Valkyria Chronicles

Cette année c’est la mode des portages PC à gogo. Et après avoir vu débarquer pas mal d’acteurs du secteur de la baston, Steam accueille maintenant Valkyria Chronicles, un RPG Tactique sorti auparavant en 2008 sur PS3.

Gallia 3eme âge

C’est dans un monde fictif, autour d’une Europe fictive appelée sans aucun scrupule Europa dans les années 1935 que le jeu nous embarque. Le continent est en plein conflit avec l’Empire et nous, ben nous sommes dans un pays à peu près au milieu de tout ça, appelé Gallia… Voilà, si même après tout ça, rien ne fait « tic » dans votre tête, je pense qu’il est juste temps de partir sans vous retourner.
Une fois le cours d’histoire fini on fait rapidement la connaissance de Welkin Gunther, un garçon un peu paumé amoureux de la nature, qui s’arrêtera au moindre insecte pour en tirer un croquis. Peu après c’est Alicia Melchiott qui voyant un personnage mystérieux prendre « des notes » sur un carnet saisit son fusil et braque notre héros, pensant y voir un espion. S’en suit bien entendu un déroulement classique de gène, honte, embarras et un peu d’amour caché parce que hé, ça ressemble quand même vachement à un anime tout ça !

Et en parlant d’anime on en est pas loin, le jeu a en effet après sa sortie sur PS3 donné naissance à son adaptation tv. Ce qui n’étonne pas, tant tous les codes des animes bateaux se retrouvent en chacun des personnages du jeu. Mais passons sur ce point. Tout ceci pour en venir au fait que le village du petit Welkin est rapidement prit d’assaut par les forces de l’Empire, événement qui va bien sûr déclencher sa nouvelle passion, la guerre !
Vous formez rapidement les rangs de la 7eme compagnie avec des personnages de votre choix répartis en 5 classes, à savoir, Scoot (éclaireur), Shocktrooper (infanterie), Lancier (anti tank), Ingénieur (pas besoin d’expliquer) et Sniper. Chacun est unique en son genre grâce à un système de Potentiel. Ce système se compose de 3 à 4 « capacités » passives par personnage qui détermineront leur personnalité. Cela peut passer par une perte de précision si celui-ci est à coté d’amis proches, ou encore des bonus s’il se trouve sur un terrain particulier.

Peu de Potentiels bénéfiques sont disponibles en réalité et vous devrez jouer avec vos personnages pour en débloquer les 2 cachés et savoir s’ils valent tout de même le coup. Bien sûr cela devrait donner un sentiment de vie aux personnages mais au lieu de ça, ne fait que développer une haine profonde pour tous les Ingénieurs qui sont de véritables cas sociaux. Apeurés au moindre ennemi, peur de la saleté, parfois même refus de jouer. Dans mes souvenirs seuls 2 ingénieurs ont chacun 1 attribut bénéfique dans leurs potentiels. Et c’est important à savoir, les personnages ne sont pas aléatoires, ainsi à chaque nouvelle partie vous retrouverez toujours les mêmes têtes de champion.
En plus des potentiels, vos unités ont chacun 4 slots de compétences passives disponibles qui seront accessibles en montant de niveau. Même ici le jeu ne fais pas comme les autres tacticals, vos recrues ne montent pas de niveau individuellement, vous faîtes monter tout un corps de métier d’un coup.  Ainsi jamais de creux dans vos compétences si vous décidez de changer votre escouade en cours de partie.

Valkyria chronique aigüe

Changer d’unités régulièrement n’est qu’un des nombreux coups à prendre pour survivre dans le jeu. Les compétences acquises dans d’autres tacticals seront ici quasi inutile tant le jeu suit ses propres règles. Le titre se joue bien sûr au tour par tour mais sans grille de mouvement: à la place chaque unité dispose d’une jauge qui diminuera pendant ses déplacements. De taille variable suivant les corps de métier, elle n’affecte cependant que les déplacements. Les personnages disposent d’une seule et unique action à effectuer, que ce soit une attaque, une grenade ou du soin. Maintenant les vraies subtilités de gameplay vont apparaitre, un tour complet se termine quand vous êtes à court de point de commande et prendre le contrôle d’un personnage utilise un de ces points. Vous pourrez donc jouer plusieurs fois de suite un même personnage et par conséquent effectuer plusieurs actions avec celui-ci (ceci au prix d’une pénalité de points d’action supplémentaire à chaque fois).

La seconde innovation consiste en un système de tir de couverture automatique. Ainsi dès que vous passerez à portée d’un ennemi (sauf Lancier, cannons et sniper) il vous tirera dessus sans répit (vos soldats feront de même envers les troupes de l’Empire). Et la punition est difficile à avaler dans les premiers temps, on primera donc rapidement les déplacements visant à se cacher le plus vite possible.
Sauf que le jeu vous prend rapidement en traître car en réalité il prône la prise de risque et les grandes enjambées héroïques sur le champ de bataille. Il sera souvent demandé de finir les missions en un seul tour pour obtenir les notes maximum et pour ça rien de tel qu’un scoot qui court partout comme un lapin. Sauf qu’un lapin ça se fait tirer en 2minutes, c’est là qu’interviennent les ordres. Ils peuvent être donnés moyennant un coût en point de commande. Allant du simple bonus d’attaque en passant par des soins à distance ou encore commander un tir de sniper sur une cible, ces ordres ne sont pas à sous-estimer et auront un impact parfois radical sur votre partie si vous savez bien les utiliser.

