Hunters Of The Dead

Mesdames et Messieurs, l’heure est grave… Édité par Strategy First et conçu par Traptics, une équipe de développeurs indépendants grecs, Hunters Of The Dead se revendique « Rogue-like/RPG/Tower-Defense/Survival » à la sauce Plants VS Zombies… Le mélange fonctionne t’il ? Pas sur du tout.

Attendez…

Le Rogue-like les enfants est un style de jeu vidéo basé sur le titre du même nom (Rogue) sorti au début des années 80 qui avait la particularité de générer aléatoirement un donjon à explorer en 2D, bref le bon vieux « dungeon-crawler » comme ce cher Diablo premier du nom. Et donc un « RPG » : pour « Role-Playing Game », littéralement un Jeu de rôle vous en connaissez sûrement tous une pléthore: The Legend Of Zelda, The Elder Scrolls, Mass Effect et j’en passe : ils sont légion.

Le Tower-Defense quand à lui est un style de jeu où l’on doit disposer de manière réfléchie des tourelles sur un parcours emprunté par des ennemis qui devront les abattre avant qu’ils atteignent un objectif quelconque . Dans le genre on trouve Defense Grid ou encore Sanctum 2. Et pour le genre « survival » il s’agit de survivre (non, sérieux?) dans un environnement hostile en partant de rien ,en craftant et récupérant de quoi vous défendre : cela donne des jeux comme 7 Day To Die, The Last Of Us ou encore Alien Isolation.

Par ma barbe où est ma hache!

Voilà, la base est posée et je vais prendre ma voix la plus claire et la plus articulée pour vous dire ceci: « Il s’agit d’un mensonge éhonté de la pire espèce, une billevesée scandaleuse, en un mot comme en cent, une abominable imposture. ». Ce jeu n’a rien de tout cela et peut à peine se targuer de vaguement ressembler de loin à un Plants vs Zombies et encore …avec des jumelles !

Ce jeu n’a pour tout contenu de jeu de rôle qu’un paragraphe (aussi inspiré que ma liste de courses) :en début de partie vous expliquant que vous, oui vous! Là, le mec devant l’écran… (Parce qu’on ne sait absolument pas qui vous êtes en fait) êtes fraîchement nommé « premier exorciste » et que Van Helsing lui- même vous aidera en vous fournissant moultes informations et renseignements afin que vous puissiez tuer Dracula sinon c’est la fin de l’humanité…

Et vous ne verrez plus jamais une ligne de texte de tout le jeu, c’est du RPG dans votre tête à la rigueur si vous inventez une histoire pendant que vous tentez de bloquer des vagues de monstres insipides et convenues avec des unités toutes aussi appétissantes.

Comment ça fonctionne ce truc?

Le jeu est simple, vous amassez de l’or à la fin de chaque combat qui se reporte d’une partie à l’autre. Vous débloquez avec cet or des améliorations de point de vie pour votre ville afin qu’elle ne tombe pas trop vite à zéro lorsqu’un mort-vivant atteint la barricade en bois sensée représenter les limites de la cité sans nom que vous protégez. Des améliorations d’unité allant du niveau 1 à 5, des armes et enfin une unité « cheatée « qui ressemble au héro Blade de Marvel renommé Razor.

Une carte de la ville vous servira de Q.G et vous cliquerez au pif sur une case contenant un bâtiment en priant pour ne pas déclencher une attaque.Les bâtiments sont au nombre de 7 et vous permettent d’avoir des unités en plus, des points de vie pour la ville, du soin ou encore des améliorations d’armes. Sur papier cela semble séduisant mais dans les faits… vous cliquez sur une case et un combat « pop »: si vous avez assez d’unités pour gagner, vous remportez le bâtiment sans perdre de vie ou alors vous n’avez pas assez de troupes et votre ville prend une claque et vous déverrouillez quand- même le bâtiment.

Vous disposez de quatre sortes de pouvoirs durant les phases de combat : le premier est une intervention divine qui tue toutes les unités adverses en un coup sauf Dracula, le deuxième est un soin pour vos unités, le troisième est un « buff » double dégâts et le dernier un doubleur d’xp : les utiliser coûte de l’or.

Donc, en résumé…

Vous enchaînez 4 heures de jeu, vous êtes pété d’oseille et vous achetez toutes les améliorations possibles, puis vous lancez une nouvelle partie puisque votre argent est conservé après une défaite, vous cliquez comme un bourrin sur les cases en attendant que Dracula se montre et vous lui collez le dénommé Razor dans la tronche quand il s’arrête de se téléporter car vous l’avez bloquer avec vos vaillants chasseurs de monstres. Arrivé là vous avez gagné , vu que vous êtes gavé de thunes, vous « spammez » le soin et rajoutez un double dommage : adios Dracula !

La seule difficulté de ce titre réside dans le caractère totalement aléatoire de toutes les phases de jeu. Où est la stratégie? A qui s’adresse ce jeu? Peut-on trouver amusant de devoir engranger de l’or en quantité suffisante pour bloquer le gameplay ? N’y a t-il pas là une lacune dans le bien fondé du jeu? Autant de questions que je me posais durant mes parties ne trouvant aucune excuse à ce que j’identifiais comme de la fainéantise de la part des développeurs ou un cruel manque de réflexion. Quand à la bande son, répétitive et simpliste à souhait, elle colle bien a l’ensemble.

Pourquoi est -il si méchant ?

Pourquoi ? C’est simple, j’ai vu des artistes et j’emploie le terme d’ »artistes » à dessein, travailler dur, se creuser la tête pour innover même avec de très faibles moyens et des conditions de travail loin d’être idéales, sortir des jeux intéressants, divertissants, qui vous donne du plaisir et vous font aimer les jeux vidéo indépendants et ce ,même avec des graphismes minimalistes parce qu’ils ont un coté fait-main et une finition bien souvent plus honnête que bien des blockbuster et ce bien avant la mode du kickstarter.

« Jeux indépendant » ne veut pas dire « jeu de mauvaise qualité » et ce Hunters Of The Dead est un jeu à mon sens médiocre, à peine travaillé graphiquement, sans originalité, sans aucune imagination. Sa sortie sur Steam en l’état ne rend pas service à ce type de jeux vidéo : bref, c’est un travail bâclé qui ne mérite pas votre argent.

Laisser un commentaire