sous, mais ajoute quand même pas mal de trucs. Attention à ne pas faire d’overdose de cubes.

Le culte du cube

J’avance au milieu de ce qui pourrait s’apparenter aux ruines d’une civilisation depuis longtemps perdue. Les blocs de pierre sont entassés un peu partout et dessinent les courbes d’une architecture alambiquée, mais laissant tout de même transparaître un chemin. Je m’y engouffre, curieux, et les ennuis commencent. Sans tutoriel, le joueur devra faire appel au peu de jugeote qui l’anime encore après des années de shooters décérébrés et sans challenge. Pas trop non plus, mais un peu quand même.

Dans Qbeh-1, il ne faudra pas simplement jouer les marios, mais être l’architecte de vos plateformes. A l’aide de cubes, vous devrez vous construire le chemin qui vous mènera vers la porte de sortie. Au milieu de toutes ces pierres, quelques surfaces aseptisées de couleur flashy affichent un quadrillage éloquent. Oui, c’est là dessus que des cubes de couleurs viendront se greffer, mais pas pour toute la vie, je vous rassure. Il sera possible de les récupérer ensuite s’il sont toujours à votre portée.

Il existe plusieurs sortes de cubes aux propriétés aussi variées et colorées qu’un bol de dragibus. Les cubes rouges n’ont qu’une fonction relativement primaire et vous serviront de marche-pied, ou pour construire des surfaces planes et autres escaliers improvisés. Les bleus sont des cubes énergétiques, qui posés sur une dalle bien spécifique, activeront une plateforme mouvante. Ils pourront aussi être utilisés comme de vulgaires cubes rouges, sans vouloir offenser ces derniers. Les cubes mauves, une fois posés déclencheront une zone où la gravité se fera toute relative et permettront des sauts surhumains ; enfin tant que vous ne quittez pas la zone anti-gravitationnelle définie.

Les niveaux de Qbeh-1 sont relativement linéaires, mais la disposition des cubes étant laissés à l’appréciation du joueur, plusieurs recoins et passages secrets se trouvant ça et là, et notamment la recherche d’une petite pyramide dorée comme bonus caché de chaque niveau, éviteront l’ennui d’un parcours tout tracé et offriront un aspect exploration bien appréciable.

Plénitude vidéoludique

Qbeh-1 : The Atlas Cube est un jeu qui à première vue ne paye vraiment pas de mine. Dans la masse raisonnable des jeux mélangeant plateformes et puzzles, il pourrait passer malheureusement inaperçu car il ne verse aucunement dans le tape à l’œil.

Les mondes traversés sont fait de constructions flottant dans les airs qu’une rare végétation vient de temps à autres égayer de sa verdure, tandis que le ciel se pare des couleurs des différents moments qui font une journée. Qbeh-1 est assez sobre et ne s’embarrasse pas de fioriture, et accompagné par des musiques plutôt réussies, mais jouant sur des notes plus mesurées qu’excitantes, il peut donner l’impression d’évoluer dans un jardin japonais où la zénitude serait maîtresse des lieux.

Ce calme qu’il dégage pourrait faire croire que The Atlas Cube est ennuyeux de naissance, mais que nenni, il en est agréablement tout autre. A ma grande surprise, il est capable de nous laisser scotché le temps d’une partie et s’avère plus addictif qu’il n’y paraît au premier abord. Il en va qu’il n’est absolument pas prise de tête. Il nous amène à réfléchir, non pas en résolvant une équation de mathématique, mais en observant le décor dans toutes les directions possibles, et, à penser en trois dimensions. Il en ressort une simplicité qui trouve peut-être ses racines dans l’enfance et ses jeux de constructions en brique.

Du coup, on enchaîne sans réel ennui pour peu que l’on se laisse prendre au jeu. Qbeh-1 : The Atlas Cube est vraiment le genre de jeu qui pourrait passer sous le radar de beaucoup de personnes. Il n’est pas le puzzle plateformer le plus performant ou innovant qui soit, mais il arrive tout de même à créer quelque chose avec le joueur pour peu qu’il lui laisse sa chance.

J’émettrai un léger bémol sur des sauts vraiment courts de base qui rendent certains passages plateformesques difficilement appréciables, mais dans son ensemble, il fait le job et devrait fournir plusieurs heures de plaisir aux amateurs du genre qui en plus ne veulent pas s’embarrasser d’une histoire dans un jeu de ce type, car il n’y en a pas. Voilà c’est dit. Qbeh-1, on le dirait pas comme ça, mais il pourrait vous plaire.

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