On en arrive à la fin de la partie combat avec notre héros petit père nature qui est devenu général et est donc aux commandes du tank de l’escouade. Les blindés sont un élément majeur de Valkyria Chronicles, il y en aura sur quasiment toutes les maps, ils sont dur à abattre et ont de multiples utilisations. Outre le simple fait de pouvoir déglinguer à peut près toute infanteries se trouvant à portée, ils seront aussi de fantastiques couvertures pour vos soldats. Le combo se met en place assez vite à l’image d’un Team Fortress 2, on se retrouvera souvent avec un tank qui avance en protégeant à chaque tour l’ingénieur juste derrière pour soigner.
Ajoutez à tout ça le fait que les ennemis répondront à vos tirs si vous êtes visible, les sacs de sable faisant office de couverture et permettant l’action « s’accroupir » qui annule les coups critiques (head shot). Il sera également nécessaire de BIEN analyser le terrain pendant la phase de commande (seule phase de la partie ou vous avez une vision de la map en grand format) avant de se lancer dans le moindre assaut. Certaines cachettes ne sont pas toujours visibles et le relief de certaines map réservera bien des surprises. Chaque carte doit être bien connue car toute bataille du jeu nécessitera une stratégie particulière pour passer.

Génocide au pays de Candy

Le coup est dur à prendre, les premières batailles passent mais le jeu nous rappelle bien que finir en 3 tours est plus que lamentable. Et pourtant le jeu se contredit ici en ne proposant pas de pouvoir rejouer les batailles du mode histoire. Pour ceci il faudra attendre de les déverrouiller en mode escarmouche, mode qui sera en fait votre ferme d’exp et d’argent. Bien sûr les gains d’exp y sont réduits ce qui nous fait d’autant plus regretter de ne pas avoir réussi parfaitement du premier coup cette précédente mission d’histoire qu’on rencontrait pour la première fois. Car celles-ci donnent d’énormes récompenses quand elles sont exécutées dans les meilleurs délais.
Et de l’exp il va vous en falloir par paquet, comme tout bon tactical qui se respecte, le jeu possède lui aussi sa partie gestion. Les soldats eux n’ont quasiment rien à changer si ce n’est leur seule et unique arme quand vous en aurez trouvé un second modèle. Le tank par contre (et oui, on y revient toujours) demandera de se creuser un peu plus la tête. Des pièces détachées seront disponibles rapidement à l’achat. À vous de les emboiter dans l’espace prévu selon votre façon de jouer.

On en profite tant qu’on est dans la gestion pour rappeler les potentiels cachés de vos recrues, qui se débloqueront après assez de missions effectuées mais qui ne s’activeront qu’une fois passé par le journal et discuté avec l’atroce journaliste du jeu qui passe sa vie à vous stalker pendant la guerre parce que votre escouade est juste tellement mieux que les autres. Son journal sera également l’occasion d’avoir un peu de background à propos de ce que vous accomplirez à chaque mission.
Elle vous demandera aussi une interview de certains membres de l’escouade. Interview que vous devrez payer parce que sinon c’était trop logique. Cela donnera accès à des « rapports », ces rapports sont en fait des morceaux d’histoire optionnels se déroulant souvent entre 2 missions passées. Comprenant parfois une mission, parfois uniquement du dialogue, ils seront l’occasion de s’ennuyer encore plus avec les niaiseries que le scenario produit par kilotonnes dès qu’il en a l’occasion. Il suffit de mentionner le rapport le plus cher du jeu (environ le double des autres) qui ne débloque que la séquence de dialogues journée de repos à la plage de la compagnie tout ceci dans le but d’avoir les 2 persos féminins principaux en maillot de bain et rien de plus, pas de bataille, rien. Merci le japon.

Le problème persiste encore et toujours tout du long de l’aventure. Les relations entres les personnages sont niaises, sans surprises, naïves et puériles. Comme s’ils avaient été écrit pour plaire uniquement aux ados en mal d’anime mal écrit. C’est d’autant plus rageant que le jeu comme expliqué plus haut arbore de fortes similitudes assumées avec la seconde guerre mondiale. L’histoire dépeindra une traite esclavagiste dans des camps des « Darcsens » qui sont en réalité les gens aux cheveux noirs. Il est très facile de relier les points imaginaires et d’y trouver là une métaphore au génocide. Un sujet grave, dans un contexte grave, toujours souligné par les situations, les antagonistes et les liens avec une version très arrangée de la mythologie nordique.
Mais quand l’on raconte tout ça avec un chara-design si pauvre et une volonté de faire une histoire plus niaise que Love Hina dans un contexte de guerre, on comprend pourquoi notre passionné de scarabées est en fait un stratège hors pair pas du tout dérangé à l’idée de tuer quoi que ce soit.

Conclusion

Valkyria Chronicles est un tactical qui en a sous le capot pour peu que vous y jouiez comme il l’a prévu et pas autrement. Son contenu même si très fermé reste conséquent et vous occupera un bon moment (sans compter le new game +). Il en reste le scenario et les personnages plus qu’à la ramasse à mon sens, sans saveurs ni profondeur. La pilule serait surement passée sans l’envie absolue de faire autant de rappels à la réelle guerre. Mais le contraste des deux intentions est trop fort et ne marche pas du tout. Cependant si les « JRPG bas de gamme » ne vous gênent pas, Valkyria Chronicles ne vous embêtera pas plus avec son histoire.

N’oublions pas de préciser que le jeu est vendu 20€ ce qui est plus que correct pour le temps à y passer et la découverte d’un genre de tactical différent. Les 3 DLC de la version PS3 y sont également implémentés dès le départ et si la manette reste l’outil idéal pour jouer en tout confort, le combo clavier/souris reste une option viable. Ce qui en fait tout de même un titre très intéressant pour les fans de tacticals RPG qui sont passés à coté à l’époque.

Laisser un commentaire