Celestian Tales : Old North

On peut dire que les néo-zélandais d’Ekuator games ont réellement cru en leur projet. Après une campagne kickstarter avortée en 2013, ils ont retenté l’aventure du crowdfunding, toujours sur la même plateforme, avec succès au point de réussir tous leurs stretch goals. Surtout vu le postulat de base du jeu : faire vivre une aventure du point de vue de l’un des six personnages, le tout sur une période de trente ans. Projet ambitieux, Celestian Tales : Old North est la première des trois parties prévues pour cette épopée.

La genèse.

Comme dans tout monde médiéval qui se respecte, il y a deux classes de gens. Les riches, qui gouvernent, et les pauvres, qui travaillent, principalement aux champs. D’entrée, le jeu nous demande de choisir parmi six personnages, tous jeunes, tous venant d’une famille noble. Après un petit prologue, propre au personnage que l’on choisit, et qui sert plus ou moins de tutoriel au jeu, les six héros sont réunis au château du roi du royaume. Tous ont le même but : devenir chevalier. A leur grand désespoir, ils commenceront en bas de l’échelle avec le statut d’écuyer et les tâches qui vont avec : nettoyer les écuries des cheveux, et livrer le crottin de cheval au village voisin pour en faire du fumier. Une belle leçon de vie pour notre petit groupe habitué à la luxure. Rapidement, on va voir toute les trames politico-religieuses se mettre en place jusqu’à l’éclatement de la guerre. Ici, il ne sera jamais question de sauver le monde mais uniquement de protéger son royaume.

Game of Thrones, pour les moins de 12 ans.

Il est clair que le point fort du jeu est son scénario, digne d’un Game of Thrones mais sans les morts à répétition, les boobs et autres parties de jambes en l’air. En gros, vous gardez la politique et la religion, ce qui donne déjà pas mal de matière au jeu. Si les six personnages sont tous jouables, ont tous leur propre personnalité, le fait de choisir l’un plutôt qu’un autre ne changera rien à l’histoire. Le début et la fin de l’histoire seront identiques. Par contre, nous aurons le point de vue de notre personnage, avec, en plus du prologue propre à chaque personnage, quelque scènes exclusives.

Si l’on veut voir la totalité de l’histoire, afin de comprendre toutes les intrigues qui se dessinent, il faudra faire six fois le jeu. Tout cet univers est bercé par une direction artistique de toute beauté, avec des sprites parfaitement réalisés, le tout dans des tableaux peints à la main. Si dans l’ensemble le tout est plutôt réussi, la qualité est inégale avec certains environnements où l’intégration des sprites ne colle vraiment pas.

Une main, les yeux fermés.

Si l’histoire et le background sont parfaitement réussis, le système de combat est quant à lui ultra classique. Parmi nos six héros, nous devons en choisir trois, avec la possibilité de changer la formation entre chaque combat à un détail près : le héros que l’on choisit d’incarner doit obligatoirement faire les combats. Il faut savoir qu’ils ont tous un rôle important, ce qui donne un très bon équilibre au groupe que nous formons. Côté classe, on retrouve du grand classique.

Ylianne, une petite elfe innocente et qui découvre le monde des humains sera votre archer attitré. Isaac, venant du peuple avec une vision plutôt pessimiste des nobles, sera votre voleur. Tout l’inverse d’Aria, noble par excellence, fidèle de Deus, le dieu du royaume. Qui dit religion dans un RPG dit obligatoirement prêtre / paladin avec pouvoir de guérison. Si Reynard est le gros bourrin de service, donc votre guerrier, il est tout l’opposé de Lucienne, héritière d’une famille militaire, donc discipliné : son rôle sera de tanker. Enfin, Camille est l’intellectuelle du groupe, mais, surprise, elle n’est pas magicienne (quoique, mais je ne spoilera pas) et se bat avec une arbalète, mais n’est absolument pas redondante avec l’elfe. Les combats, comme dans les vieux J-RPG dont il s’inspire, se passe au tour par tour, avec l’ordre d’action (affiché à l’écran), dépendant directement de la vitesse de votre personnage.

Durant les combats, trois actions sont possibles : attaquer, utiliser une capacité spéciale ou défendre. L’utilisation des capacités spéciales se fait via l’utilisation de Stamina. Celle-ci se gagne de deux manières différentes : en attaquant normalement, pour gagner un point, ou en défendant, pour gagner deux points. Au fur et à mesure que vous gagnerez des niveaux, vous débloquerez de nouvelles capacités, sachant qu’il est impossible d’avoir accès à tout en même temps. Vous devrez choisir quatre capacités actives et deux passives pour former un build. A vous d’équilibrer entre tous vos personnages pour avoir suffisamment de force de frappe et de soin.

Si le système de jeu est plutôt solide bien que classique, on déplorera quand même sa grande facilité. Quel que soit la situation, à moins que votre Team soit vraiment, mais alors vraiment déséquilibrée, quasiment aucun combat ne vous donnera de sueurs froides. Jamais dans le jeu je n’ai eu besoin d’utiliser d’objet de soin et de résurrection, étant donné que vos personnages récupèrent la totalité de leur vie après chaque combat. Si ce système est intéressant afin de donner de vrais combats stratégiques dans un jeu, ici ce système n’est pas correctement exploité.

Conclusion

La dizaine d’heure que dure Celestian Tales : Old North se parcourt avec plaisir. Avec ses personnages forts, son background intéressant, le tout dans une réalisation parfaitement maîtrisée même si imparfaite, on passe clairement un bon moment.

Hélas la trop grande facilité du jeu n’engage pas à le refaire, afin d’avoir un point de vue différent, notamment parce que les quelques scènes propres à chaque personnage ne changeront rien à l’histoire. Elles ne servent qu’à approfondir le background du tout, et permettront, peut-être, de mieux comprendre la suite des événements. Malgré ce dernier point négatif, on ne peut qu’attendre la suite des aventures de nos petits écuyers en herbe !

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