The Maker's Eden : Acte 1

Épisodique et sorti un peu de nulle part, ce jeu d’aventure tente de faire dans le Graphic Novel avec beaucoup de motivation. Les développeurs ont-il réussi leur coup ? Pour l’instant, c’est en dent de scie…

Dessins inégaux

Vous venez de sortir d’une sorte de stase, coincé dans un abri de verre, comme si vous étiez endormi pendant des siècles. A votre sortie, le monde a légèrement changé et vous ne comprenez rien de ce que vous racontent ceux qui vous ont réveillé. Qui êtes-vous ? L’amnésie est intense, plus rien n’a de sens et c’est dans ce monde futuriste et crade où vous tentez d’évoluer, rapidement persuadé qu’on vous en veut personnellement : mais pour quelle raison ?
The Maker’s Eden est un point’n click prévu en trois épisodes qui nous livre sa première partie avec une présentation plus ou moins soignée. Tantôt magnifique avec des décors futuristes à tomber, une ambiance Blade Runner agréable et des dialogues de qualités, le jeu de Screwy Lightbulb est étonnamment moche à certains endroits, surtout lorsqu’il s’agit d’artworks de robots mal découpés et beaucoup trop précaires en termes de dessin. Cette confusion entre le beau et le moche porte à mal une aventure qui a pourtant bien des qualités à mettre en avant.
À commencer par son histoire, intéressante, même très entraînante. L’amnésie c’est le cliché ultime, nous sommes tous d’accord avec cela, mais elle est ici traitée de façon à expliquer pourquoi vous êtes vous-même un nouveau venu dans cet univers et par ce fait, on ne s’y perd pas. On découvre, comme notre héros. Les quelques lieux à visiter, peu nombreux et assez peu marquants au final, nous proposerons tout de même quelques énigmes au milieu des dialogues. Néanmoins, le tout est extrêmement léger en termes de durée de vie.

De courte durée…

Moins d’une heure et demie, c’est ce qu’il vous faudra pour voir la fin de ce premier acte. Une fin particulièrement réussie d’ailleurs, autant d’un point de vue scénaristique que dans sa mise en scène. Des musiques assez étonnantes parsèment d’ailleurs l’aventure et posent l’ambiance. Mais les quelques énigmes, trois à tout casser, à base de signal radio à chercher, d’un petit labyrinthe à composer et d’un dialogue à recouper, ne vous prendront pas beaucoup de temps. Les dialogues ? Beaucoup sont secondaires et il en manque pas mal auprès de PNJ curieusement peu bavards.
Le jeu va droit au but, est une vraie Graphic Novel interactive, sans réelle intention de vous laisser jouer comme dans un « vrai » point’n clic. Ce n’est pas grave, mais un peu plus d’interaction et de recherche d’objet lui aurait été clairement bénéfique. En l’état, il est surtout très linéaire, court et sans bifurcations intéressantes. On aurait aimé pouvoir se balader un peu dans cet univers, mais le faible nombre de décors disponibles (sans parler de certaines impossibilités de retourner à un endroit déjà visité une fois que celui-ci n’a plus d’intérêt scénaristique) casse un peu la découverte.
Clairement, The Maker’s Eden est extrêmement compliqué à critiquer et seuls ses deux prochains actes permettront d’en avoir le cœur net, mais il y a quelque chose de terriblement accrocheur dans cette petite aventure. Malheureusement, cela ne dure qu’un temps et on en retient autant sa qualité d’écriture et son univers que son manque furieux de durée de vie et ses quelques artworks très mal dessinés. Le chaud et le froid, le yin et le yang… Vivement les prochains épisodes pour savoir de quoi il en retourne vraiment !

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