Gryphon Knight Epic

Depuis Jamestown, les indépendants adorent nous réaliser des Shoot’em Up en 2D. Sauf que souvent, ceux-ci s’emmêlent un peu les pinceaux et mélangent les genres qu’ils aiment. Ici, on pensait shooter des gens à volonté et on se retrouve avec un ersatz de Metal Slug plus aérien. Enfin, c’est un peu comme ça qu’on peut le voir…

Gryphon, mon ami !

Sir Oliver est un héros. Il a vaincu ce dragon malfaisant qui dominait sa contrée, il a sauvé la princesse et elle est tombée amoureuse de lui, puis il est devenu roi et s’est fait un tas d’amis. Sauf que voilà, de sa dernière quête, il a semble-t-il ramené une malédiction. Un clone malfaisant de lui-même sème la terreur un peu partout et semble avoir transformé ses anciens meilleurs amis et combattants en ennemis malfaisants et criminels. Que se passe-t-il ? Il faut absolument le savoir et pour cela, monter sur ce gryphon qui nous sert de seul ami restant saint d’esprit pour attaquer tout ce qui bouge et veut nous faire du mal.

Shoot’em up dans son état, en tous les cas dans sa forme principale, Gryphon Knight Epic reprend le principe très classique du monde différent pour chaque Boss, ici chaque ancien ami qu’il faut aider à redevenir loyal et bon. Un niveau (il y en a une toute petite dizaine) se compose d’une première zone, d’un Mid-Boss (souvent une créature gigantesque), d’une seconde zone de shoot et du boss final. À chaque fois que vous vaincrez un boss final, vous obtiendrez son arme en attaque secondaire. Celle-ci coûte un peu de votre jauge de magie et permettra des coups puissants, tactiques en fonction de l’arme débloquée, mais sera aussi très vite à court de munitions.

Visuellement… aléatoire !

Entièrement réalisé en 2D, à la main et cela se voit, Gryphon Knight Epic a du charme mais n’est pas toujours très beau. Il est même assez raté dans certains de ses niveaux. Les différents mondes sont très inégaux en terme de réalisation graphique et si le monde de la neige vaut le détour, celui du désert est assez immonde. Globalement, le style manque réellement de symbiose, d’univers fixe. On passe un peu dans tous les styles d’ennemis et de boss, sans que cela ait réellement de sens artistiquement parlant.

Revenons à notre gameplay : vous volez avec votre Gryphon et pouvez donc tirer à l’arbalète sur les ennemis qui vous arrivent en face, en scrolling horizontal, à la droite de l’écran. Mais aussi, et c’est là sa principale originalité, de la gauche ! Il vous faut alors alterner, à la gâchette, entre une direction et l’autre, pour tuer les ennemis. Sauf que cette petite idée de gameplay vient avec des ennemis qui réapparaissent quand vous sortez de l’écran (les vagues ennemies sont alors illimitées si vous jouez un peu trop de la gâchette).

Mieux encore : lorsque le jeu vous demande d’aller vers le haut de l’écran pour en changer le scrolling (qui devient vertical pendant un temps), la caméra pète littéralement les plombs. Elle ne comprend pas toujours ce que vous voulez faire, remonte, redescend et pendant ce temps, les ennemis vous tirent dessus. Un bonheur de rage totale. C’est très énervant, on ne s’y fait pas vraiment et on sent surtout que les développeurs n’ont pas su contrer ce problème.

Décevant, mais amusant malgré tout ?

Je vais vous « gryphonner » un petit peu ce qui m’a plu dans ce jeu, malgré ses énervements de gameplay, ses graphismes un peu à la ramasse la moitié du temps… Déjà, musicalement, c’est merveilleux. Le thème principal entre en tête tout de suite et est poignant, surtout quand on suit l’histoire proposée qui, si elle n’est pas incroyable d’originalité, propose une continuité et surtout une fin franchement réussies. Mais ce qui m’a plu, justement, c’est ce côté Metal Slug où vous bourrinez les ennemis, on vous demande alors de passer à droite, à gauche, en haut, en bas de l’écran… Et certains niveaux ont même des originalités, comme ce niveau en montagne où des vikings vous suivront et où il vous faudra les aider à survivre pendant les vagues ennemies. C’est brouillon, c’est bancal, mais c’est plein de bonne volonté de la part d’une toute petite équipe qui s’est vraiment donné du mal et cela se ressent.

Alors Gryphon Knight Epic est pour moi une réelle déception malgré tout, parce qu’il me promettait du rêve dans son trailer, dans ses screenshots… Mais il a su m’amuser trois heures durant avec son scénario largement rejouable, surtout grâce aux niveaux de difficulté supérieurs et aux nombreuses upgrades à acheter. Une fin cachée est aussi disponible pour ceux qui voudront fouiller le jeu de fond en comble, ainsi que des runes magiques dans chaque niveau. Il y a de quoi faire donc.

J’espère juste sincèrement que maintenant les développeurs vont se rendre compte de ce qui ne marche pas dans leur jeu, qu’ils vont ajouter un ou deux graphistes de talent dans l’équipe et nous pondre une suite qui viendra exploser tous les vilains défauts de ce titre. Parce que mine de rien, les salauds, ils lui font bien du mal à ce Gryphon Knight Epic…

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