Ephemerid : A Musical Adventure

Grand amateur de jeux musicaux, le titre de ce projet dont je ne savais rien avant qu’il sorte sur Steam (honte à moi !) m’a tout de suite interpellé. Malheureusement, nombre de mauvais jeux musicaux sortent dans le monde de l’indépendant, la faute à un genre qui nécessite d’être très précis, trop même pour qu’on puisse en excuser les quelques défauts. C’est là qu’entre la poésie, pour combler le joueur d’habitude difficile…

45 minutes d’opéra muet

Vous balayez les feuilles à l’écran puis cliquez sur du papier froissé pour faire apparaitre le titre du jeu, puis se lance alors dans les cieux une étrange entité. Un éphémère, un petit être ailé qui bientôt, se trouvera un ami. Les deux tombent amoureux, on le devine rapidement, mais un danger les guette ! Cette histoire d’amour de 45 minutes est contée de deux façons : avec un opéra rock, ou le synthé et la guitare électrique s’en donnent à cœur joie. Mais aussi avec des dessins simples, des bouts de carton découpés de façon enfantine qui donnent au tout un cachet diablement efficace.
C’est beau. Simple et jamais prétentieux, Ephemerid nous conte une histoire sans dire un mot, sans rien expliquer, sans une ligne de texte. Le but est alors de cliquer sur l’environnement, principalement en rythme avec la musique rock qui passe en fond. On fera voler des étoiles vers des constellations pour qu’elles explosent en rythme avec la musique, on empêchera de sympathiques bestioles de se faire happer par un fil d’araignée les menant à une mort certaine, on cliquera sur des fleurs pour faire s’élancer les protagonistes à travers champs… Les scènes se suivent, se ressemblent quelquefois, mais sont toutes emprunts du même style, de cette même poésie efficace.

Battre de ses propres ailes

Poésie, opéra, fable… Difficile de choisir tant l’histoire contée est simple mais touchante. Tout sonne juste, le propos, le titre du jeu, les crédits et la boucle, le retour au début de l’histoire. Aucune coupure : un menu est bien présent, mais il faut le vouloir pour s’y rendre. On y trouvera la possibilité de rejouer les niveaux déjà parcourus, mais aussi une option d’accélération et décélération du temps (pour réussir ou compliquer les différents passages en rythme). De quoi ajouter une certaine rejouabilité au tout, en plus des quelques secrets (dont un niveau entier) à déceler…
Je n’attendais rien de cet Ephemerid, j’en craignais même plutôt le pire et puis il m’a happé. Il est beau, tout au long de sa petite heure de jeu. Il raconte quelque chose d’universel, à la portée des petits comme des grands et par ce fait, il parvient à son but : toucher, raconter, émouvoir, avec de simples clics et un semblant de challenge. 45 minutes de bonheur dans la vie d’un joueur.

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