Isbarah

Ces derniers temps, les développeurs de jeux vidéo essaient de plus en plus de mixer les genres pour voir si la combinaison est intéressante. Je vais parler aujourd’hui d’Isabarah, un jeu créé par Leikir Studio (des Français) alliant plate-forme et danmaku.

L’éveil d’Iria

Vous dirigez Iria, une jeune déesse de 16 ans dont les pouvoirs viennent de s’éveiller. Votre but est d’aider votre père à protéger l’univers imaginaire du chaos. Pour l’instant peuplé de Designers, des créatures issues des rêves, fantaisies et cauchemars de l’imaginaire humain, les Designless, des être à l’état de concepts qui n’ont pas encore été imaginés essaient de parasiter peu à peu les premiers pour s’introduire dans le monde.

Le jeu est une succession de combats de boss (18 répartis en 6 chapitres). Comme vous l’apprendrez au premier stage grâce à votre papa, les affrontements se dérouleront toujours grosso modo de la même manière. Une première phase où vous devrez activer des railguns (trois gros canons répartis sur le stage) en dashant dessus. Vous les accompagnerez ensuite jusqu’à ce qu’ils se mettent en position et tirent sur le boss pour entamer son bouclier.

Une fois cette protection supprimée, le boss lancera une invocation et vous devrez alors survivre pendant un long moment en esquivant toutes les boulettes qui arriveront à l’écran. Un cercle vert au centre de l’écran grossira peu à peu et, une fois entier, vous pourrez vous approcher du boss pour lui asséner une attaque au corps-à-corps et lui faire perdre un point de vie.

Ca se complique très vite

Au départ vous pourrez uniquement vous déplacer à gauche, à droite, sauter, descendre d’une plate-forme et dasher vers la direction souhaitée. Vous récupérerez rapidement deux autres pouvoirs très importants : le slow motion et le wall. Le premier permettra de ralentir le temps pendant quelques secondes pour faciliter l’analyse de la situation et l’esquive des tirs ennemis, le second vous donnera la possibilité de tracer une ligne à l’écran sur laquelle vous pourrez monter comme une plate-forme et qui bloquera les boulettes (attention à ne pas vous retrouver encerclé par les tirs quand elle disparaîtra). Il n’y a pas de jauge d’énergie / mana, par contre vous ne pourrez stocker que 2 dashs, 2 walls et quelques secondes de slow motion (tout se recharge lentement après utilisation).

Si le premier niveau sert de prise en main, la difficulté monte en flèche très (trop) rapidement. Fan de danmakus, vous allez être servis ! Les boss remplissent réellement l’écran de boulettes et il faudra de nombreux essais pour battre chaque boss, même en mode normal. Vous devrez apprendre et comprendre comment esquiver chaque pattern avant d’espérer aller plus loin dans l’aventure. Vous disposerez de trois points de vie pour chaque affrontement, ainsi que d’un continu, mais même avec ça, le jeu mettra vos nerfs et votre volonté de le finir à rude épreuve.

Objectif scoring

Après quelques heures passées sur le jeu, la cible est claire, satisfaire les fans de scoring et de défis quasi insurmontables. A la fin de chaque niveau, vous verrez vos performances et les points engrangés dans celui-ci. Tout est pris en compte : temps pour tuer le boss, utilisation des pouvoirs, points de vie et continu restants et scratching de boulettes car, comme dans les shmups récents, la hitbox est assez petite et permet de frôler les tirs ennemis pour récolter encore plus de points.

Pour les furieux, deux autres modes de difficulté sont proposés (hard mode et 7th hell) dans lesquels les boss auront un point de vie de plus qu’en mode normal (4 à la place de 3 au 3ème chapitre par exemple), ce qui veut dire un « tour » de plus (railguns et invocation) avec des patterns de tirs inédits et encore plus touffus ! En 7th hell, les boss seront en plus énervés et croyez-moi, vous regretterez de leur avoir mal parlé. Ces choix auront pour effet d’ajouter un multiplicateur de points à votre score. Pour encore plus d’amusement, vous pourrez également vous imposer des contraintes comme par exemple des pouvoirs qui se rechargeront plus lentement, sauf quand vous frôlerez les boulettes ennemies (25% de points supplémentaires).

Pour vous récompenser de vos efforts, diverses choses se débloqueront dans la section extra du jeu : aperçu des boss, des stages, histoire, musiques, etc.

Un bon jeu mais…

Graphiquement Isbarah est une réussite. Les arrière-plans sont beaux, les designs des boss sont inspirés et malgré le déluge de boulettes à l’écran l’action reste en permanence lisible. Les patterns de tirs sont variés et on prend réellement plaisir à découvrir chaque nouvelle attaque et à chercher le meilleur moyen de survivre à celle-ci. Tous les trois niveaux, le combat de boss débutera par une phase plus orientée plate-forme qui vous permettra de vous entraîner avec la combinaison de vos pouvoirs et vous fera penser à de nouvelles possibilités.

Les musiques plutôt rock accompagnent parfaitement l’action et renforcent le côté épique des affrontements. J’aurais aimé avoir quelques bruitages durant les phases de discussion façon comics avant les combats mais bon, ce n’est pas bien grave.

Iria répond au doigt et à l’oeil, le mix plate-forme / danmaku fonctionne et on prend réellement plaisir à combiner ses trois pouvoirs pour se faufiler entre les patterns chargés. Les amateurs de scoring seront comblés avec un système de points complet qui laisse vraiment la place à la progression même s’il est dommage qu’il n’y ait pas de classement en ligne.

Le seul vrai problème finalement, qui est malheureusement de taille, est la difficulté très élevée du titre. Même en mode normal, peu de joueurs réussiront à terminer le jeu et surtout, même s’il y a 18 niveaux, au lieu d’être linéaire la difficulté monte en flèche et à partir de la fin du chapitre 3 ça deviendra l’enfer.

Je sais bien que c’est un choix des développeurs, mais je pense sincèrement qu’un mode facile n’aurait pas été de trop. La contre-partie positive à cela est qu’il faudra un grand nombre d’heures pour étudier et passer chaque pattern plutôt que de boucler l’aventure trop rapidement.

Isbarah est assurément un bon jeu mais j’insiste réellement sur le fait que sa difficulté sera loin de convenir à tout le monde.

2 réflexions au sujet de “Isbarah”

  1. C’est la faille des danmaku et des shmups de qualité: ils sont destinés à un secteur de niche, les accros aux boulettes et patterns impossible… du coup, la difficulté est rédhibitoire :/

    Cela dit, même si je suis plutôt mauvais dans ce type de jeu, je vais surement mettre la main dessus: mélanger plateforme et danmaku est une bonne idée qui a l’air plutôt bien exploitée!

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