Scourge of War : Waterloo

À l’occasion du bicentenaire de la glorieuse défaite du régime impérial, Northsoftdev publie, après un très bon « Gettysburg », son jeu sur Waterloo. Il s’agit donc d’un jeu a l’échelle tactique focalisé sur une seule bataille. Si cela peut sembler chiche, représenter un conflit ou s’étripent joyeusement plus de 215 000 hommes pendant 10h30 de façon détaillée justifie cette attention.

Je t’écris cette lettre…

Justement a ce propos les développeurs ont eu la bonne idée de proposer le choix entre jouer la bataille de façon épisodiques via des scénarios ou une campagne, ou carrément d’une seule traite (et bonjour le mal de tête). Il y aussi la possibilité de générer des parties et choisir son échelle de commandement (de l’armée entière à la brigade de quelques centaines de bougres). La campagne est une nouveauté de cet opus, elle offre un aspect stratégique (opérationnel en fait) appréciable mais finalement pas si poussé : vous déplacez vos forces pour occuper des villes, si deux armées se rencontrent une bataille est générée. Le but étant d’occuper le plus de villes ou de détruire l’ennemi.

Le cœur du jeu reste cependant la bataille, le champ de bataille est modélisé en 3D comme dans Total War par exemple, mais les unités sont des sprites, en deux dimensions donc. Le résultat visuel n’est finalement pas si vilain, et la carte est en taille réelle, gigantesque donc. Vous incarnez donc un gradé dans un gigantesque ordre de bataille, de Napoléon/ Wellington a l’obscur brigadier, les responsabilités vont avec ce choix. Si vous êtes le général en chef, toutes les décisions vous appartiennent et votre expérience de jeu change radicalement par rapport a un gradé inférieur.

En bref, plus il y a de gens qui dépendent de vous, plus vous allez jouer une simulation de PTT. C’est d’ailleurs à mon avis la feature géniale de ce jeu, seule cette série a eu les bollox d’inclure un système d’ordre réaliste, ainsi vous pouvez envoyer et recevoir des courriers d’autres officiers IA vous donnant des ordres ou vous demandant de l’aide. Mieux : ces courriers peuvent être abattus, ainsi communiquer sur le champ de bataille est un enjeu supplémentaire à gérer.

Il faut être poilu pour jouer les grognards

Concernant les combats, ils se déroulent de façon réalistes, prenant en compte de nombreux paramètres (fatigue, moral, munitions) et on peut donner beaucoup de variétés d’ordres. L’IA a du répondant, c’est un petit bonheur de ce côté. Les défauts du titre sont plus récurant de l’univers du wargame, qui chacun sait est doté de petits budgets. Déjà l’interface n’est pas un modèle de clarté malgré quelques aménagements par rapport au jeu précédant, et évidemment il faudra tout configurer en AZERTY via les fichiers de configurations. Notons aussi qu’a la sortie et toujours a l’heure ou j’écris ces lignes, le jeu n’est officiellement pas compatible pour Windows 8, mais cocher une simple option de compatibilité suffit finalement à en profiter.

Le bilan est que SOW Waterloo est un bon jeu dans sa catégorie, il n’est pas foncièrement meilleur que son ainé (sur Gettysburg), mais il a le mérite de proposer une vision de Waterloo détaillée et digne de ce nom. Ce qui intéressera beaucoup d’Européens.

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