Preview – Event[0] (PC)

L’intelligence artificielle est un vieux fantasme, à la fois excitant, intrigant et inquiétant. Du Computer de Star Trek au HAL 9000 de 2001, les IA accompagnent régulièrement les voyageurs spatiaux dans la SF traditionnelle. Event semble justement se construire autour d’une relation entre le joueur et l’IA du vaisseau Nautilus, qui erre dans l’espace après une mystérieuse catastrophe…

Ambiance et mystère

Volontairement laissé sans informations, le joueur débarque à bord du Nautilus sans savoir à quoi s’attendre. En quelques secondes, il apprend à utiliser sa combinaison (le déplacement entièrement géré à la souris est bien pensé), et va devoir explorer le vaisseau vide pour tenter de comprendre ce qui s’y est passé. Et, probablement, effectuer quelques réparations pour pouvoir rentrer. Le Nautilus est en effet partiellement endommagé, et certaines sections ne sont pas accessibles directement. Il faudra éventuellement sortir à l’extérieur, dans l’espace, pour atteindre des sas menant à une autre portion du vaisseau (au cours de séquences évoquant le film Gravity). Il s’agit donc d’explorer les lieux pour en deviner l’histoire, un peu comme dans Gone Home. Tout cela en étant… presque seul.

La solitude à deux

Des consoles sont disséminées un peu partout à bord du vaisseau. Bien entendu, la Nautilus est le digne héritier des objets connectés et intelligents, et il est donc équipé d’une IA. C’est elle qui contrôle les systèmes électroniques, et il faudra communiquer avec elle pour effectuer des actions aussi simples qu’ouvrir des portes. Et c’est à ce moment que le jeu dévoile un potentiel absolument grisant : il s’agit effectivement de dialoguer avec une intelligence artificielle.

Tout le monde a eu l’occasion de faire l’expérience assez bluffante de la conversation avec des bots sophistiqués tels que Siri ou A.L.I.C.E. Et bien, c’est en substance ce que propose Event. Les bornes de communication avec l’IA du Nautilus sont de simples moniteurs munis de claviers, mais il s’agit bien de chatter : il n’y a pas d’instructions préétablies à choisir, de choix à faire entre différents item. Il faut converser (en anglais). Poser ses questions comme on le ferait avec une personne réelle. Et l’IA répond. Le rendu est tout simplement saisissant, et à plus d’un titre. D’abord, cette construction produit une sensation de liberté très rafraîchissante. Le joueur peut demander n’importe quoi (même si, évidemment, les limites du programme seront vite atteintes, le verdict du test de Turing est clair), se contenter d’ouvrir les portes nécessaires à son avancée ou tenter d’en apprendre plus sur sa situation et celle du Nautilus. Le jeu vient tout de même titiller la curiosité du joueur en donnant une certaine personnalité à l’IA, qui se montre un peu active, et laisse entendre qu’il s’est passé des choses à bord. Mais ce sera au joueur de poser les bonnes questions, et surtout de trouver les questions à poser. L’impression de dialoguer est réelle, et rapidement on ressent la présence de cette IA qui nous accompagne à l’intérieur de ce vaisseau vide. C’est un accomplissement remarquable et une expérience tout à fait singulière. Et les choses deviennent encore plus intéressantes lorsque l’on s’aperçoit (ou pas, tout dépend des conversations que l’on aura) que certaines données de la mémoire de l’IA sont endommagées, ou peut-être protégées…

La démo à laquelle nous avons eu accès est courte, mais terriblement prometteuse. Le contexte mystérieux est accrocheur et donne furieusement envie d’en savoir plus, de découvrir ce qui est arrivé au Nautilus et à ses précédents occupants. Surtout, le principe de communication libre avec l’IA du vaisseau est absolument brillant. Si la mise en scène suit, et si les promesses sont tenues, nul doute qu’Event sera une petite bombe. En attendant, voilà un projet à suivre avec attention, en espérant voir rapidement une date de sortie annoncée (pour le moment, il faut se contenter d’un « coming soon », c’est déjà ça)…

Et pour quelques informations supplémentaires… (notamment une nouvelle)